Le SNJT appelle les autorités à cesser de harceler les journalistes
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), a publié, mardi 12 novembre 2024, un communiqué appelant à cesser le harcèlement commis à l’encontre des journalistes.
Ci-après le texte traduit du communiqué :
« Ces derniers temps, des journalistes ont été renvoyés en masse devant la justice sur la base de plaintes, dont certaines remontent à 2022. Hier, lundi 11 novembre 2024, la journaliste Khaoula Boukrim a été interrogée par la brigade criminelle de Ben Arous, soupçonnée d’avoir agressé un agent de sécurité.
La collègue a été entendue comme suspecte suite à une plainte déposée par un agent de sécurité qu’elle aurait agressé lors de la couverture d’une manifestation.
Hechmi Nouira a également reçu une invitation à se présenter devant la brigade judiciaire de Moknine, dans le gouvernorat de Monastir, pour être interrogé en tant que suspect suite à une plainte déposée à son encontre par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) pour des déclarations sur la précédente élection présidentielle données sur Attessia TV. L’avocat de la défense dans cette affaire avait demandé à ce que l’audience soit déplacée à Tunis, mais cette demande a été rejetée.
Hier soir, un journaliste photographe a été arbitrairement arrêté alors qu’il filmait devant le ministère de la justice et emmené au poste de sécurité de Bab Bnet où on a saisi son matériel, alors qu’il ne faisait que filmer un endroit public impliquant le ministère de la justice dans le cadre de son travail sur un reportage sur le thème des procès.
Rahma El Behi, journaliste au site Al Katiba, a été citée à comparaître en tant que témoin devant l’Unité nationale d’investigation sur les crimes financiers complexes à Gorjani.
Le syndicat rappelle qu’au cours de l’année 2024, 37 poursuites ont été engagées à l’encontre de journalistes, en dehors du cadre de la loi régissant leur travail, et des textes à caractère répressif ont été adoptés pour poursuivre les journalistes et les animateurs. Le SNJT rejette la politique de harcèlement menée à leur égard et de la violation des procédures prévues par le décret 115, considérant que ces poursuites sont une atteinte à la liberté de la presse qui appellent à poursuivre également les parties à l’origine de ces violations.
Le syndicat estime que les récentes poursuites, engagées notamment par des autorités officielles, s’inscrivent dans le cadre d’une politique publique systématique fondée sur la restriction de la liberté de la presse en Tunisie du rôle de contrôle joué par les médias.
Le SNJT appelle le ministère de l’Intérieur à demander à ses agents de retirer la plainte déposée contre Khaoula Boukrim, qui est sans rapport avec la réalité et constitue un harcèlement. Le syndicat appelle également l’Isie à retirer sa plainte contre son M. Nouira et à respecter le droit des journalistes à contrôler et à critiquer son travail comme un droit fondamental qui ne peut être confisqué ou restreint.
Le syndicat met également en garde contre les conséquences de l’instrumentalisation illégale des appareils de l’État pour harceler et abuser des journalistes, ce qui causerait de graves dommages à un secteur déjà en difficulté et contribuerait à la perte de confiance dans les institutions de l’État ».
Convoquée par la brigade criminelle de Ben Arous le 9 novembre, Khaoula Boukrim a comparu le 11 novembre et a été laissée en liberté.
M.B.Z
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