Sport

Licences entraîneurs CAF-PRO : Les remous et les dessous d’une polémique 

 

Le premier stage des entraîneurs pour l’obtention de la licence CAF-PRO n’a pas fait que des contents.

Personne n’ignore que Wadie Jary joue ses dernières cartes pour espérer un amendement d’un article majeur de la nouvelle loi des Structures sportives qui sera promulguée prochainement. Cet article met un plafond et une limite au nombre de mandats à la tête et au sein des fédérations sportives. Pas plus de trois mandats, hormis quelques dérogations dont ne pourrait bénéficier le président actuel de la FTF. C’est dans ce cadre-là que le président de la fédération multiplie initiatives et décisions pour enrichir, embellir et auréoler in extremis son bilan qui pourrait constituer un précieux atout pour se présenter en mars prochain pour les élections d’un nouveau bureau fédéral. Il n’a pas fait le voyage avec l’équipe de Tunisie pour ses deux rencontres amicales contre la Corée du Sud et le Japon. Il en a profité pour présider lui -même un premier stage de formation des entraîneurs tunisiens pour l’obtention de la Licence CAF-PRO, organisé en coordination et avec la collaboration de la Confédération africaine de football qui lui accorde toujours un soutien tous azimuts. La liste limitée d’abord par la CAF à 20 candidats puis étendue à 24 ne lui a pas laissé une grande marge de manœuvre pour contenter tout le monde et l’a obligé à faire une sélection et un choix sans critères des vingt-quatre heureux retenus qui n’ont pas fait (et qui ne peuvent pas, il faut l’avouer) faire l’unanimité. Pour certains,  l’opération n’a pas été assez transparente en l’absence de critères de choix clairs et nets. Des noms qui ne méritaient pas de figurer dans la liste des 24 ont été appelés alors que d’autres, qui y avaient largement leur place, ont été exclus. Du coup, les critiques ont fusé de plusieurs parts pour «dénoncer un choix arbitraire qui n’a pas mis sur un pied d’égalité les postulants à cette distinction et qui a bafoué un principe fondamental qui est l’égalité des chances». Critiques rejetées en bloc par la Direction technique nationale qui dit «avoir, même en l’absence de critères bien précis, retenu les plus méritants et qu’elle fera de son mieux pour obtenir l’accord de la CAF pour une deuxième liste pour repêcher ceux qui n’ont pas pu figurer dans la première». Une clarification qui n’a pas apaisé les grognards qui ne comprennent pas comment des noms comme l’ancien directeur technique national Sghaier Zouita ou l’ex-sélectionneur de l’équipe A Ammar Souayah, ou Mohamed Mkacher, entre autres, ont été «oubliés».

Attirer les détracteurs

Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas accuser le président de la Fédération de complaisance ou de règlement de comptes avec ceux qui n’ont pas mâché leurs mots pour le critiquer ouvertement puisque ses principaux détracteurs n’ont pas été écartés de ce stage. La tête de liste de ceux qui ont tiré à boulets rouges sur lui après son limogeage surprise de la sélection, en l’occurrence Faouzi Benzarti, a été la tête des liste des 24 retenus. «Il ne lui a manqué que de dérouler le tapis rouge dans la séance d’ouverture de ce stage pour des entraîneurs à la retraite ou aux portes de la retraite, aux dépens de jeunes entraîneurs en exercice qui sont en train de monter en puissance  et de réaliser les plus belles performances en Tunisie et à l’étranger, dans le but d’obtenir sinon le soutien de ses ex-détracteurs qui lui font des frayeurs du moins par leur silence et leur neutralité dans le dur combat qu’il mène pour décrocher désespérément un autre mandat», répliquent les mêmes grognards . Mais il faut reconnaître que l’enjeu des uns et des autres est plus financier que sportif. La licence CAF-PRO est devenue obligatoire pour avoir le droit d’entraîner dans plus d’un championnat étranger et signer des contrats faramineux. La lutte a donc été sans merci et la concurrence pas très correcte pour obtenir une place dans la liste des 24. Le seul critère retenu, semble-il, a été l’ancienneté sans une trop grande prise en considération de la qualité du vécu et du palmarès.  Pour atténuer cette polémique,  Wadie Jary a sollicité de nouveau l’aide de la CAF afin d’obtenir le feu vert pour élargir la liste et ajouter d’autres noms. En même temps, toujours dans le même cadre de ses efforts pour redorer son image, il a fait un geste pour les entraîneurs de football grognards, diplômés des Instituts supérieurs des Sports et de l’Éducation physique pour arracher un stage de formation théorique et pratique de courte durée en vue de  convertir leurs diplômes d’entraîneurs de troisième et de deuxième degrés en licence CAF A et CAF B et leur ouvrir après le chemin de la licence CAF-PRO. Comme on le voit, le président de la Fédération bouge dans tous les sens et multiplie  ses activités, ces dernières semaines, avant l’arrivée de son troisième mandat à échéance dans l’espoir que ce mandat ne sera pas le dernier à la tête de la FTF.

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