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Ligue 1 | Coup d’envoi de la saison 2023-2024 ce Samedi : Le football dans tous ses états…

Tournera –t- on la page de la méfiance et des doutes ?

Les vacances, c’est fini. C’est la rentrée, avec ce  67e championnat de Tunisie depuis l’indépendance. Les clubs  en lice se préparent derrière une ligne de départ qui semble frémir dans l’attente du coup de pistolet de la Fédération tunisienne de football, annonçant une reprise qui fait suite à une grande désillusion.Une désillusion à l’image de ceux qui, naïvement, ont cru que rien n‘a changé et que les déclarations d’intention annoncées pour amuser la galerie sont encore en usage dans ce football qui, nous en sommes certains, connaîtra dans les dix prochaines années de grands bouleversements.

L’équilibre du football mondial est en voie de changer et les pays, qui en faisaient un simple spectacle passe-temps, ont emprunté une autre voie. Autant dire qu’un bras de fer impitoyable  aura cours  et que, d’ores et déjà, engagé,  il promet bien des changements et des surprises.  Et nous ? Commençons par affirmer que la gifle retentissante essuyée par nos clubs représentatifs en coupe arabe semble un coup de semonce foudroyant dans le silence assourdissant observé par ceux  qui ont  considéré ce revers comme un non événement. Pourtant, c’était clair : nos clubs et leur fédération, notre sport et son département de tutelle, ont bien des raisons de s’inquiéter. Les équilibres d’antan semblent avoir cédé face à la poussée de ceux qui pensent qu’il était temps de faire prévaloir leurs moyens. Leurs immenses moyens pour avancer. Pour avancer plus vite et avec l’assurance de ceux qui savent ce qu’ils veulent.

Un souffle de sagesse et rigueur

Le plus cruel, c’est que le football n’est pas la seule discipline qui a besoin de restructuration. Notre handball traîne ses savates, notre basket traîne sa déconvenue et sa honteuse dernière apparition lors de laquelle il est allé se faire ridiculiser, notre volley-ball traîne son manque d’ambitions et se suffit  des compétitions continentales avec plus ou moins de bonheur.  

Mais, à  la veille du démarrage de la saison, fixons-nous sur ce sport roi qui attend un souffle de sagesse et de  rigueur. Et, dans ce cas, ce n’est pas à la seule Fédération de penser, de réfléchir et de prendre des décisions qui engagent toute une discipline sportive ayant l’importance de ce sport planétaire. Des mesures sont annoncées en prévision de la saison prochaine. Ce n’est ni suffisant, ni constructif, ni de nature à mettre ce sport sur la voie de la véritable évolution et révolution. Le football a besoin d’un cadre légal fixant son activité pour se situer et entamer sa mue. Tous les pays du monde possèdent ce cadre. Sauf nous, parce que l’on pense, sans doute que cela fait le jeu des uns, privilégie les autres, tient en laisse d’autres encore. Nous ne pouvons réussir dans ces conditions et la fin de la récréation ne peut être sifflée que par le ministère de tutelle qui se doit d’édicter de quelle manière il veut que le sport soit  pratiqué  dans ce pays. Déjà, les clubs, avant les trois coups, ruent dans les brancards. Des accusations fusent de toutes parts. Des clubs sont montrés du doigt. L’arbitrage en subit pour bien  moins que son grade. A juste titre  ou à tort, nous avons l’impression que tout ce qui vient de la fédération est négatif, alors que, pour d’autres, c’est la joie  de bénéficier de ces frémissements qui annoncent des orages. 

Inquiétude et méfiance

C’est l’ambiance d’avant-saison. La compétition sera entamée  dans des conditions qui laissent à désirer. L’inquiétude d’être des victimes expiatoires est de mise, alors que pour d’autres, le suivisme sera peut être une planche de salut si les choses ne tournent pas rond. On craint l’arbitrage, ses coups fourrés, ses surprises et ses conséquences.

Le coup de  semonce a été pourtant retentissant : les résultats honteux qui ont gravement écorché  en Coupe Arabe  l’image  du football tunisien, dont  les techniciens, à la valeur confirmée (sauf dans leur propre pays), sont un peu partout dans le monde.

