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Le phénomène des Académies du sport : Un sport à deux vitesses

La plupart des enfants n’avaient plus le droit de pratiquer leur sport favori, mais avaient parfois le droit de voir leurs camarades, voisins, parents, évoluer de l’autre côté de la rue bordant le terrain, ou à partir des gradins ou de la salle. S’ils ont la chance de pouvoir y entrer.

Nous avons déjà soulevé ce problème que posent les « académies  sportives » en son temps et cette institution d’un sport à deux vitesses, rampant, affligeant et surtout insupportable pour la majorité écrasante des familles. Des familles en fin de compte bousculées par leurs enfants qui veulent faire du sport. Que ces enfants aient des qualités à faire prévaloir ou non, cela est absolument secondaire. Un enfant, un citoyen, a le droit de pratiquer une activité sportive. Pour sa santé, son équilibre physique, moral et psychologique, c’est son  droit absolu.

La question qui se pose est essentielle: où ?

Lorsqu’on avait institué les « écoles de  sport » créées et entretenues de bout en bout pat l’Etat, et que leur réussite a débouché sur la mise à la disposition du sport national d’une élite extraordinaire, on pensait que l’exemple allait perdurer. Il n’en fut rien. Ces écoles ont été confiées aux clubs. Elles ont certes fonctionné tant bien que mal durant quelques années, puis ce fut la débandade. Les clubs devenus pour leur majorité désargentés, à court de moyens (tout est englouti par les sections pseudo-professionnelles), il fallait trouver un moyen de s’en sortir. La trouvaille  a été la création, à la place de ces « écoles de sport », des « académies » payantes. En fin de compte et pour éviter les redites, seuls ceux et celles qui avaient les moyens pouvaient s’y inscrire. La plupart des enfants n’avaient plus le droit de pratiquer leur sport favori, mais avaient parfois le droit de voir leurs camarades, voisins, parents, évoluer de l’autre côté de la rue bordant le terrain, ou à partir des gradins ou de la salle. S’ils ont la chance de pouvoir y entrer.

Priorité aux académies

C’est la réalité. Il suffit d’aller voir ce qui se passe aux alentours des terrains où s’entrainent les académies. Pire que cela, lorsqu’une école primaire demande un terrain pour que les élèves y suivent leur cours d’éducation physique et sportive ( !), on le leur refuse, alors que l’académie qui paie l’accès est prioritaire.

De ce fait, la rentrée scolaire, en plus des manuels et autres nécessaires   qui coûtent les yeux de la tête aux parents, il y a maintenant les frais d’inscription dans ces fameuses académies.

Comment s’en sortir ?

Nous avons émis quelques suggestions et demandé que les responsables au niveau de l’éducation nationale et du MJS s’activent, bougent, prennent l’initiative de doter ces établissements scolaires de terrains environnants que les gouverneurs des régions pourraient mettre à leur disposition.

Les domaines de l’Etat sont immenses et se trouvent partout. Consacrer quelques hectares  pour y édifier de petits complexes sportifs légers, tout temps, ne relève pas de l’impossible. Demander l’assistance des banques, assurances, sociétés privées, qui pourraient les utiliser pour que leurs personnels pratiquent des activités sportives en contrepartie, n’a rien de génial. Dans cet échange, les deux parties sont gagnantes. Le sport corporatif, qui, en fin de compte, végète,  pourra se développer et les enfants issus de toutes ces écoles  seront en mesure de venir grossir les rangs des gamins où nous pourrions dénicher de futurs sportifs d’élite.

Sans parler des possibilités de voir ces milliers de techniciens formés à grands frais par nos Écoles enfin enrôlés au service  de ces enfants ou de ces entreprises. Les hauts responsables de l’Etat encouragent les différentes parties prenantes dans tous les secteurs de forcer les portes de cette administration étouffante qui refuse toute ouverture et ne fait qu’ériger les obstacles et multiplier les conditions pour couler toutes les bonnes initiatives. Qu’on le sache, un terrain gazonné de football que l’on inaugure ne rapporte rien au sport national, en comparaison de ces milliers de gamins qui auront la joie de s’épancher sur ces tout petits complexes sportifs qui ne coûtent rien. A moins que l’on se suffise de ce sport à deux vitesses qui finira par détruire tout ce qui a été fait jusque-là.

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