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Les hopitaux hors service : Apocalypse à Gaza

 

• 11.100 martyrs, dont plus de 8.000 enfants et femmes, sont tombés depuis le 7 octobre dernier.
• Bombardement massif des hôpitaux de Gaza, faisant des centaines de martyrs. 
• 1,6 des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés, selon l’ONU. 

Alors que le Sommet de Riyad a accouché d’une souris, marquant un nouvel échec diplomatique pour résoudre le conflit à Gaza, Israël passe la vitesse supérieure dans son extermination des Gazaouis. Si la communauté internationale et notamment arabe est dans l’incapacité de défendre les Palestiniens, à Gaza la mort est partout quasi présente, rien ne peut dissuader l’occupant de mettre fin à son agression sans précédent contre la bande de Gaza.

Si l’entité sioniste ne parvient toujours pas à atteindre ses objectifs militaires, son armée a changé de cible ces derniers jours et s’est lancée dans un bombardement massif des hôpitaux, des écoles et des locaux des agences onusiennes. Des crimes de guerre avérés.

En effet, ces dernières heures, des frappes meurtrières ont ciblé différents hôpitaux de la bande de Gaza faisant des dizaines de martyrs et de blessés et créant un mouvement de panique dans les rangs des patients et du personnel soignant. Des enfants hospitalisés et effrayés par les frappes et tirs israéliens alors qu’ils sont incapables de se mettre à l’abri, des familles toutes entières fuyant des hôpitaux sous les bombardements, des blessés par terre livrés à eux-mêmes… les images sont choquantes.

Le Comité international de la Croix-Rouge met en garde

Les autorités sanitaires à Gaza ont affirmé, hier dimanche, qu’une frappe aérienne israélienne avait «entièrement détruit» le bâtiment du service des maladies cardiaques de l’hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza pilonnée et assiégée par Israël. «Le bâtiment de deux étages du service des maladies cardiaques a été entièrement détruit suite à une frappe aérienne», a déclaré Youssef Abou Rich, vice-ministre de la Santé.

La destruction des hôpitaux à Gaza doit cesser, a demandé le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), soulignant que le système de santé a désormais atteint un « point de non-retour » mettant en danger la vie de milliers de personnes. «La destruction des hôpitaux à Gaza devient insupportable et doit cesser. La vie de milliers de civils, de patients et de membres du personnel médical est en danger», a-t-on averti. 

Samedi, les autorités de santé palestiniennes ont fait état de 13 morts dans une frappe sur le complexe de l’hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, où la guerre a mis le système de santé «à genoux», selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le directeur de l’hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a rappelé que l’hôpital avait reçu «une cinquantaine de corps après le bombardement vendredi matin d’une école» de la ville accueillant des déplacés. «Tous les hôpitaux de la ville de Gaza ont été visés» vendredi par l’armée israélienne, a assuré le médecin, rapportent des agences de presse internationales. 

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a annoncé hier dimanche «un nombre important de morts et de blessés» dans le «bombardement» tard samedi de son siège dans la ville de Gaza, évacué par ses employés et désormais occupé par des centaines de déplacés palestiniens.

Le système de santé s’effondre

Le directeur général de l’OMS a lancé, dernièrement, un nouveau cri d’alarme devant le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant que la moitié des 36 hôpitaux de la bande de Gaza ne fonctionnent «plus du tout» et que «plus de 250 attaques» ont visé le secteur de la santé à Gaza et en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre.

«La situation sur le terrain est impossible à décrire: des couloirs d’hôpitaux où s’entassent blessés, malades et mourants, des morgues qui débordent, des interventions sans anesthésie, des dizaines de milliers de personnes réfugiées dans les hôpitaux», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS.

Pour sa part, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a relevé samedi qu’«au cours des dernières heures, les attaques contre l’hôpital al-Shifa se sont intensifiées de façon dramatique», et a évoqué une situation «catastrophique» à l’intérieur de l’établissement.

La situation est tellement grave et inimaginable que le ministère palestinien de la Santé a annoncé qu’il avait été décidé de creuser une fosse commune à l’intérieur de cet important complexe hospitalier pour enterrer 100 blessés tombés en martyrs dans le complexe assiégé, dont les environs sont soumis aux bombardements continus de l’occupation.

Un Sommet déjà relégué aux oubliettes !

Alors que Gaza est livrée à elle-même dans cette guerre sans précédent, la voie diplomatique semble tourner en rond. Aussitôt terminé, le Sommet de Riyad sur Gaza est tombé aux oubliettes. Et pour cause ! Des résultats qui ne répondent aucunement aux aspirations du peuple palestinien confronté à une guerre d’extermination. En effet, destinée au départ à proposer des mesures concrètes pour faire cesser les opérations militaires israéliennes contre Gaza, la réunion d’urgence de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) s’est achevée, samedi, sur une note timide.

Dans une déclaration conjointe à l’issue de l’événement, les dirigeants arabes et islamiques ont condamné les actions «barbares» des forces israéliennes à Gaza».

Le document a aussi appelé à la levée du siège de Gaza et à l’introduction de l’aide humanitaire dans l’enclave.

La Tunisie, représentée par le chef de la diplomatie, Nabil Ammar, a émis des réserves sur la majorité des points contenus dans la Résolution émise par ce Sommet. Il s’agit de la cessation sans délai de la brutale agression israélienne, la nécessité d’œuvrer pour l’entrée immédiate de l’aide humanitaire urgente et adéquate au peuple palestinien et la levée du blocus imposé dans la bande de Gaza et dans toute la Palestine.

Pilonné sans relâche depuis plus d’un mois et soumis à un siège total, le petit territoire palestinien, où 1,6 des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés, selon l’ONU, est plongé dans une situation humanitaire catastrophique. De plus en plus d’habitants se résolvent à quitter la ville de Gaza en ruine, où les denrées de base manquent. Selon un dernier bilan présenté, 11.100 martyrs, dont plus de 8 000 enfants et femmes, sont tombés depuis le 7 octobre dernier.

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