L'Iran n'a pas de supplétifs au Moyen-Orient et n'en a pas besoin, dit Khamenei
L’Iran « n’a pas » de supplétifs au Moyen-Orient et n’en a « pas besoin », a affirmé dimanche le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, deux semaines après la chute en Syrie d’un allié de longue date, le président déchu Bachar al-Assad.
La Syrie a joué de longue date un rôle stratégique dans « l’axe de la résistance » de Téhéran, une alliance informelle qui réunit autour de l’Iran des groupes armés unis dans leur opposition à Israël.
Elle comprend le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza, des milices chiites en Irak ou encore les rebelles houthis du Yémen.
La Syrie de Bachar al-Assad constituait un maillon essentiel de cet « axe de la résistance » anti-israélien.
« Ils (les Américains, NDLR) ne cessent de dire que la République islamique a perdu ses forces supplétives » avec la chute d’Assad en Syrie, a relevé l’ayatollah Ali Khamenei.
« C’est une erreur », a estimé devant un public à Téhéran le dirigeant iranien, au pouvoir depuis 1989.
« La République islamique n’a pas de force supplétive » au Moyen-Orient, a affirmé M. Khamenei, ajoutant que les alliés de Téhéran se battent pour leurs convictions, « pas par procuration pour l’Iran ».
L’Iran s’est investi politiquement, financièrement mais aussi militairement en Syrie sous Bachar al-Assad, avec l’envoi de ce que Téhéran a présenté comme des « conseillers » militaires pour épauler son armée et lutter contre le jihadisme de l’Etat islamique (EI).
La prise du pouvoir en Syrie, par une coalition dominée par les islamistes radicaux du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), est perçue comme un revers pour l’Iran, au moment où son allié le Hezbollah sort fragilisé d’une guerre au Liban contre Israël.
M. Khamenei a dit prédire « l’émergence d’un groupe fort et honorable » en Syrie, affirmant que la jeunesse « n’a rien à perdre ».
Il n’est pas clair si ses propos sous-entendent un renversement de la coalition en Syrie, qui a mis fin à un demi-siècle de règne de la famille Assad.
Le guide suprême iranien, qui a le dernier mot sur toutes les décisions stratégiques, a par ailleurs accusé les Etats-Unis, ennemi juré de Téhéran, de chercher à semer le chaos en Iran.
« La nation iranienne foulera aux pieds quiconque accepte à cet égard un rôle de mercenaire pour l’Amérique », a assuré Ali Khamenei.
© Agence France-Presse
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