Nos représentants ont tous, champion compris, laissé leurs capacités défensives et offensives, leur savoir-faire,  dans la valise qui s’est perdue à l’aéroport. Elles sont allées rencontrer des équipes qui semblent jouer les matches de leur vie. Avec des résultats que nous ne devons jamais oublier, car le football n’est plus seulement un jeu. Nous retrouverons ces équipes sur la ligne de départ dans un championnat plein de paradoxes : il  y aura des équipes qui ont tous  les moyens mais qui ne savent pas comment les utiliser. D’autres qui ne sont pas dans la misère, mais qui survivent aussi bien aux coups du sort que des traquenards qu’on leur pose. D’autres, encore, comptent sur les pirouettes et les hasards des couloirs pour se tirer d’affaire. Ce seront les mêmes prétendants, mais personne ne sait encore dans quel ordre ni sur qui le choix a été porté pour l’accès au podium. ….

L’Etoile, champion sortant, a perdu son entraîneur, qui, comme d’habitude, est venu ,sentant le bon coup à jouer et est reparti , sachant pertinemment que les choses n’allaient pas être aussi faciles avec des adversaires mieux armés et plus disposés à relever les défis. L’Etoile c’est quand même une tradition, des valeurs et des moyens qu’il ne faut en aucun cas négliger, ni prendre à la légère. Son équipe est remaniée certes, il n’y aura pas un vieux renard sur le banc, mais un bon technicien dont la valeur est affirmée, et c’est la raison pour laquelle   elle demeure en mesure de défendre chèrement son titre.

Parlons de l’US Monastir qui a perdu le plus de  plumes cette intersaison. Ceux qui sont partis ont désagrégé, par leur départ, le moule conçu par Chebbi et qui a été précieusement conservé par ses successeurs. Sauf sursaut toujours possible, les Monastiriens seront dans l’obligation de se remettre sérieusement au travail pour remonter une équipe réellement compétitive. Les recrutements effectués et l’arrivée de jeunes de valeur, leur permettront-ils de revenir en force et de tenir leur rang ? L’Espérance Sportive de Tunis a intérêt, pour sa part,  à se remettre rapidement de sa déconvenue «Coupe arabe». C’est un épisode qui s’est mal terminé pour plusieurs raisons et plus vite sera tournée la page dans la tête des joueurs et plus ce sera positif.

Les recrues, surtout avec l’école brésilienne qui renoue avec le football tunisien, sont annonciatrices de changements dans la façon de jouer et de se positionner pour mieux occuper le terrain et ratisser large. Ce sera le premier objectif au sein d’un ensemble qui reste hautement compétitif. La baisse de régime enregistrée n’est que provisoire dans ce genre d’équipes, toujours au centre de l’échiquier et qui sont « dressées » pour la chasse aux titres.

Rassérénés

Le Club Africain sera sans doute l’attraction que l’on attend avec les recrutements ciblés et qui semblent bénéficier de la confiance des responsables. Le fantôme des dettes chassé définitivement  (espérons-le),  il n’y a plus qu’à se pencher sur son retour à l’avant-scène du football national. Il faudrait reconnaître que les Clubistes, en dépit de leurs moyens humains assez réduits, ont quand même été à la hauteur des événements. Rassérénés, apaisés, ils sont tenus de justifier tout le bien que l’on pense d’eux. Il s’agit encore une fois d’éviter de perdre des points dans des confrontations à leur portée. Péché mignon des Clubistes, ces dernières saisons.

Le Club Sportif Sfaxien semble ne pas faire l’unanimité à la veille de la reprise. Des problèmes de toutes sortes se sont accumulés et ne sont pas tous résolus.  Bien au contraire, l’histoire l’a prouvé, le CSS n’est jamais aussi sûr de ses chances que lorsqu’il est acculé. Il l’est, et en dépit de l’absence de joueurs marquants, ces grandes vedettes qui montrent le chemin, il possède une pléiade de jeunes  qui sont réellement en mesure de s’imposer. Le premier objectif est bien de se placer en prévision du deuxième tour. Confier à  Nabil Kouki cette mission de relance et de restructuration est opportune. Elle arrive au bon moment.

Le reste des équipes forment un ensemble sur lequel il faudrait porter un regard digne des efforts fournis pour monter des ensembles aussi équilibrés que  compétitifs. Certaines ont effectué de nombreux  recrutements, d’autres ont procédé à des colmatages, d’autres encore ont ciblé des postes pour combler des départs importants. C’est le cas de l’Olympique de Béja qui, en dépit de tout, garde une stature des plus respectables. Les Béjaouas ont toujours été de très bons tripoteurs de balle et savent aller au bout de leurs convictions.

Le CA Bizertin, l’ESMétlaoui, l’USS, le Stade Tunisien, l’US Ben Guerdane, l’UST, les Marsois qui reviennent parmi l’élite, toutes ces équipes joueront les trouble-fêtes, dans les deux groupes, avec pour principal objectif la qualification à la phase finale.

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