Economie tunisie

Marché de la décoration et du design : Peut mieux faire !

 

Baisse du pouvoir d’achat, renchérissement des prix des matières premières… Tenir un business dans le secteur de la décoration peut ne pas être une mince affaire. Mais artisans et commerçants arrivent à tenir le coup. 

C’est devenu le rendez-vous incontournable pour les férus de décoration, les esprits créatifs, les imaginatifs et tous ceux qui cherchent à assouvir leurs nouvelles lubies déco ou tout simplement à redonner un coup d’éclat à leurs intérieurs. C’est du Salon de la décoration et du design dont il s’agit.

Sa 20e édition s’est ouverte, hier, comme à l’accoutumée, au Parc des expositions d’El Kram. Quelques centaines d’exposants ont répondu présent à cette grand-messe de la décoration et du design. Ils sont venus faire découvrir aux visiteurs la fine fleur de l’art décoratif. Linge et textile de maison, objets d’ameublement et de décoration, art de la table, porcelaine décorative…

Un contexte socioéconomique morose

Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets, même si en ces temps de vaches maigres, l’appétence pour les produits déco devrait connaître un certain déclin. 

En effet, si le marché mondial de la décoration doit croître de 36% entre 2020 et 2027, pour atteindre plus de 840 milliards de dollars — une augmentation tirée par l’accroissement des classes moyennes dans le monde —, sous nos cieux, le business de la déco ne profiterait probablement pas de cette tendance haussière. Et pour cause : un contexte socioéconomique morose qui déteint sur le pouvoir d’achat des ménages dont une bonne partie tire le diable par la queue et peine à arrondir les fins de mois. Mais à en croire les témoignages des exposants, c’est le renchérissement des prix des matières premières qui constitue la pierre d’achoppement sur laquelle butent ces petits artisans.

A l’instar des autres activités économiques, le secteur de la décoration et du design se ressent des effets des crises qui se sont succédé depuis 2011. La baisse du nombre des contrats de mariage a, sûrement, un impact négatif sur le secteur puisque ce sont les couples fraîchement installés qui consacrent le plus de budget à la décoration et à l’ameublement. «Le marché de la décoration est porteur en Tunisie. Sa croissance est tirée essentiellement par les projets d’aménagement des foyers. Mais la cherté de la matière première fait que nous grignotons sur notre marge bénéficiaire pour pouvoir assurer la continuité de nos activités », a témoigné Monia  Rassâa, designer spécialiste de la création d’articles en faïence.

Même son de cloche chez Hassen Jeljli, architecte et fondateur d’une entreprise spécialisée dans la fabrication des objets lumineux. Si les produits qu’il fabrique rencontrent un franc succès auprès d’une niche de clientèle composée essentiellement d’architectes, de designers mais aussi des particuliers amateurs de la déco innovante, l’architecte n’a pas caché son désarroi quant à la cherté des matières premières dont les prix se sont envolés après la crise du Covid. 

3,5% des dépenses annuelles pour les meubles…

Il faut dire que les informations concernant le marché local de la décoration sont peu détaillées et éclairantes, mais il est admis qu’en moyenne, les Tunisiens dépensent relativement peu pour enjoliver leurs intérieurs.

A titre indicatif, ils consacrent en moyenne 3,5% de leurs dépenses annuelles à l’achat de meubles et d’électroménagers, soit 191 dinars par personne. Un montant, somme toute, modique mais qui peut être expliqué par le faible niveau des salaires et le phénomène de déclassement social. Cependant, certaines activités semblent avoir toujours le vent en poupe. C’est le cas par exemple de la décoration extérieure qui demeure, naturellement, l’apanage des classes moyennes supérieures et des ménages aisés. « Cela fait 30 ans que nous fabriquons des meubles de jardin. Nous ciblons, évidemment, des clients spécifiques, notamment les propriétaires de villas spacieuses, etc. Les affaires marchent bien et nos produits en imposent », s’est confiée fièrement Abir, représentante commerciale d’une entreprise spécialisée dans la fabrication de meubles d’extérieur. 

Le Salon en est à sa 20e édition. Depuis 2004, ses organisateurs ont essayé de l’adapter au contexte dans lequel évolue le secteur de la décoration et du design en Tunisie. « En regardant dans le rétroviseur, le Salon qui est aussi dédié aux professionnels, en l’occurrence les architectes et les designers, a fait du chemin. Le secteur du design a, certes, évolué, mais il peut mieux faire », a affirmé Héla Nssibi, responsable communication du Salon.

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