Le dollar regagne du terrain entre droits de douane et rebond des taux

Le dollar se renforce lundi, alors que les cambistes tentent d’anticiper les prochains développements de la guerre commerciale lancée par Trump et leurs conséquences, la devise américaine profitant également de la remontée des taux obligataires.

« Le marché se projette dans l’avenir et veut croire à une révision des droits de douane du 9 avril », estime auprès de l’AFP Adam Button, de ForexLive.

Donald Trump accuse les partenaires économiques des États-Unis de les « piller ». En conséquence, il a imposé un taux universel de 10% de taxe supplémentaire sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi.

Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%). La Chine a répliqué en annonçant ses propres droits de douane: 34% de taxes sur les importations américaines à compter du 10 avril.

C’est à propos de cette nouvelle vague que les cambistes nourrissent un certain optimisme, selon Adam Button.

Donald Trump a laissé lundi la porte ouverte aux pays touchés par son offensive douanière à l’exception de la Chine, dont il a dénoncé la riposte commerciale.

« Dans le même temps, le marché anticipe une récession aux États-Unis (…) ce qui fait grimper les rendements (obligataires, ndlr), ce qui donne au dollar une meilleure cote aujourd’hui », ajoute Adam Button.

Après s’être effondré jeudi – perdant jusqu’à 2,6% face à l’euro -, avoir joué au yoyo vendredi et plus tôt lundi, le billet vert prenait 0,26% face à l’euro, à 1,0928 dollar lundi, vers 18H55 GMT.

Par rapport à la livre, il grimpait de 1,06%, à 1,2750 dollar.

Le Royaume-Uni, qui cherche à négocier un accord économique avec Washington, est pourtant relativement épargné par les droits de douane réciproques, avec un taux de 10%.

Mais la question du positionnement du pays dans la guerre commerciale s’ajoute aux « craintes sur la croissance britannique », couplées aux « interrogations concernant la viabilité du budget du gouvernement travailliste », souligne John Plassard, analyste chez Mirabaud, interrogé par l’AFP.

Considéré comme un actif risqué et volatil, le bitcoin est boudé des investisseurs, et dévissait lundi de près de 7% par rapport à vendredi à 21H00 GMT, à 78.255,19 dollars, après être tombé sous la barre des 75.000 dollars pour la première fois depuis l’élection de Donald Trump début novembre.

Après avoir atteint un record dans la nuit de mercredi à jeudi, l’or reflue de son côté de 2,19% à 2.971,39 dollars.

« Alors que les pertes s’accumulent ailleurs, les investisseurs semblent vendre des actifs rentables ou liquides comme l’or » afin de récupérer de la liquidité, explique Daniela Sabin Hathorn, de Capital.com.