L'État annonce un excédent budgétaire, alors qu'il n'a pas payé plus d'un milliard de compensation !
Ltat annonce un excdent budgtaire, alors quil na pas pay plus dun milliard de compensation !
Le ministère des Finances a annoncé un excédent de 488,7 millions de dinars à fin juin 2024. Le hic c’est que les bénéficiaires de la compensation n’ont pas été payés depuis plusieurs mois (neuf à 17 mois d’impayés) pour un montant dépassant le milliard de dinars jusqu’à fin juillet 2024.
Autre chose importante, nous n’avons aucune idée sur le montant dépensé en compensation jusqu’à fin juin2024, le ministère ayant supprimé cette partie depuis plusieurs mois. Par contre, on a une idée sur le dispatching. Selon les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’État à fin juin 2024, 15% du budget du montant déboursé a été alloué à la compensation des produits de base, 73% à la compensation des carburants et 12% au transport. Concrètement, l’État s’est contenté de payer ses propres structures, étant les bénéficiaires de la compensation de carburant et de transport.
Vu le flou du budget de l’État par rapport à ce point, Business News a voulu en savoir plus et a contacté certains des bénéficiaires de la compensation et il s’avère qu’ils n’ont pas été payés depuis plusieurs mois.
Tout d’abord, on nous confirme que les industriels du secteur laitier n’ont pas reçu la compensation depuis mars 2023 à juillet 2024, soit 17 mois sans comptabiliser le mois d’août 2024, soit 430 millions de dinars d’impayés. Les centrales de collectes de lait (qui payent les agriculteurs) n’ont pas reçu trois trimestres (T4 2023, T1 2024 et T2 2023) soit 80 MD.
Idem pour les boulangers. L’État n’a pas honoré ses dus pendant treize mois, en comptabilisant le mois de juillet 2024, qui s’élèvent à plus 295 millions de dinars. 3.317 boulangeries sont concernées. Pour leur part, les meuniers n’ont pas été payés depuis juillet 2023 (treize mois) pour un montant total de près de 85 millions de dinars. Les industriels des pâtes alimentaires et couscous n’ont pas été payés, non plus, depuis avril 2023 (seize mois) pour un montant de 120 MD.
Au total, il y a 1.010 millions de dinars d’impayés en termes de compensation (plus du 1/11 du montant total dédié à la compensation en 2024).
En effet et en se référant au « Budget du citoyen 2024« , la compensation prévue est de 11,34 milliards de dinars (19% du total des dépenses et 6,5% du PIB).
Dans le détail, la compensation du transport s’élèverait à 660 millions de dinars (1% du budget). Celle des carburants est 7,09 milliards de dinars (11,8% du budget) selon l’hypothèse du prix du baril de 81 dollars, en précisant que toute augmentation de un dollar dans le prix du baril entraîne une hausse de 144 millions de dinars des dépenses alors que pour le glissement du dinar, chaque 0,01 dinar de moins par rapport au dollar se répercute par 57 millions de dinars.
Celle des produits de base est estimée à 3,59 milliards de dinars (6% du budget). La compensation des céréales est située à 2,45 milliards de dinars, celle de l’huile végétale à 380 millions de dinars et 765 millions de dinars seront répartis entre le lait, les pâtes alimentaires et le couscous, le sucre ainsi que le papier pour les cahiers et livres scolaires.
Notons aussi que selon un rapport sur ses prévisions budgétaires 2024-2026, l’État prévoit que la dépense de compensation va baisser à 16,5% du total des dépenses à l’horizon 2026 contre 19% en 2024 (5,1% du PIB en 2026 contre 6,5% du PIB en 2024). La compensation évoluera de 11,47 milliards de dinars en 2023, à 11,34 milliards de dinars en 2024, à 10,54 milliards de dinars en 2025 puis à 10,53 milliards de dinars en 2026. En 2026, la part du lion reviendrait à la compensation des carburants avec 5,9 milliards de dinars (contre 7,03 milliards de dinars en 2023), puis aux produits de base avec 3,93 milliards de dinars (contre 3,8 milliards de dinars en 2023) et enfin au transport avec 700 millions de dinars (contre 640 millions de dinars en 2023).
I.N.
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