Culture

L’écrivaine Marie Nimier à La Presse : «Je voulais créer une œuvre qu’on lit avec plaisir»

 

L’écrivaine française Marie Nimier a été en Tunisie pour la présentation de son œuvre «Confidences tunisiennes» parue en mars 2024 chez les Editions Gallimard. Pour comprendre davantage l’idée et l’originalité de son ouvrage, nous lui avons posé quelques questions.

Vous avez écrit ce livre suite à votre résidence culturelle à la Villa Salammbô en 2021. S’agit-il de votre première visite en Tunisie et de votre premier contact avec la population locale ?

Je suis déjà venue en Tunisie à une période importante de ma vie qui est l’adolescence. J’y suis revenue plusieurs fois entre 15 et 20 ans et j’avais même des amis ici. C’est un pays qui est cher à mon cœur et que j’ai retrouvé avec mon esprit d’adolescente qui est toujours là. La Tunisie a beaucoup changé évidemment au fil du temps, mais quand on a vécu des souvenirs dans un endroit, on peut y retourner 40 ans ou 50 ans plus tard avec la même énergie.

Est-ce que vous avez cherché des profils particuliers pour en faire des personnages pour votre livre ?

Non. Je n’avais pas de portraits préconçus. Pour collecter les confidences, j’ai mis de petites annonces sur les réseaux sociaux et la radio. J’étais même assise régulièrement tous les dimanches dans un café traditionnel au cœur de La Marsa.

On m’a repérée en tant que «La française qui recueille des histoires». J’ai été présente dans une exposition tous les jours. C’est comme ça que j’ai rencontré beaucoup de gens sympathiques qui ont prêté attention à mon projet et qui sont revenus vers moi.

Je profitais même des moments où je faisais mes courses pour discuter avec les gens. J’ai parfois sollicité des confidences quand j’ai croisé des profils particulièrement intéressants, comme pour le chauffeur de taxi qui m’a accompagnée dans mes déplacements et qui est présent ici avec nous.

Comment avez-vous convaincu de parfaites inconnues de vous livrer des histoires gardées jusque-là secrètes ?

J’ai déjà fait une expérience semblable en France pour mon livre Les Confidences paru en 2019. J’étais assise sur une chaise, les yeux bandés, dans un appartement vide. Des personnes de profils très divers se sont succédé pour s’asseoir en face de moi et évoquer un évènement ou même un détail marquant de leur vie. J’ai essayé de reproduire ce concept en Tunisie. Ce que je voulais, c’est créer une œuvre qu’on lit avec plaisir et qui raconte des histoires intéressantes. Ce n’est donc pas un véritable travail de sociologue pour décrire la société tunisienne. Comme je ne cherchais pas à présenter des «portraits types», je ne posais donc pas de questions à la manière des journalistes pour recueillir les confidences. Je laissais les gens s’exprimer librement en toute intimité.

Comment le livre a-t-il été accueilli en France ?

Chez nous, le chauffeur de taxi est déjà une star (en rigolant). Les Tunisiens ont plus de facilité à comprendre les références, les proverbes et les situations cités dans le livre. Ils peuvent même s’identifier et se projeter dans les différentes histoires. Mais, plusieurs anecdotes sont évoquées exprès pour corriger des stéréotypes en rapport avec la société et la religion en Tunisie. Nous manquons de connaissance par rapport à ces sujets en France. Je pense que si on reprend cette expérience de confidences dans de nombreux pays, ça pourrait ouvrir des pistes de réflexion et s’opposer à la haine injustifiée.  Notons que Marie Nimier continue toujours à collecter les confidences sur son site internet.

On y trouve une icône où l’auteure a indiqué «ces témoignages seront susceptibles d’être réécrits, réinventés, retravaillés, condensés, transposés — ils pourront servir de base à l’élaboration de textes de fiction, et donner lieu à une nouvelle publication, à des lectures, ou toute autre forme de partage avec le public».

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