L’entreprise autrement | Innover ou disparaître
Ou elle est innovante ou bien elle est condamnée à péricliter. Les exemples de Nokia sont ici édifiants. Ce sont, en effet, les entreprises innovantes qui possèdent, aujourd’hui, le plus de chances de s’adapter aux changements et de résister aux multiples et fortes contraintes auxquelles toute entreprise est confrontée.
Fortement influencé par celui de la société dite globale, le système de valeurs de chaque entreprise conditionne son fonctionnement, sa vision et surtout sa capacité à réagir aux changements internes (au niveau de son cœur de métier) et externes (environnement).
C’est pour cela que le système de valeurs de toute entreprise ne doit pas être figé, même s’il obéit souvent à un grand paradigme. L’essentiel, pour chaque entreprise, est que le management puisse le cerner, l’examiner, le mettre en valeur et le faire évoluer. Cela s’appelle changement positif.
Or, la capacité de changer est devenue décisive de nos jours, car les changements sont devenus de plus en plus rapides, de plus en plus profonds et de plus en plus complexes. Mieux encore, elle doit déboucher sur une seconde capacité apparentée, celle d’anticiper les changements et de s’y préparer bien à l’avance. Résultat, qui ne change pas disparaît.
Il va sans dire qu’une entreprise centrée produit possède une capacité plus faible de réagir aux changements qu’une entreprise centrée client. Que dire alors de les prévoir et s’y préparer. Idem pour ce dernier type d’entreprises par rapport à celles centrées innovation.
Ainsi, tout l’effort du management stratégique s’est concentré au cours des trois dernières décennies sur la manière de faire évoluer l’entreprise. D’une structure focalisée sur le produit (ou le service), où le P.-d.g. est la fonction la plus importante, il fallait la transformer pour devenir une structure où le client est l’entité la plus importante et la plus influente. Enfin, déclencher un processus capable de la transformer en une structure où l’idée est la ressource la plus importante.
Ce sont les mille et une contraintes, auxquelles sont de plus en plus confrontées les entreprises, qui ont permis ces changements de paradigmes, non les théories du management. Celle-ci viennent souvent formaliser des pratiques mises en place par des décideurs doués d’une formidable capacité d’adaptation et d’innovation.
Des hommes et femmes de terrain qui possèdent la faculté de sortir des labyrinthes d’une certaine logique pour une nouvelle logique aux horizons plus vastes, souvent au prix d’énormes risques et de lourds sacrifices et après de grands efforts de persuasion de l’ensemble de leur entourage.
C’est donc l’entreprise innovante qui possède, aujourd’hui, plus de chances de résister aux multiples et fortes contraintes auxquelles toute entreprise est confrontée. L’entreprise centrée produit est condamnée à une douloureuse et imminente disparition, car son organisation et sa culture sont rigides et elle (l’entreprise) ne peut concevoir aucun projet sérieux pouvant l’aider à survivre.
Quant à l’entreprise centrée client, elle possède des chances de survivre et sa transformation en une entreprise innovante est possible. Son système de valeurs étant préparé à évoluer plus rapidement.
Notons, ici, qu’il ne suffit pas d’avoir un bureau d’études et de méthodes, une unité de recherches et de développement ou encore une cellule de créativité pour que l’entreprise soit classée innovante. Il faudrait que son système de valeurs devienne celui d’une entreprise innovante. Aucune place, ici, pour le bricolage.
Ainsi, Apple, Google, Microsoft, Open AI, Michelin, Billau, KIA et bien d’autres entreprises innovantes possèdent chacune un système de valeurs et une organisation totalement différents des entreprises encore à la traîne et qui, en réalité, sont au bout du rouleau.
Tout l’effort de Carlos Ghosn, au sein du groupe Renault, a consisté, lorsqu’il en avait pris les commandes, à transformer ladite structure en une entreprise innovante et sauver Nissan de la disparition. C’est aussi ce que Steve Jobs, le cofondateur et ex-patron d’Apple (décédé en 2011), a fait pour sauver Apple d’une ruine qui était inéluctable.
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