Ligue 1 | Deux journées jouées : L’arbitrage, une plaie incurable ?
Ce qui nous intéresse le plus, c’est bien la perte de vitesse qu’enregistre l’arbitrage tunisien, depuis des années.
Nous n’en sommes qu’à la deuxième journée et déjà les voix s’élèvent pour mettre en cause l’arbitrage. Pire que cela, en plus des arbitres incriminés, on cite nommément, ou sous forme de quolibets, des membres fédéraux qui, semble-t-il, font profiter leurs… régions et leurs clubs. Rappelons à ce propos que nous sommes au vingt et unième siècle, à l’ère de la VAR, des réseaux sociaux et de la liberté d’expression. Et ce qui manque le moins, dans ce monde en général et dans le sport, c’est bien la perte d’un certain nombre de nos valeurs. Il n’est nullement question de faire le procès de l’arbitrage. Ce n’est ni le lieu ni le moment. Mais que les choses se gâtent de cette manière, alors que l’on vient d’entamer la compétition, cela ouvre la voie à une polémique qui risque de déborder ceux qui en sont la cause. De toute évidence, le premier mis en cause est bien la «chambre noire», tel que la désignent ceux qui ont régulièrement pointé du doigt ceux qui «s’occupent de l’arbitrage».
Orientation et directives
En effet, ce qu’on reproche à cette direction nationale d’arbitrage, c’est le fait d’appliquer des «directives» qui lui parviennent de la part de ceux qui contrôlent les compétitions et lui donnent l’orientation qu’ils ont décidé de prendre ( ?!). Une accusation lourde de sens, de dangerosité et surtout passible de poursuites pour ceux qui ne disposent pas de preuves concrètes. Mais rien que de penser à ce genre de situation, cela nous laisse, en tant qu’observateurs, face à des questions, beaucoup de questions sans réponses. Mais lorsqu’un club se sent lésé, qu’il se doit de rendre des comptes à des supporters à l’affût pour sauter sur l’occasion et provoquer des remous, qu’ils transforment un après-midi sportif en émeutes qui mettent en émoi tout un pays, sous les regards inquisiteurs étrangers, prompts à mettre en lumière ce qui se passe sur la rive sud de la Méditerranée, sans un regard pour ce qui se passe chez eux, cela met en cause bien des doctrines . Ce qui nous intéresse le plus, c’est bien la perte de vitesse qu’enregistre l’arbitrage tunisien, depuis des années.
Sans polémiques inutiles
D’ailleurs, alors que les référés nord-africains et arabes sont de tous les bons coups, nos arbitres se font bien discrets. Le nombre des désertions en pleine campagne, les démissions, qui ont vu de très bons arbitres partir avant l’heure, interpellent. Elles interpellent seulement ceux qui répondent aux exigences qu’impose leur conscience. Pour le reste, la fin justifie les moyens. Franchement et sans vouloir engager des polémiques inutiles qui desservent notre sport, parmi ceux que nous avions vus conduire les rencontres des premières journées, combien d’arbitres pourront-ils figurer un jour sur une liste internationale ?
Répondez et vous aurez la réponse à ce marasme qui plane, à ces menaces qui guettent, à cette situation qui, à la limite, décourage les plus optimistes.
Dans l’état actuel des choses, les jeunes tardent à percer et certains d’entre eux ne se font pas beaucoup d’illusions: «Je suis là parce que je pense que je pourrais un jour me rendre utile. Je sais que ce n’est pas facile, mais je tente le coup».
Comme langue de bois, il n’y a pas mieux !
Un système ?
C’est un petit peu la même impression qui règne au niveau des responsables de clubs interrogés et qui donnent l’impression de marcher sur des œufs : «Je ne souhaite pas faire le procès de l’arbitrage, mais ce qui se passe est innommable . De toutes les façons, entendre dire que le championnat est joué d’avance, depuis des années, n’est pas en l’honneur de n’importe quelle fédération. Malheureusement, cette impression dure depuis plusieurs saisons. Certains arbitres se prêtent au jeu. D’autres refusent et n’étant pas intégrés dans le système, ils finissent par partir». Il y a un système ?
«Il faut le prouver, et avoir des preuves de ces supposées manipulations est une entreprise difficile. Les clubs qui profitent de ce système se taisent et crient aux accusations gratuites. Ceux qui n’en profitent pas se divisent en deux catégories. Ceux qui ont des moyens financiers se battent.
Les autres, ceux qui ont de temps en temps besoin du soutien de la fédération, finissent par se ranger».
Nous retiendrons, pour en terminer avec cette question relative au football, pour rapporter fidèlement le défi d’un ancien arbitre international qui a préféré accrocher au clou son sifflet : «Néji Jouini a terminé brillamment sa mission au Qatar. Il a eu l’honneur de mettre en place l’arbitrage qatari. Si la fédération veut que l’arbitrage tunisien regagne ses lettres de noblesse, il faut lui demander de reprendre les choses en main. Mais “ils” ne le feront pas, parce que Neji Jouini est un homme de caractère à qui on ne peut rien imposer». C’est dit.
Dans la tourmente
Le basket ball est de ces disciplines sportives qui ont connu ces dernières années des problèmes avec l’arbitrage. Nous sommes, bien entendu, loin de pouvoir faire la comparaison avec le football, mais le malaise existe bel et bien. A tort ou à raison, la saison passée, les doutes sur de possibles manipulations ont pesé sur la compétition. L’appartenance, génératrice de complications, est évidente. Une commission d’arbitrage forte, composée de personnes compétentes et à forte personnalité, aurait évité les problèmes que nous avons vécus. Il n’en demeure pas moins que cela ressemble au chant du cygne. Il y aura du changement avec une équipe nationale qui a perdu de sa superbe. Il n’y a plus de prestige à glaner ni de tribune d’honneur bien garnie.
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