L’essentiel | Réduire la hausse des prix
La Tunisie se retrouve aujourd’hui face à un phénomène qui va pousser d’un cran la colère et la grogne sociale : la hausse vertigineuse, presque générale, des prix des produits de consommation. Les prix montent en flèche, tous azimuts, du simple au double, parfois au triple… On ne touche plus à rien, tellement ça brûle. Une drôle de situation, celle de voir les gens, même ceux et celles dont le revenu est assez élevé, exprimer leur étonnement des prix trop chers.
La question se pose avec acuité : quand est-ce que le gouvernement compte se mobiliser pour un retour rapide à la normale ? Quand est-ce qu’il compte examiner concrètement les moyens de mise en œuvre des différentes mesures nécessaires qui permettraient de répondre aux besoins du marché national et d’assurer un stock suffisant et régulier de tous les produits de base, outre les mesures à même de garantir la sécurité du consommateur, de préserver son pouvoir d’achat, d’apaiser les tensions et de lutter contre les différentes pratiques illégales ?Il est vrai que les prix subissent la loi de l’offre et de la demande, mais il existe des pratiques auxquelles ont recours les spéculateurs, entraînant la hausse des prix de certains produits, ce qui nécessite une vigilance et une mobilisation constantes pour y faire face, notamment à l’approche du mois sacré du ramadan qui connaît une augmentation de la demande pour les biens de consommation, en général. Le Président de la République avait appelé, la semaine dernière, lors de sa rencontre avec le ministre de l’Agriculture, Abdelmonem Belati, et le président de l’Utica, Samir Majoul, à mettre en garde contre les parties qui spéculent sur les prix des fourrages et de l’huile végétale. Sachant que la hausse des prix du fourrage a entraîné une augmentation des prix des viandes blanches et rouges. Le chef de l’Etat a attribué cette hausse à la spéculation de certaines parties dans le domaine de l’importation du soja, rappelant que l’Office des céréales était en charge de cette opération avant qu’une seule société ne la monopolise. Le Président a exigé soit une importation libre, soit le retour de l’Office des céréales à la gestion de l’opération.Il a également appelé à une réunion rapide entre le ministre de l’Agriculture et le président de l’Utica pour réduire les prix, indiquant que la guerre contre la spéculation nécessite l’engagement de toutes les parties pour surmonter les difficultés économiques et sociales. Dans le même contexte, il est opportun de rappeler que plus de 12 mille infractions économiques ont été relevées depuis le début de l’année 2023, selon le ministère du Commerce et du Développement des exportations.
Ces infractions concernent, essentiellement, la manipulation des prix et les pratiques de monopole (4.422 infractions), l’atteinte à la transparence des transactions (6.507 infractions) et le détournement des produits subventionnés (102 infractions).
Les opérations de contrôle effectuées durant cette période ont permis de saisir des quantités importantes de produits de consommation dont 144.000 œufs, 157 dérivés de céréales, 70 T de sucre, 104.000 boîtes de conserves, 29 kg de café et 38.000 litres de lait. Le Directeur des enquêtes économiques à la direction générale de la concurrence et des enquêtes économiques, au ministère du Commerce, Zouhaïer Bouzaïene, a souligné que «les opérations de contrôle économique dans les différentes régions du pays se poursuivent dans l’objectif de favoriser une meilleure maîtrise des prix au niveau des marchés de détail». Il a fait état «d’une amélioration remarquable de l’approvisionnement en produits de base suite à l’intensification du contrôle au niveau des circuits de distribution et des entrepôts de stockage».
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