Le championnat a repris : Entre satisfaction et appréhension
L’espoir d’un bon départ de la compétition ne pourrait cacher les craintes que l’arbitrage ne soit pas à la hauteur.
La saison sportive 2023 / 2024 a démarré ce wek-end. C’est l’une des rares fois, au point d’être perçue comme une exception à la règle, où il n’y a pas eu report et perturbation du calendrier dès le départ. On ne peut, bien sûr, qu’en être plus que satisfait et ravi. Le TAS a refusé un nouveau recours du Croissant Sportif Chebbien demandant la suspension du coup d’envoi du championnat jusqu’à la prise de décision sur le fond dans le nouveau procès qu’il a intenté contre la FTF. Il s’agit, rappelons-le, de la sombre affaire des deux joueurs de l’US Tataouine dont les contrats d’un an ont été prolongés d’une saison supplémentaire par la Commission fédérale du football professionnel en pleine compétition, et après la fin du mercato hivernal et qu’on a découvert que le quota de cinq contrats maximum d’un an sous forme de renouvellement, de transfert ou de prêt, a été dépassé. Cette requête du club chebbien, qui a cherché à jouer les trouble-fêtes autant qu’à obtenir gain de cause, a été déposée sur la table du Tribunal sportif de Lausanne dans l’espoir de rééditer le coup d’éclat de l’été 2022 et d’être maintenu une deuxième fois en Ligue 1 malgré la descente en Ligue 2 . C’est une première menace évitée qui a fait pousser au Bureau fédéral son premier et grand ouf de soulagement. La deuxième grande bouffée d’oxygène est l’accord conclu in-extremis avec la Télévision tunisienne pour reprendre la diffusion des matches sur la chaîne nationale après une longue rupture.
La main sur le cœur
Mais ça n’empêche qu’il y a encore des motifs de crainte et d’incertitude et toujours cette main sur le cœur. Car l’élément principal et le maillon fort de la chaîne de réussite de la compétition, qu’est un arbitrage impartial et honnête (qui n’influe pas sur la physionomie des matches), est loin d’être assuré. Notre actuel meilleur arbitre international Haythem Guirat, par exemple, n’est pas sorti indemne et sans reproches du match USBG-CA et n’a pas été ménagé par le club vaincu qui, au lieu de faire la bonne analyse technique de son premier faux pas à domicile, a trouvé en l’arbitre la bonne cible pour détourner les regards et cacher les vraies raisons de son passage à côté de la plaque. Aouez Trabelsi est toujours aux commandes comme premier responsable de la Direction nationale d’arbitrage ( DNA ) et les quelques remaniements apportés dans la hiérarchie et la présidence des commissions ne sont pas de taille pour opérer les grands changements et rétablir confiance et crédibilité en cet arbitrage en pleine régression. Même les premiers essais de l’installation de la vidéo surveillance (VAR ) n’ont pas été convaincants, car les arbitres de la chambre de cette technique (dont le rôle est aussi important que le trio d’arbitres sur le terrain) ne se sont pas montrés à la hauteur pour intervenir en cas d’actions litigieuses et d’erreurs commises par l’arbitre central. Un autre recours cette saison par obligation pour les arbitres étrangers sonnerait le glas pour notre arbitrage de plus en plus absent et discrédité au niveau international. Et notre championnat ne pourrait qu’en souffrir davantage et son image ne pourrait éviter d’être encore plus ternie.
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