L’équipe nationale a battu Sao Tomé-et-Principe mais sans convaincre : La difficile métamorphose…
Il est grand temps pour le sélectionneur national, Jalel Kadri, de proposer autre chose et de faire la grande métamorphose du jeu de son équipe pour le rendre plus performant.
Certes, pour leur match inaugural des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, Jalel Kadri et ses hommes ont réussi deux missions essentielles : obtenir les trois points et marquer un bon nombre de buts. C’est bien comme début mais ce n’est pas assez suffisant, ni trop convaincant, ni fort rassurant pour la suite de cette campagne des éliminatoires, à commencer par ce deuxième match de demain face au Malawi. Devant une très modeste équipe de São Tomé, Ellyes Skhiri et ses partenaires ont fini par gagner après une entame de match pas très convaincante, voire laborieuse, qui a duré plus de trente minutes avant de trouver le chemin du but sur balle arrêtée, par le défenseur monté à la rescousse Yassine Meriah (37’) et d’inscrire les trois autres buts de la délivrance en seconde mi-temps sur exploit individuel de Youssef Msakni (53’), une frappe bien ajustée de Hamza Rafia (79’) et une reprise à bout portant de Firas Belarbi (88’). Ils n’ont pas surclassé leur adversaire avec la facilité qu’on imaginait et qu’imposait leur statut d’équipe plus huppée, n’ont pas été fascinants et n’ont pas sublimé la soirée de vendredi dernier de leurs fans. Au point de poser et de se poser de nouveau la question devenue classique après une performance pas à la hauteur des espérances quant au potentiel réel et à l’état d’esprit actuel de notre team national à l’aube de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations.
Pour un football concurrentiel
L’enseignement majeur qui a été tiré de cette facile empoignade avec la petite sélection de São Tomé en phase d’apprentissage et de formation, c’est que l’équipe de Tunisie éprouve des difficultés à changer de style et de visage, à passer d’un système basé sur l’attentisme, la prudence et le jeu en contres à un football d’attaque conquérant où elle impose le rythme du débat, presse haut l’adversaire et le pousse durant tout le match dans ses derniers retranchements jusqu’à le mettre à genoux et prendre le dessus. Ce n’est pas la qualité des joueurs qui manque ni les profils d’attaquants de valeur pour amorcer cette métamorphose qui ne séduit que par intermittence. C’est la faute d’un «management» assez conservateur du staff technique, en tout cas pas très audacieux et pas très approprié à cette mutation dans le jeu. Pour un match aussi facile à domicile, l’occasion était pourtant propice pour Jalel Kadri pour commencer sa petite révolution de jeu et pour lancer dans le bain de jeunes joueurs qui ont le talent et les vertus d’attaquants de percussion ,qui créent les espaces dans la surface. On aurait aimé voir Saifallah Ltaief dès le départ sur le côté gauche de l’attaque. Ça aurait créé plus d’actions de débordement sur ce couloir et évité de ne pas être trop dépendant des longues montées du latéral Ali Abdi pour amener le danger. Anas Ben Mohamed aurait pu être également essayé sinon d’entrée du moins tôt en cours de jeu pour débloquer la situation.
Qu’a fait Jalel Kadri ? Il a titularisé à la surprise générale le duo trentenaire Haithem Jouini et Naim Sliti, pourtant déclarés pas encore bien remis de blessure par le médecin de l’équipe nationale Souhail Chamli ! Même dans sa conception de ne compter que sur les joueurs expérimentés pour redorer l’image de la sélection ternie après le naufrage devant la Corée du Sud et le Japon, il n’aurait pas dû céder à la pression des flots des critiques pour sacrifier Ferjani Sassi et Taha Yassine Khenissi en les faisant sortir après plus d’une année du placard pour les garder finalement sur le banc avec le sentiment qu’il les a fait venir pour rien ou tout simplement pour compléter la liste des 26 vu le nombre d’absents. Firas Belarbi, avec son but de la 88’, a montré qu’il aurait été plus utile que d’autres joueurs en méforme s’il avait été titularisé pour donner plus de poids au compartiment offensif et être le joueur de la dernière passe décisive et le finisseur au positionnement idéal. Surtout que Youssef Msakni n’a pas trouvé les bons appuis et repères pour faire une grande prestation et n’a eu à son actif qu’un but sans plus. Sans Mohamed Ali Ben Romdhane et Hamza Rafia qui a été une révélation et une source d’espoir comme élément important d’une option claire pour un football d’attaque, Jalel Kadri pourra-t-il rectifier le tir et adhérer à la règle que la meilleure défense c’est l’attaque pour rentrer de ce difficile déplacement au Malawi avec les trois points précieux du succès ? Les chances de qualification ne peuvent être accentuées que par des victoires à l’extérieur et des sans-faute à domicile. La métamorphose du jeu de l’équipe, même longue et difficile, est la condition première de la réussite du double objectif : un excellent parcours en Coupe d’Afrique et une qualification pour le prochain Mondial.
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