Le CSS piégé dans son FIEF: Alerte rouge
Second faux pas d’affilée des «Noir et Blanc» et match plein d’enseignements. Ce revers demande forcément un décryptage lucide des raisons de ce début d’égarement et une remise rapide sur les rails.
En se faisant rouler dans la farine par l’Espérance à Sfax même, Nabil Kouki et ses hommes ont raté le premier virage important de la première phase du championnat. Suite à ce faux pas, ils ont cédé le fauteuil de premier du groupe B à leur invité du jour, l’EST (ainsi qu’à l’USM vainqueur de l’ESM), et ont dégringolé de ce fait à la troisième place. La défaite des Sfaxiens face aux «Sang et Or» est la deuxième consécutive après celle face à Métlaoui, le tout, après trois succès successifs. C’est plus qu’un rétropédalage en règle qui invite à un tas de questions. C’est un retour sur terre choquant et frustrant qui impose une évaluation réaliste du parcours réalisé jusqu’ici et plus d’humilité et de travail demandés pour que l’objectif tracé, faire revenir le CSS dans la cour des quatre grands clubs de notre championnat, soit atteint .
Ne pas se tromper d’analyse ni de cible
Après chaque revers cuisant, c’est toujours l’entraîneur qui est pointé le premier du doigt. Ça peut paraître raisonnable, mais ce n’est pas forcément la bonne analyse pour élucider la question et régler le problème. Dans la gestion du Classico face à l’Espérance, Nabil Kouki aurait pu, certes, mieux faire et il n’est pas exempt de tout reproche. Il a commis des erreurs, notamment celle d’une approche trop méfiante de cette rencontre avec une surestimation de l’adversaire. Il n’a pas résisté à un réflexe défensif en alignant un milieu de terrain avec quatre demis récupérateurs (Moussa Bella Konté, Fodé, Naby Camara et Chadi Hammami). Son idée était de libérer et de protéger ses deux arrières latéraux pour effectuer un grand travail offensif sur les côtés afin de faire venir le danger de l’arrière et de créer des failles dans la défense «sang et or» plus recroquevillée derrière qu’â son habitude. Ce faisant, ni Mohamed Ali Mhadhebi (remplacé en cours de match par Khaled Hammami) ni Aziz Saïhi n’ont été à la hauteur de ce choix. A vrai dire, ça ne pouvait pas «matcher» face à deux excentrés adverses de métier qui sont maîtres de leurs couloirs, tels que Raed Bouchniba et Mohamed Amine Ben Hmida. Et quand on perd la bataille des latéraux qui font la différence, on perd souvent le match. Nabil Kouki a aussi fait fausse route en optant pour un faux 4-4-2 en losange car il manque dans l’effectif sfaxien la pierre angulaire de ce système qu’est le régisseur et le joueur station derrière les deux attaquants de pointe. Derrière les deux fers de lance alignés, Amen Allah Haboubi et Diby Gauthier, il n’ y avait pas ce joueur-créateur, celui qui sert la passe décisive et qui peut donner de la profondeur via de précieux ballons dans le dos de la charnière centrale Meriah-Tougai. Achraf Habbassi, qui est capable de colmater cette brèche même s’il n’a pas le profil pour ce poste, et à un degré moindre Abdallah Amri, étaient absents. Tout comme Baraket Lahmidi, forfait lui aussi et meilleur pion du compartiment offensif qui aurait bien pu étirer et écarter constamment le jeu sur les côtés. C’est sûr et ça plaide en faveur de Nabil Kouki, qu’avec ces trois joueurs, il y aurait eu plus d’arguments offensifs. Ce qui empêche aussi de mettre cette défaite sur le seul dos de l’entraîneur du CSS, c’est que malgré la mauvaise approche tactique de la partie, il y a eu des occasions nettes, pas très nombreuses, mais qui auraient pu être décisives et changer le cours du match. La première aurait pu donner l’avantage à la marque juste avant l’action qui a précédé le but du Brésilien Yan Sasse sur exploit individuel (82’). La seconde, un tête-à-tête immanquable de Firas Aïfia après un autre de Hazem Haj Hassen qui aurait dû être le but de l’égalisation et du retour dans le match. Si ces deux seules occasions nettes et pas des demi-occasions n’avaient pas échoué et avaient fait mouche, on aurait parlé certainement d’un autre match. Nabil Kouki doit cependant penser à revoir sa copie et à corriger ses choix. La paire centrale de la défense Alaa Ghram-Mohamed Nasraoui continue de multiplier les gaffes sans que la formule soit modifiée.
On ne comprend pas toujours pourquoi une valeur sûre comme Koffi Constant Kouamé est toujours ignorée malgré sa bonne prestation en Coupe Arabe. Quand il y a des intouchables dans l’équipe malgré leur petite forme, le cas de Alaa Ghram qui a la tête ailleurs et qui est en train de jouer le même jeu qu’Aymen Dahmen en faisant durer le suspense de renouvellement de son contrat, ça ne peut que faire du tort à l’équipe. Il est temps donc que Ghram soit rappelé à l’ordre et remis à sa place pour l’intérêt du groupe. Si l’administration du CSS est incapable de réagir, Nabil Kouki est obligé de mettre les points sur les «i» avant qu’il ne soit trop tard pour l’équipe et pour lui.
L’article Le CSS piégé dans son FIEF: Alerte rouge est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.
lien sur site officiel