Le ministère de la Santé vise l'éradication de la rage en deux ans

La médecin et coordinatrice du programme national de lutte contre la rage, Kaouther Harabech, est intervenue sur les ondes de Mosaïque FM au sujet de la campagne nationale de lutte contre la rage. Elle est également revenue sur la déclaration du ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, faite devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), qui a fixé un délai de deux ans pour éradiquer cette maladie.

Selon Kaouther Harabech, « sur le plan épidémiologique, l’année 2024 a été mauvaise, nous avons enregistré neuf pertes humaines dues à la rage ». Ces chiffres alarmants ont poussé à intensifier les efforts de sensibilisation et de prévention.

« Quand le sujet a été médiatisé, les citoyens ont réagi positivement à la campagne de sensibilisation relative à l’importance de la vaccination », a-t-elle ajouté. En conséquence, le ministère a pris des mesures concrètes, notamment en augmentant le nombre de centres de vaccination. « Ils sont désormais présents dans toutes les urgences », a-t-elle précisé. Une avancée majeure a également été réalisée avec l’introduction de la vaccination contre la rage sur la plateforme Evax, facilitant ainsi l’accès des citoyens au vaccin.

Une amélioration est également perceptible au niveau de la gestion des chiens errants, bien qu’il reste encore des défis à relever. « Il y a eu une amélioration au niveau de la présence des chiens errants dans la rue », a souligné Kaouther Harabech. Elle a toutefois appelé les citoyens à la vigilance : « Évitez de vous approcher des chiens dans les rues, même pour les nourrir ». Ce conseil s’applique également aux chiens domestiques. « Même si notre chien domestique nous agresse, il est impératif de recourir au vaccin », a-t-elle averti.

Pour Kaouther Harabech, le respect de ces règles est essentiel : « C’est en respectant ces règles que nous pourrons éradiquer la rage chez les humains ». Une fois cet objectif atteint, le ministère de la Santé passera à la deuxième étape du programme national. « La deuxième étape consiste à éradiquer la rage chez les animaux », a-t-elle précisé. Dans cette optique, la campagne de sensibilisation sera maintenue afin de garantir une vigilance continue.

Elle a également rappelé que « la rage n’est pas liée qu’à l’été ; elle est menaçante durant toute l’année. C’est juste que les gens sont davantage en contact avec les animaux l’été, vu qu’ils sortent plus la nuit ». Un point important a aussi été mis en avant : « Tous les animaux mammifères peuvent être porteurs de la rage, mais nous nous concentrons sur les chiens, car ce sont les animaux qui assurent la propagation de la maladie ». Jusqu’à présent, 80.000 citoyens ont été vaccinés, une avancée significative dans cette lutte acharnée contre la rage.

H.K