Marché pétrolier : reprise des cours sous la pression des tensions mondiales

Les cours du pétrole ont progressé vendredi 14 mars 2025, profitant d’un élan d’optimisme sur les marchés boursiers et après avoir beaucoup baissé en peu de temps.
Les prix « tentent de se stabiliser après une baisse assez importante enregistrée » récemment, observe, auprès de l’AFP, Daniel Ghali de TD Securities.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a gagné 1,00 % pour atteindre 70,58 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en avril, a progressé de 0,95 % pour atteindre 67,18 dollars.
Incertitudes et tensions internationales
Cette augmentation des cours de l’or noir « reflète le retour dans le vert » des marchés, explique Arne Lohmann Rasmussen, analyste de Global Risk Management, ce qui constitue un facteur positif pour l’économie et, par conséquent, pour la demande de pétrole.
Wall Street reprenait des couleurs vendredi à la faveur d’un rebond technique avant le week-end, après une semaine en recul, sur fond d’incertitudes entourant les offensives commerciales de Donald Trump contre ses alliés et ses concurrents.
Les marchés boursiers minorent également le risque d’un « shutdown » américain, qui paralyserait les dépenses du pays, après le revirement d’un cadre du parti démocrate.
Mais à plus long terme, « les perspectives pour les prix du pétrole restent baissières », avance Arne Lohmann Rasmussen.
« L’évolution des prix observée jusqu’à présent reflète la crainte d’une perturbation géopolitique de l’équilibre entre l’offre et la demande », analyse Daniel Ghali.
Selon Barbara Lambrecht, de Commerzbank, les opérateurs surveillent avec attention les développements entre la Russie et l’Ukraine.
Donald Trump a appelé vendredi Vladimir Poutine à « épargner la vie » de « milliers de soldats » ukrainiens sur le front, l’idée d’un cessez-le-feu faisant l’objet à la fois de réserves et d’un « optimisme » prudent de la part de Moscou.
Le G7, réuni dans un climat agité par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, a affirmé son unité vendredi en menaçant la Russie de sanctions si elle n’acceptait pas le cessez-le-feu auquel l’Ukraine a donné son feu vert.
Pressions commerciales et perspectives à long terme
En outre, « la politique erratique sur les droits de douane ajoute à l’incertitude » sur le marché du brut, indique Barbara Lambrecht.
Donald Trump a menacé jeudi la France et l’Union européenne (UE) d’imposer des droits de douane de 200 % sur leurs champagnes, vins et autres alcools si les tarifs douaniers de 50 % annoncés par Bruxelles sur le whisky américain n’étaient pas abandonnés.
« Pendant huit jours consécutifs, le Brent a clôturé dans une fourchette de 69,28 à 71,04 dollars par baril », souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Un niveau faible prolongé qui démontre les fortes inquiétudes des investisseurs sur la santé de « l’économie mondiale en raison des mesures politiques (…) extrêmes prises par les États-Unis », affirme M. Schieldrop.
© Agence France-Presse
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