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Le onze national encore une fois désarçonné : Plein désenchantement !

La déception est grande après le revers contre la Gambie qui nous a relégués au statut de deuxièmes dans un groupe que nous aurions dû dominer de la tête et des épaules.

Ce qui nous a fait le plus mal après cette défaite contre la Gambie, c’est qu’un adversaire, encore sous le choc de son élimination de la phase finale de la CAN Maroc 2025, vient, après les Comores, nous piéger dans notre arène du Stade de Radès pour nous faire chuter de notre fauteuil de leader du Groupe A. Notre amour-propre ne peut qu’en être blessé et il est tout à fait  normal que, sous le coup de cette grande déception, on parle de désenchantement. Après le succès sur le Madagascar à Pretoria qui nous a, heureusement,  assuré la qualification avant cette partie piège contre les Scorpions de Gambie, nous pensions pouvoir enchaîner par un autre succès, mais nous avons buté sur une équipe qui a trouvé de sacrées ressources physiques et mentales,  malgré son élimination non encore digérée, pour piéger l’équipe de Tunisie devant son public dont l’absence hier au Stade de Radès était le résultat d’un pressentiment qu’il n’y avait pas grand-chose à attendre d’une génération en plein recul et en fin de cycle. Le résultat du match lui a donné raison, même s’il a eu tort d’être absent car sa forte présence aurait sans doute donné des ailes à un onze national qui avait besoin de soutien.

Kais Yâakoubi aurait pu mieux gérer

Le sélectionneur national a bien fait de commencer à injecter un sang nouveau dans l’équipe dans un match où il n’y avait pas danger pour la qualification. Mais il n’a pas tenu compte dans son opération métamorphose du onze de départ qu’il y a une règle d’or à respecter: un joueur pilier dans chaque compartiment de jeu.

En défense, si cette règle a été respectée avec la présence de Ali Abdi sur le couloir gauche, il s’est trompé, par contre, de pilier dans l’axe en faisant le choix de Yassine Meriah pour faire tandem avec le promu Alâa Ghram. Il a fait déplacer Alâa comme central gauche, poste qui ne lui sied pas,  pour maintenir Yassine comme central droit. Deux faits saillants du match ont montré que c’était un très mauvais choix. Le tête-à-tête dès la première minute de jeu de Ceesay suite à un ballon en profondeur dans le dos de cette charnière contre nature qui a failli coûter un but d’entrée sans la parade d’extrême justesse du portier Aymen Dahmen. Puis le but inscrit par ce même joueur Ceesay à la 17’ après un centrage parfait de Musa Barrow en plein axe de notre défense consécutif à un corner joué à deux. Montasser Talbi,  habitué de jouer arrière central gauche, était le plus indiqué et le plus sûr pour faire entrer Alâa Ghram dans le bain de la sélection. Au milieu, le joueur pilier qui a manqué à l’équilibre de ce secteur clé était Hamza Rafia.  En préférant Mohamed Ali Ben Romdhane en nette baisse de forme sur tous les plans comme joueur de liaison, Kais Yâacoubi s’est également trompé de profil de joueur capable de donner plus d’appui au jeu offensif. Surtout que Idriss Mizouni a fait un gros travail dans la récupération et a réussi à bien épauler un Aissa Laidouni lui aussi en demi-teinte. En attaque, il y a eu la grande surprise, Omar Lâayouni, blessé à la dernière minute,  sur le banc et la titularisation de Nabil Homri sur l’aile droite alors que le joueur, bien que droitier, excelle dans son équipe sur le côté gauche. Le résultat, Kais Yâakoubi l’a constaté très tard avec un net déséquilibre entre le côté gauche plus actif et plus présent avec un grand Saifallah Ltaief qui sait jouer dans un mouchoir comme en témoigne sa série de dribbles courts en pleine surface de vérité de l’adversaire, ponctuée par un tir magnifique sur le poteau gauche gambien, et le couloir droit absent, voire inexistant avec un manque de complémentarité entre Mahmoud Ghorbel trop défensif et Nabil Homri isolé et privé d’appuis et de soutien.

Ce n’est pas le grand désert quand même

On peut tirer la sonnette d’alarme après ce rendez- vous manqué avec les Gambiens, après la perte du fauteuil de leader de notre groupe au terme de cette phase éliminatoire, les menaces qui pèsent sur notre classement Fifa avec la possibilité de ne plus figurer parmi les 6 têtes de poules au niveau de la CAF pour le tirage au sort de la CAN 2025, mais il ne faut pas aller jusqu’à tout peindre en noir. Il faut,  certes, tourner la page des cadres et joueurs de champ qui ont franchi le cap de la trentaine et se concentrer sur les  des joueurs avec lesquels on peut planifier de bâtir une nouvelle ossature d’avenir.  Mahmoud Ghorbel,  Alâa Ghram,  Amine Cherni, Mohamed Haj Mahmoud, Idriss Mizouni, Hannibal Mejbri, Saifallah Ltaief, Hamza Mastouri, Omar Layouni, Anas Ben Mohamed,  Nabil Makni avec un Elyes Achouri, qu’on doit faire revenir, peuvent constituer un premier noyau d’une sélection qui peut faire peau neuve à partir de mars prochain pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et s’aguerrir et gagner en solidité, en expérience, en maturité et en confiance pour la CAN marocaine. À Kais Yâakoubi, on reconnaîtra l’audace d’avoir lancé la première pierre du projet rénovation et le coup d’envoi de l’opération révolution de velours au sein de la sélection. Et c’est au Bureau fédéral élu que reviendra la responsabilité de continuer sur la même ligne.

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