Lutte contre les faux médicaments : Ne pas baisser la garde
La fabrication et la commercialisation des médicaments en Tunisie obéissent à des réglementations strictes. L’importation des médicaments est une activité monopolisée par l’Etat, par le biais de la Pharmacie Centrale qui garantit l’authenticité des médicaments en Tunisie.
Les faux médicaments sont un fléau qui prend de plus en plus d’ampleur dans les quatre coins du globe. Selon l’OMS, 10% des médicaments dans le monde sont falsifiés. Ce taux augmente pour atteindre 25% dans les pays en voie de développement. Le phénomène prend des proportions inquiétantes, lorsqu’il s’agit de la vente en ligne: toujours selon l’OMS, 50% des médicaments vendus sur Internet sont de faux médicaments.
L’Inde et la Chine produisent 88% de ces produits qui transitent par la suite par diverses voies. A en croire l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), les faux médicaments sont en train d’envahir le monde. Leur trafic étant très lucratif, il rapporterait 20 fois plus que le trafic d’héroïne. La Tunisie est-elle touchée par ce dangereux phénomène ?
L’importation, une activité monopolisée par l’Etat
Selon Mohamed Gueblaoui, avocat spécialisé en propriété intellectuelle, le marché tunisien est relativement protégé. Et pour cause: la fabrication et la commercialisation des médicaments en Tunisie obéissent à des réglementations strictes. En effet, l’importation des médicaments est une activité monopolisée par l’Etat, par le biais de la Pharmacie Centrale qui garantit l’authenticité des médicaments en Tunisie. « Mais cela ne veut pas dire qu’on baisse la garde et qu’on ne fait pas d’efforts pour se protéger contre ce fléau », avertit l’avocat dans une déclaration à La Presse.
Il a ajouté que la soumission de cette activité à des circuits contrôlés qui assurent la traçabilité de chaque médicament commercialisé n’a pas empêché, pour autant, la mise sur le marché de médicaments contrefaits, surtout dans les régions frontalières. « Il y a de faux médicaments qui sont introduits sur le marché via des canaux illicites. Mais ce sont des cas sporadiques. Car l’intégrité et l’honnêteté des pharmaciens ainsi que de l’Ordre des pharmaciens sont inébranlables », a-t-il asséné.
Il est à rappeler que le président du Syndicat tunisien des pharmaciens privés, Naoufel Amira, a récemment mis en garde contre le développement de marchés parallèles du médicament en Tunisie, un phénomène qui ne cesse de s’amplifier dans un contexte où la pénurie de médicaments affecte, de plus en plus, les patients.
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