L’effet Ons Jabeur: Le tennis, un sport qui devient populaire !
A chaque fois qu’une information tombe et nous annonce qu’une dirigeante ou un dirigeant tunisien est honoré par des instances internationales, cela nous comble d’aise. Mais cela nous remet à l’esprit une question que l’on se doit de poser, à propos de ce que feront ces nouvelles personnalités, dont les qualités de dévouement et d’action ont été reconnues et leur ont valu des distinctions, pour continuer à servir leurs sports dans le pays.
Les raisons qui hantent notre esprit, c’est l’absence de solidarité qui a caractérisé, à une certaine époque (c’est encore le cas actuellement) les relations entre des membres fédéraux en place et ceux qui ont réussi à faire leur entrée au niveau des instances internationales. Des luttes intestines qui coûtent cher au sport national et qui, en fin de compte, ternissent l’image du pays. Nous nous souvenons de toutes les manigances que l’on a faites pour éjecter Chedly Zouiten de la Fédération Internationale de Volley Ball alors qu’il avait réussi à se faire confier le secrétariat général( !).
La guerre de tranchée livrée par les instances du football pour brouiller l’image d’un représentant tunisien au sein d’une des commissions de la Fifa et de la Confédération africaine et nous en passons.
Pourtant, nous avons besoin des services de ces personnalités, pour pousser et aider à l’expansion d’une discipline donnée sur notre sol et non pas (seulement) pour fournir des renforts aux instances internationales. A voir l’esprit de solidarité qui caractérise les relations entre dirigeants dans d’autres pays, nous comprenons pour quelles raisons, nous avons cédé bien des places fortes à nos adversaires directs…
Qu’à cela ne tienne, ces distinctions, c’est quand même bon à prendre. Si, bien entendu, nous en ferons bon usage.
Bail renouvelé
Le bon exemple nous est venu ces derniers temps de la Fédération tunisienne de football et de son homologue du Tennis.
La première, grâce au dynamisme de son staff et notamment de son président (cela démontre d’ailleurs qu’il est prêt à occuper des postes de hautes responsabilités au niveau international et permettre l’éclosion de nouvelles bonnes volontés qui rafraîchiraient sérieusement les esprits au niveau national), qui a su agir auprès de la Fifa pour des actions qui marqueront le sport national.
Au niveau du Tennis, Selma Mouelhi vient de renouveler son mandat au comité exécutif de l’ITF, sans oublier les mérites de M. Tarek Cherif, président de la Confédération Africaine de Tennis, et de rappeler à notre bon souvenir Malek Jaziri. Un ancien champion qui a marqué de son empreinte ce sport aux temps où cette discipline souffrait et luttait pour s’imposer. Aujourd’hui, on se bouscule pour trouver un terrain où s’entraîner au Tennis et les sponsors n’hésitent pas pour avancer leurs pions.
Surfer sur la vague
Cet élan demeurerait insuffisant si le ministère de la Jeunesse et des Sports (avec l’aide des gouverneurs des différentes régions et les départements concernés) ne bondirait pas sur cette vague porteuse, pour ancrer davantage le Tennis dans le pays. Il pourrait arracher un hectare dans chaque chef-lieu pour mettre en place deux ou trois terrains de Tennis tout temps, à l’effet d’élargir le champ de prospection. La Fédération de Tennis pourra sans doute inviter la Fédération Internationale et des sponsors pour contribuer à leur équipement.
Les hautes autorités de l’Etat ne cessent d’appeler les responsables à différents niveaux à s’arracher à ces lenteurs administratives qui bloquent toutes les bonnes volontés. Rater une aussi bonne opportunité, qui ne se renouvellera pas de sitôt, serait malheureux, désespérant, honteux.
Pour les pionniers du Tennis, il faudrait avouer que cela n’a pas été facile. Le chemin était semé d’embûches, les joueurs et joueuses n’avaient pas beaucoup de choix : le Tennis Club de Tunis (et quelques autres clubs de l’intérieur) supportaient tant bien que mal toutes les misères du monde pour porter à bout de bras les quelques éléments qui promettaient.
D’après les dernières statistiques, il y a actuellement plus de …30.000 licenciés à ce sport !
Que ce soit sous l’effet «Ons Jabeur» ou pour d’autres considérations et en comparaison avec ce qui se passe ailleurs, on croirait rêver.
Il y a quand même bel et bien une «génération Ons Jabeur» qui s’est imposée au fil de ces dernières années et ce n’est pas terminé.
Cela nous rappelle l’époque où, dans les rues et ruelles de Moknine, les enfants traçaient à la chaux ou à la craie des «buts» sur les murs et jouaient au handball. C’étaient les belles années de cette discipline qui s’était imposée dans cette ville et ses environs pour devenir un fief incontournable de ce sport.
La ferveur et la passion
Rien ne résiste à la passion lorsqu’elle s’empare des enfants et qu’elle aspire la ferveur des adultes.
Aujourd’hui, nous avons des centaines de milliers d’analystes et de techniciens en Tennis qui, avec une ardeur tumultueuse et une flamme dévastatrice, déclarent leur amour pour ce sport. On ne refait plus les matchs de football sur les terrasses des cafés mais on critique ou on apprécie aussi un coup droit ou un amorti en jugeant la position de la raquette !
Des personnes qui se lèvent aux aurores pour voir un match et dérangent toute la famille pour veiller très tard, ne fermer l’œil qu’après la fin des parties livrées à travers le monde par leur championne on en voit partout.
Une académie internationale
En hommage à l’effort fourni par la Tunisie en faveur de l’expansion du Tennis, la Fédération Internationale a choisi la Tunisie pour implanter et parrainer la création d’une académie de Tennis qui sera en mesure d’accueillir des jeunes, non seulement de Tunis mais aussi ceux venant de l’étranger.
Elle a élu domicile à Sousse où huit terrains et des lieux d’hébergement décents et confortables ont été mis à disposition.
Ons Jabeur, une fois sa carrière terminée, nous espérons qu’elle durera encore longtemps, sera parmi les animatrices de cette académie, indépendamment du fait que nous avons appris qu’elle se propose d’en édifier une en son nom. A moins que les choses ne se passent autrement pour ne pas faire double usage.
Il n’en demeure pas moins que la création de ce genre de lieux de rassemblement et de formation est un bien que l’on ne peut refuser et plus leur nombre s’accroît et plus les chances de prospection s’élargissent pour le plus grand bien d’une discipline donnée.
Une académie à Sousse, une autre à Tunis, une troisième à Bizerte et une quatrième au sud à Sfax, à Gafsa ou ailleurs, ne dépareilleraient en rien le paysage tennistique qui voit des horizons florissants avec les jeunes qui commencent à montrer le bout de leur nez.
Le Tennis est bien en train de devenir un sport populaire !
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