Maghzaoui : le pouvoir en place a échoué et Maddouri ne pourra pas changer grand-chose
Maghzaoui : le pouvoir en place a chou et Maddouri ne pourra pas changer grand-chose
L’ancien secrétaire général du mouvement Echaâb et candidat à la présidentielle, Zouhair Maghzaoui a affirmé que la collecte des parrainages requis pour présenter sa candidature était difficile en raison du manque de temps, de la météo et des restrictions ciblant tous les candidats. Il a, aussi, considéré que le pouvoir en place a prouvé son incapacité à gouverner le pays et à provoquer le changement. Selon lui, le nouveau chef du gouvernement, Kamel Maddouri, ne pourra rien changer en raison de l’absence d’une stratégie.
Invité de « Politika » de Achraf Ben Abdessalem sur Jawhara Fm, Zouhair Maghzaoui a indiqué que des institutions élues et des administrations ont été exploitées dans le but d’aider un seul candidat à collecter les parrainages, à savoir le président de la République, Kaïs Saïed. Il a, aussi, accusé certaines administrations d’avoir manqué à leur obligation d’impartialité. « Il ne s’agit pas seulement de la responsabilité de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), mais aussi du pouvoir politique… Le problème réside en la candidature du président de la République… Nous sommes dans une phase grise et incertaine… Le déplacement du président à Sidi Bouzid, s’inscrit-il dans le cadre de ses fonctions ou dans la campagne électorale ? », a-t-il dit.
Zouhair Maghzaoui a évoqué une injustice visant les candidats dont les dossiers ont été rejetés par l’Isie et a appelé le Tribunal administratif à leur restituer leurs droits. Il a mis l’accent sur l’importance de tenir une élection pluraliste, loyale et respectant la loi. Interdire à un citoyen tunisien d’obtenir son bulletin n°3 est, selon lui, inacceptable. Zouhair Maghzaoui a critiqué les déclarations du président de l’Isie, Farouk Bouasker. Ce dernier a affirmé que certains individus ont prétexté une impossibilité d’obtenir un bulletin n°3 pour justifier le dépôt de dossiers incomplets. L’ancien dirigeant du mouvement Echaâb a affirmé que le président de l’Isie n’avait pas à émettre ce genre de déclaration. Il a appelé l’Isie à permettre à tous les candidats d’accéder aux médias publics.
Zouhair Maghzaoui a, aussi, assuré avoir fait l’objet de plusieurs campagnes d’incitation et de diffamation. Il est revenu sur la question du dédommagement de l’ambassade des USA et a expliqué qu’il s’agissait d’une décision judiciaire et non d’une proposition de sa part. Il a critiqué le contenu de la fameuse vidéo publiée le 13 août 2024 et portant sur des appels au meurtres et à la violence visant les opposants et leurs familles. Le candidat à la présidence a estimé que ce genre de subterfuges n’aura pas d’impact et que l’heure était à l’évaluation et à la mise au point.
Zouhair Maghzaoui a annoncé que l’une de ses premières décisions, s’il était élu président, sera le retrait du décret liberticide 54. Il a considéré que les journalistes faisaient l’objet de pression et qu’ils n’avaient plus la possibilité de faire correctement leur travail en raison de ce texte et des atteintes aux droits et aux libertés. Il a considéré que le président de la République, Kaïs Saïed, pointait du doigt des chambres obscures liées à des complots alors qu’il œuvrait, lui aussi, dans l’ombre.
« On gouverne le pays avec la politique des chambres sombres… La relation entre les Tunisiens et le président de la République se limite aux vidéos sous forme de « One man show »… À chaque fête de la femme, et depuis cinq ans, il se rend à Sidi Bouzid. Mais, qu’a-t-il fait ? Quelles sont les mesures prises ? Quelles sont les lois ? Quelles sont les décisions ? Or, il existe une loi permettant, si appliquée, de protéger une grande partie de ses femmes… On a un million de chômeurs… Les hommes d’affaires patriotes veulent investir, mais ont peur… Le rôle de la présidence de la République est d’unir les Tunisiens… Où est la pénalisation de la normalisation ? Au début, on s’est dit qu’il y avait des lobbies et des chambres obscures… Cinq ans après, la norme de confort des Tunisiens se limite à trouver une baguette à la boulangerie ou une brique de lait au magasin… Les Tunisiens veulent être épanouis… Le président refuse de s’adresser aux médias », a-t-il dit.
Zouhair Maghzaoui a assuré que les coupures d’eau n’étaient pas liées à des complots et à des traîtres. Il s’agit de problèmes de maintenance et de réseaux d’eau. Il a évoqué une approche paradoxale au niveau de la question énergétique. Il a expliqué que la Tunisie comptait fournir l’Union européenne en hydrogène vert en temps de pénurie et d’interruption. Il a, aussi, évoqué une mauvaise gouvernance du pays et des nominations de hauts responsables arbitraires. Il a évoqué la nomination et le limogeage de Ahmed Hachani qui demeurent inexpliquées.
Zouhair Maghzaoui a promis de se pencher, si élu en tant que président de la République, sur l’accès des Tunisiens aux conditions d’une vie digne et sur l’accès à l’éducation et au transport. Il a assuré que son programme n’était pas qu’un ensemble de slogans ou de paroles en l’air. Il s’agit de mesures visant à engager un débat et à réformer. Le candidat à la présidence a expliqué que son programme électoral sera présenté en détail et a appelé les Tunisiens à suivre de près la chose.
Zouhair Maghzaoui a rappelé que le parlement actuel a voté 28 prêts et que le taux de croissance au premier trimestre de 2024 était de seulement 0,2%. Il a pointé du doigt une dégradation de la situation économique du pays et a considéré que le sauvetage du pays était tributaire de l’approche inclusive et du débat structuré et éthique. Il a critiqué la signature d’un accord entre la Tunisie et l’Italie sans qu’elle ne soit publiée. Le candidat à la présidence a estimé que le bilan du pouvoir en place était nul. L’ancien dirigeant du mouvement Echaâb a affirmé que près de 80% du peuple s’était réjoui de l’annonce des mesures du 25 juillet 2021, mais qu’il y a eu par la suite une déviation de la trajectoire de ce processus.
S.G
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