Les responsables de l’ISIE donnent tous les détails sur la présidentielle: L’ISIE gère une opération politique, mais n’est pas une partie politique
• En annonçant sa candidature à travers la télévision nationale, Kaïs Saïed n’a pas enfreint la réglementation car il n’avait pas encore la qualité de candidat
• 114 personnes ont retiré leurs dossiers de candidature et 96 d’entre elles ont obtenu leur bulletin numéro 3
A quatre jour de la clôture du délai pour le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle, une polémique fait rage dans les milieux politiques, plus précisément médiatiques, et sur les réseaux sociaux concernant les péripéties entourant le processus électoral touchant, notamment, l’octroi du bulletin numéro 3 et les parrainages collectés par les candidats.
Qu’en est-il donc de ces deux points, étant des conditions nécessaires, voire obligatoires, pour l’acceptation de tout dossier de candidature? Focus sur le déroulement d’un processus qui a fait couler beaucoup d’encre où les infos et les intox étaient en pleine “concurrence”. Concernant le bulletin numéro 3, Mohamed Tlili Mansri, porteparole de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), a tenu à apporter un premier éclaircissement, dans une déclaration faite vendredi à l’agence Tunis-Afrique Presse (TAP) dans laquelle il a indiqué que que «le ministère de l’Intérieur avait assuré à l’Instance que ses services étaient en contact direct avec les candidats pour leur simplifi er l’accès à ce document». Et d’ajouter qu’en cas de poursuites judiciaires, le candidat est appelé à informer le ministère du sort de son dossier.
Quant aux chances pour tout candidat faisant l’objet de poursuites judiciaires sans faire l’objet d’un jugement, «il peut présenter un état de l’avancement de l’affaire en cours pour pouvoir obtenir son bulletin n° 3 dans des délais raisonnables». Toutefois, des détails ont été étalés ensuite par le membre de la même ISIE, Aymen Boughatta, lors de son passage sur les ondes d’une radio privée. Voici ce qu’il en ressort. Avec des dates et des chiffres à l’appui, le membre de l’Instance a fait bon nombre de révélations.
On apprend, ainsi, que le nombre de personnes ayant retiré les dossiers de candidature à la présidentielle a atteint 114, que 96 d’entre elles ont obtenu le bulletin numéro 3 qui a été repris par certains alors que d’autres se trouvent, encore, à la disposition de leurs demandeurs. Par contre, dix-huit n’ont pas reçu de suite favorable car ils sont tenus d’apporter des éclaircissements sur leur situation judiciaire, plus précisément le point de la situation quant au déroulement des affaires judiciaires les concernant.
Quant aux candidats se trouvant en prison, ils sont appelés, selon le même responsable à l’ISIE, à charger un représentant avec une procuration légale et spécifique pour finaliser les diverses étapes de constitution du dossier. Prié de donner des précisions sur certains cas, le membre de l’Instance a indiqué que Lotfi Mraihi a retiré le dossier par procuration.
De même pour Imed Daïmi alors que Mondher Zenaïdi l’a fait directement auprès d’une e représentation de l’ISIE à l’étranger. Par contre, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, n’a pas retiré le dossier de candidature. Passant au volet des parrainages que certains considèrent comme étant un handicap pour les éventuels candidats dans la mesure où il faut, nécessairement, réunir pas moins de dix mille signatures à travers dix arrondissements dans tout le pays, soit 500 parrainages par arrondissement, le représentant de l’Instance indique que ces détails sont déjà connus depuis longtemps à travers la Constitution 2022 et les dispositions restées les mêmes que celles pour les scrutins de 2014 et de 2019.
Et après avoir insisté sur le fait que les prérogatives de l’Instance demeurent essentiellement d’ordre organisationnel, M. Boughattas affirmé que les nouvelles dispositions ont été mises au point pour éviter les éventuelles possibilités de manipulation ou de falsification tout en réitérant que la probabilité de publication des listes des noms des “parrains” obéit au même principe que celui du registre électoral, sachant que l’Instance des données personnelles a déjà été consultée et que le Tribunal administratif a déjà tranché sur ce point précis.
Abordant le côté des relations avec les médias, Aymen Boughattas a assuré que les mises en demeure adressées par l’ISIE à des radios ne sont pas des sanctions avant de préciser que l’annonce de la candidature du Président de la République à la prochaine présidentielle avec retransmission sur les ondes de la télévision nationale ne constitue pas une entorse aux réglementation régissant l’élection car Kaïs Saïed n’avait pas encore la qualité de candidat.
En tout état de cause, conclut M. Boughattas, en chapeautant le scrutin, l’Instance supérieure indépendante des élections gère certes une opération politique mais n’est pas une partie politique dans ce processus, tout confirmant que l’Instance a prêté serment pour assurer la crédibilité et la fiabilité des vrais résultats des élections.
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