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L’équipe de Tunisie pas au point : Redresser la barre à temps

 

La contre-performance défensive et offensive des Aigles de Carthage devant les Sud-Coréens est une alerte sérieuse qui appelle à un tas de réajustements sur plus d’un plan, face au Japon, pour un sursaut nécessaire, voire obligatoire.

Le revers cinglant de l’équipe de Tunisie face à la Corée du Sud ne sera pas sans influence sur la vie du groupe. Il est survenu au moment où nous étions persuadés que les Aigles de Carthage ont atteint un niveau de maturité tactique qui les mettrait à l’abri de se faire submerger et humilier dans les rendez-vous internationaux et d’encaisser quatre buts en une seule mi-temps et en moins d’un quart d’heure. C’est un coup dur pour le mental et pour ce capital confiance en hausse dont s’est vanté le sélectionneur Jalel Kadri. L’équipe de Tunisie a failli en première période par l’absence de jeu collectif qui a été un mystère, même si elle a bien fait son boulot défensif en regagnant les vestiaires sur le score de 0-0. En seconde mi-temps, c’est son animation défensive qui a été catastrophique à tel point que les Coréens n’ont pas cru leurs yeux en mettant quatre buts et en ratant autant face à une arrière garde réputée intraitable.

La lourde responsabilité de Jalel Kadri

Ce qui est sûr, c’est que le sélectionneur du team Tunisie endosse la grande responsabilité de ce fiasco pour n’avoir pas mis son équipe dans les meilleures conditions de jouer un match à la hauteur de sa réputation et digne de son statut. Ce n’est pas parce qu’il a choisi d’aligner à un élément près le onze de départ qui a fait la belle entame de match contre l’Egypte, c’est parce que avec ce même groupe, il a changé de stratégie de jeu. Toute une première mi-temps pauvre et pitoyable avec une équipe recroquevillée derrière qui avait donné l’impression de n’avoir comme objectif que se défendre et pas chercher à s’imposer et à gagner. Ce qui était quand même étonnant face à un adversaire comme la Corée du Sud qui n’aurait pas dû être surestimée à ce point. Cette entame de match hyper défensive a donné aux hommes de Jürgen Klinsmann la sensation que l’adversaire et le match étaient à leur portée. Quand on ne montre pas ses dents dès le départ à l’équipe adverse, quand on la met en confiance, on lui donne la perche d’aiguiser son appétit et l’envie de gagner.

Dispositif défaillant

Dans le onze aligné face à l’Egypte qui a fait bien fonctionner le système de jeu, Jalel Kadri a commis l’erreur, contre la Corée, de dérégler ce dispositif gagnant devant les Pharaons par le changement d’un pion important sur l’échiquier: le choix de Hannibal Mejbri comme titulaire à la place de Mohamed Ali Ben Romdhane. Il a ainsi affaibli et isolé le tandem de pointe Msakni-Achouri. Hannibal Mejbri n’a pas les qualités et la vitesse de joueur de projection vers l’avant. Il est plus un joueur essuie-glace qui joue sur la largeur et pas une rampe de lancement des attaques en profondeur.

Correctifs impératifs

Ce qui a contraint un joueur comme Youssef Msakni, qui ne devait pas quitter les avant-postes, à venir chercher lui-même le ballon au milieu du terrain, faisant ainsi reculer encore plus bas le bloc tunisien et empêchant la variété dans les manœuvres offensives.

Le premier correctif que doit apporter le sélectionneur tunisien face au Japon sera donc de rectifier cette erreur et de faire confiance à Mohamed Ali Ben Romdhane d’entrée. La deuxième erreur fatale de Jalel Kadri dans cette débâcle face à la Corée du Sud, c’est d’avoir opté pour une ligne avant plate, sans attaquant de pointe qui profite de la profondeur et des passes décisives et ballons précieux dans les intervalles. La rectification majeure à apporter sera donc de titulariser Haithem Jouini ou de rejouer la carte Issam Jebali comme numéro 9 pour faire jouer Youssef Msakni à sa vraie place comme numéro 10 légèrement décalé à gauche et comme électron libre créateur et finisseur qui surgit de l’arrière et surprend par ses frappes cadrées, puissantes et bien enroulées. Ainsi, il aurait permis à Elyes Achouri de faire étalage de tout son talent offensif et d’être un point d’appui pour les montées et les débordements de Wajdi Kechrida sur le couloir droit. Ce choix a un coût : un défenseur en moins dans la charnière centrale. Jalel Kadri aurait dû ménager contre la Corée du Sud Ali Abdi qui ne s’est pas bien remis de sa blessure malgré les efforts du staff médical pour le rétablir sur le fil, car, malgré ce renforcement de l’axe de la défense, les bévues par manque de concentration, essoufflement physique ou par usure mentale n’ont pas manqué et ont offert deux buts aux Coréens qui n’ont pas refusé ces deux cadeaux. Autre décision à prendre : la mise au repos du gardien Aymen Dahmen. Jalel Kadri était sur le point de le faire vendredi mais il s’est rétracté à la dernière minute. Et il l’a regretté profondément par la suite. Malgré sa petite forme actuelle et ses piètres prestations avec Nadi El Hazm saoudien qui l’a mis, semble-t-il, sur la liste des transferts, Aymen Dahmen est maintenu contre vents et marées. Il est temps de redonner confiance à Béchir Ben Saïd ou de donner une seconde chance à Moez Hassen en attendant de piocher dans la liste des gardiens jeunes pour préparer un grand portier d’avenir pour la sélection. Jalel Kadri n’a pas le droit à un deuxième errement tactique face au Japon dans le choix du onze rentrant et du système de jeu. Il doit montrer que ce naufrage contre la Corée du Sud n’était qu’un triste accident de parcours et qu’une vérité d’un match qui ne doit pas se répéter. Sinon, en cas d’une autre contre-performance même de moindre ampleur, on peut dire que ses jours à la tête des Aigles de Carthage sont cette fois bel et bien comptés.

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