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L’Enquête exclusive de M6 fait l’unanimité contre elle : Une démarche décousue… une approche superficielle et tendancieuse

 

Quelques évaluations de professionnels, il y en a d’autres qui peuvent résumer les commentaires et les positions des Tunisiens avertis : « Décevante l’Enquête exclusive de M6 ». Pas de ligne directrice claire, une démarche décousue et une approche superficielle, sans faire mention de la situation réelle de la Tunisie au cours de la décennie noire, mais plutôt une fixation tendancieuse sur le calvaire des migrants subsahariens en Tunisie.

Un coup d’épée dans l’eau. Un des événements qui a fait couler beaucoup d’encre, suscité un grand nombre de réactions, en un mot fait le buzz, avant même de le découvrir, c’est l’émission diffusée dimanche 3 mars 2024 sur la chaîne française M6.

De temps à autre, une des chaînes françaises se rappelle à notre bon souvenir. C’est le cas. Nous y revenons aujourd’hui, soit 4 jours après sa diffusion, car, comme le veut notre approche, elle se situe loin des réactions à chaud. Nous avons préféré prendre notre temps pour tenter de cerner les contours de cette « enquête » ainsi que les réactions qu’elle aura suscitées.

Présentée par Bernard de la Villardière, l’émission a été précédée d’un grand tapage. Des personnalités politiques opposées au pouvoir en parlent, des pages sur les réseaux sociaux annoncent l’« enquête exclusive » du siècle, qui devra révéler des « scoops » sur la Tunisie, sur le pouvoir en place, un pays dont «  l’économie est en berne et la démocratie enterrée ».

Certains se frottent les mains, mais c’est un flop !

Enfin, se félicitent certains, le pouvoir allait « être mis à nu ». Rien de tout cela. Un livrable décevant, de faible facture journalistique, comme l’ont constaté  la majorité écrasante des Tunisiens. Même les médias de l’opposition et les cercles d’opposants au processus du 25 juillet n’ont pu s’empêcher de dire leurs critiques. Les journalistes français ont, juste, reproduit des déclarations, des scènes et des reportages connus de tous.

Face à la vaste campagne de médiatisation menée sur les réseaux sociaux tunisiens suscitant l’engouement et aiguisant la curiosité, des hypothèses des plus farfelues, encouragées, il est vrai, par l’intervention en public du Chef du gouvernement lors de la conférence de presse conjointe avec le Premier ministre français, Gabriel Attal : « Il est vrai que certaines parties malfaisantes ont, peut-être, joué un rôle latent pour colporter des contrevérités.

On m’a parlé d’une émission qui va passer dans deux jours qui ne vient pas par hasard, c’est du moins mon avis, pour essayer d’enrayer la machine qui s’est bien remise en marche entre la France et la Tunisie ».

L’intitulé rimé annonce une grande enquête qui plonge dans les arcanes du pouvoir, dans la Tunisie profonde, les milieux d’affaires ; « Tunisie : entre dictature et misère, le grand retour en arrière ».  Or, les téléspectateurs ont eu droit à des bouts d’histoires fragmentées, ressassées, archi-connues avec des clichés et des scènes tape-à-l’œil.

En usant de certains termes comme « xénophobe et d’antisémite », et de raccourcis faciles, le reportage qui voulait créer l’événement, mobiliser l’opinion publique occidentale et pourquoi pas tunisienne, de la Villardière et ses équipes est passé à côté.

Ils ont perdu toute légitimé, ils ne l’ont pas encore compris !

Il semble que certains médias français n’aient pas encore compris qu’ils ne peuvent plus se targuer ni de donner des leçons ni même de critiquer. Rester entre soi, c’est ce qui leur sied le mieux.

En perdant leur professionnalisme et impartialité face aux crimes perpétrés depuis 5 mois à Gaza. Qu’ils s’occupent donc de leur politique intérieure. 

La Tunisie est un pays aux moyens limités, les infrastructures dont il dispose ne peuvent absorber les milliers de migrants qui transitent pas le pays. Malgré cela, on fait ce qu’on peut. C’est loin de la jungle de Calais qui est démontée d’une période à l’autre, jetant sur les routes des milliers de migrants.

Les Tunisiens ont donné également leur chance aux islamistes pendant une décennie. Ils n’ont pas fait leurs preuves, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce n’est pas un parti de gouvernement et il ne le sera jamais. 

Pas de ligne directrice claire, une démarche décousue et une approche superficielle

Maintenant sur un plan strictement technique, nombreux sont ceux qui ont vu en ce reportage un travail très ordinaire et sans la moindre originalité que tout journaliste, même débutant, aurait pu réaliser, sans effectuer autant de déplacements, comme l’atteste le talentueux journaliste Tahar Fazaâ qui écrit en substance sur sa page Facebook ; « Vu Enquête exclusive sur M6 : nullissime ! N’importe quel journaliste tunisien aurait fait cent fois mieux ».

La sociologue et universitaire Fathia Saïdi a écrit : « L’Enquête exclusive de M6 : n’est, en fin de compte, qu’un simple reportage d’information sur la situation sociopolitique et économique de la Tunisie post-révolution…».

De son côté, la journaliste Aida Arab a écrit : « Ça n’a rien d’une enquête et encore moins d’une enquête exclusive ». C’est à peine si on peut la qualifier de récit de bas étage ! À la M6 quoi ».

Voici, donc, quelques évaluations de professionnels, il y en a d’autres qui peuvent résumer les commentaires et les positions des Tunisiens avertis : « Décevante l’Enquête exclusive’ de M6. Pas de ligne directrice claire, une démarche décousue et une approche superficielle, sans faire mention de la situation réelle de la Tunisie au cours de la décennie noire, mais plutôt une fixation tendancieuse sur le calvaire des migrants subsahariens en Tunisie… », comme le dénonce la députée Fatma Mseddi.

En tout état de cause, « l’Enquête exclusive » de M6 s’est avérée, finalement, une tempête dans un verre d’eau, comme l’a écrit un média de la place, en traduisant un proverbe bien de chez nous, il y a eu « plus de youyous que de couscous ». Au lieu de nous donner des leçons, faites le ménage chez vous. Tentez, autant que faire se peut, de lutter contre le partis pris dans la couverture des événements en Palestine, ou encore contre le traitement réservé aux migrants dans l’Hexagone.

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