Economie tunisie

L’entreprise autrement | A quand ce sursaut salvateur ? (III)

 

Micro-entreprises, petits agriculteurs,  petits métiers, petits commerçants, familles sans soutien, élèves vivant dans des conditions difficiles, chômeurs  diplômés dont le calvaire dure depuis des années, malades souffrant de maladies chroniques ou lourdes et autres catégories fragiles et vulnérables sont en train de se consumer à petit feu.

D’autres catégories, moins fragiles et moins vulnérables, sont en train de faire d’énormes efforts et de consentir sacrifices après sacrifices pour tenir le coup et essayer de trouver des solutions à des problèmes d’ordre économique et financier ou liés à une administration archaïque et abandonnée à elle-même, qui, chaque jour, poussent comme des champignons.

Baignant dans une crise qui est en train de se transformer en catastrophe, notre pays ne cesse de lancer des appels au secours pour que ses enfants, aux commandes, laissent tomber leurs querelles et entament une action d’envergure capable de le soustraire à un triste sort, celui de la faillite totale, politique, économique, sociale et morale.

Pauvreté, insécurité, maladies, corruption, flou, hémorragie de nos ressources humaines, individualisme, corporatisme, incivisme, accidents divers et violence, abandon scolaire et  ignorance, saleté et déchets. Ce sont là les pires fléaux sociaux qui sont, hélas, en train de progresser à pas de géant au sein de notre société et qui sont en train de participer activement à sa  décomposition.

Côté vie économique, tout est en train de régresser, puisque tout  semble s’acheminer vers l’inertie à cause d’un manque flagrant de liquidités  et nous sommes en train d’accuser divers déficits allant jusqu’à menacer notre souveraineté et des sous-secteurs comme celui du lait, des viandes, des céréales, des tomates destinées à la conservation, et autres sont, depuis quelques années, secoués par une crise qui risque de les anéantir.

Une crise qui a touché la majorité des Tunisiens, sauf ceux qui profitent de certains besoins vitaux pour se remplir les poches pour, tout de suite après, consommer tout ce qui est importé et investir dans des projets destinés à profiter encore plus des besoins vitaux de la population ou investir dans des projets de rente.

Qui va travailler la terre pour nous nourrir, qui va enseigner, qui va soigner, qui va secourir, protéger, assurer l’ordre, arbitrer et trancher dans les différends ? Qui va planifier, rêver pour nourrir nos sens et notre esprit, qui va réfléchir pour nous aider à comprendre, qui va nous éduquer pour faire de nous de bons citoyens et nous aider à assurer la paix sociale et l’avenir de notre pays ?       

Et voilà que l’Etat est  en train de poursuivre sa course effrénée vers son désengagement social, et  vers plus de rapacité fiscale, livrant, ainsi, tous ses ayants droit à leur propre sort, victimes comme ils le sont de ses soi-disant politiques publiques.

Or, celles-ci ont toujours  émané  de groupes dominants qui, à chaque fois, prennent les rênes du pays, dominent l’Etat, le transformant en un parasite économique et social et qui n’ont réussi à engendrer que le mal-développement et ce que nous avons appelé «l’anti-citoyen».

Mais le plus dangereux dans tout cela, comme nous l’avons signalé ici-même et à maintes reprises,  est que notre peuple est, aujourd’hui, plus que jamais, menacé d’extinction. Oui, d’extinction, puisque les potentiels biologique, culturel et intellectuel de notre peuple, dont le niveau était acceptable, sont, aujourd’hui, gravement menacés.

Nous sommes, en effet, confrontés à ce grave danger, tenant compte du vieillissement de la population, de la prolifération des maladies et des fléaux sociaux, de la chute libre de notre compétence générale, de l’hémorragie de nos ressources humaines,  interne (chômage endémique) et externe (fuite des compétences, cerveaux, muscles et mains intelligentes).

Oui, notre peuple est, aujourd’hui, plus que jamais, menacé d’extinction. Nous ne cesserons jamais de le répéter et ce ne sont pas les faits d’une réalité quotidienne qui est en train d’accélérer ce phénomène qui vont nous contredire. Chaque Tunisien rêve de quitter définitivement le bateau-Tunisie avant qu’il ne soit englouti par les flots.

Même ceux qui sont encore sur le territoire ont leur cœur et leur tête ailleurs. Nous accusons, hélas et depuis des années, un grave déficit touchant le sentiment d’appartenance et d’identification à notre pays et à son histoire. Pire, de l’absence totale d’horizons, d’un projet commun, pour ne pas dire un rêve ou un idéal, qui pourraient donner un sens à l’avenir de nos générations futures   

En plus de la perte de certains et précieux attributs de notre souveraineté, nous sommes, nous Tunisiens, en train de perdre définitivement notre identité et plusieurs principales caractéristiques de notre tunisianité, au profit d’autres identités importées. Nous ne sommes même plus capables de parler notre tunisien avec ses multiples accents.

Qu’attendons-nous pour réagir ? Il  n’y a, hélas, aucune perspective sérieuse, du moins en ce moment,  d’un dénouement heureux de cette grave crise, surtout en l’absence d’un vrai dialogue national qui réunirait les représentants de toutes les structures nationales élues, dont celles qui représentent les meilleures compétences du pays.    

Pour cela, et comme nous l’avons, ici-même, plusieurs fois répété, toutes les structures élues doivent être associées à ce débat et un congrès national devrait prendre les rênes du pays pour une transition réelle, définitive et à tous les niveaux.

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