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L’assistance vidéo à l’arbitrage au banc des accusés : La VAR est dans le fruit…

 

Aujourd’hui, on est forcé d’admettre que la controverse liée à la VAR n’est pas près de s’éteindre si les officiels ne font toujours pas les choses correctement en maniant cet outil.

Les polémiques autour de décisions litigieuses de la VAR se multiplient depuis le début du play-off et le bénéfice du doute n’est plus accordé. Et dire que, pour stopper les polémiques liées à l’arbitrage, la VAR était censée aider à réduire les erreurs d’arbitrage, mais la technologie a été fortement critiquée par les présidents, entraîneurs, joueurs et supporters qui commencent à perdre confiance dans ce système. VAR, acronyme de l’anglais vidéo assistant referee  (assistance vidéo à l’arbitrage), a, au départ, été introduite pour les erreurs claires et évidentes ou les incidents manqués graves dans des situations forcément spécifiques. La promesse était que cela conduirait à des jugements plus corrects et plus justes, même si l’on concède qu’une précision à 100 % est quasi impossible. Aujourd’hui, cependant, compte tenu de la tournure prise par les événements, avec des clubs tels que le CA qui s’estime floué par l’arbitrage vidéo, la VAR est pointée du doigt et certains parmi ses  utilisateurs sont placés sur le «banc des accusés». Penalty flagrant non accordé, prise de décision qui fait basculer le match sans pour autant revenir sur une faute préalable, carton rouge mérité mais non brandi, la VAR devait résoudre les injustices liées à des erreurs d’arbitrage, mais depuis quelque temps, ce recours à la technologie est au centre des débats, et le pic de contestations a été atteint en marge du derby de la capitale avec l’arbitre VAR incriminée et même suspectée par les fans et le président du CA.

Dans les eaux agitées de la contestation

Samedi 16 mars, face à l’Espérance, les Clubistes se sont indignés après une décision litigieuse de l’arbitre VAR qui aurait dû revisionner les images d’un potentiel carton rouge à brandir contre Yan Sasse, ce qui  a provoqué la polémique après coup. Il n’est donc pas question de mauvaise interprétation et manipulation de la VAR mais d’une omission qui a pour conséquences de ne pas alerter l’arbitre de champ, qui, une fois saisi, aurait pu revisionner les images au bord du terrain et trancher. Bref, en n’intervenant pas, la VAR a pris une mesure en défaveur du CA. D’ailleurs, si l’on généralise, en revisitant plus d’une action litigieuse intervenue lors des autres matchs du play-off, l’on ne peut passer sous silence ce manque d’homogénéité sur certaines phases de jeu, où différentes décisions sont appliquées pour des actions similaires. Il s’agit là d’interrogations multiples que l’assistance vidéo ne devrait pas susciter, car au final, les décisions prises pour des actions équivalentes favorisent certains et en lèsent d’autres. Depuis le début de la phase 2 du championnat, si la VAR a frustré certains, d’autres ont donc tout de même profité de plusieurs décisions litigieuses de cet outil en leur faveur. Encore le cas du CA, à Sfax cette fois-ci avec un penalty indiscutable mais le CSS a «bénéficié» de la clémence de l’arbitrage vidéo qui ne s’est pas «déclaré». Sur les images, pourtant décortiquées, le penalty était incontestable. Bref, il n’y a pas de fumée sans feu via des prises de décisions arbitrales qui ont provoqué le courroux du microcosme clubiste. Et pourtant, maintenant,  il y a des moyens pour contrôler. Mais encore faut-il faire les choses correctement pour ne pas allumer le volcan de la polémique. La VAR est donc en zone grise actuellement.  Faut-il envisager de remettre en cause l’assistance vidéo à l’arbitrage en Ligue 1, comme commencent à le réclamer les parties lésées ? Des améliorations sont en tout cas indispensables pour que notre patrouille arbitrale et notre football en général baignent moins dans les eaux agitées de la contestation.

Plus que jamais aujourd’hui, le front de l’assistance-vidéo à l’arbitrage est sur la sellette, avec quelques matchs qui s’achèvent dans une certaine confusion, entretenue plus qu’apaisée par la VAR. Au-delà de la question de la justesse des différentes décisions proposées récemment, le nombre de décisions qui ont porté à débat mettent forcément en lumière certains des défauts de la VAR. En clair, souvent, depuis quelque temps, certaines réactions furieuses des joueurs comme du banc, n’ont pas manqué de mettre à mal l’idée selon laquelle la présence de la vidéo mettrait fin aux contestations et aux polémiques (vœu pieux). Au total donc, après trois rondes disputées, la VAR a jusque-là affiché certains des principaux défauts soulignés par ses détracteurs: omniprésente tantôt, lente parfois et pas particulièrement incontestable! Bref, le bilan à mi-parcours est le suivant: il y a du positif, du négatif et surtout des questions! Introduite pour réduire la marge d’erreur arbitrale, la VAR est aussi supposée être efficace contre le favoritisme qui existe partout dans la planète football. Or, l’une des questions centrales demeure en l’état, à savoir celle de l’uniformité. Pourquoi la VAR est-elle intervenue sur une faute dans la surface mais pas le lendemain sur un forfait semblable ? Et après, que la DNA ne vienne pas s’offusquer d’être la cible d’attaques virulentes après des décisions arbitrales qui ne passent pas (c’est bel et bien un arbitre qui manipule la VAR au final).  Aujourd’hui, on est forcé d’admettre que la  controverse liée à la VAR n’est pas près de s’éteindre si les officiels ne font toujours pas les choses correctement en maniant cet outil.

L’obsession médiatique pour les erreurs

Après avoir été expérimentée puis adoptée, la VAR doit à présent être améliorée. Et actuellement, les suggestions pour améliorer l’efficacité opérationnelle de la VAR peuvent s’avérer salutaires. En Europe, par exemple, certains  entraîneurs et non des moindres souhaitent notamment que l’arbitre assistant vidéo travaille avec le même arbitre chaque semaine, et ce, afin de mieux intégrer les VAR dans les équipes d’arbitrage et de s’assurer que la dynamique entre l’arbitre sur le terrain et le préposé à la VAR soit propice à la production de résultats positifs. Les dirigeants aussi ne sont pas en reste et ont formulé certaines propositions comme réviser l’interprétation de l’expression «clair et évident» dans la prise de décision de la VAR, car elle est actuellement source de confusion. Il est donc bon d’écouter les dirigeants de nos formations, et, à l’occasion, Neji Jouini, superviseur général de la Direction Nationale de l’Arbitrage, a d’ailleurs maintenu que l’instance est ouverte au dialogue avec les clubs. Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, la VAR est là pour durer. Nous vivons à l’ère de la technologie et d’autres sports l’ont adoptée avec succès. Il s’agit donc pour le football tunisien de faire les choses correctement, c’est-à-dire, quitte à nous répéter, trancher sans favoriser ni léser. A cet effet, ce n’est malheureusement pas le cas ces derniers temps, avec, outre les controverses et les critiques suscitées, une utilisation de la VAR qui a  entraîné des interruptions de jeu excessives (lors de l’expulsion du Clubiste Bassen Srarfi à Sfax par exemple), et, bien entendu, cela a eu un impact négatif sur le rythme et le spectacle des matchs, outre le fait que la VAR n’a,jusque-là, pas toujours été utilisée de manière cohérente ou précise, ce qui a parfois causé de la confusion. Ce faisant, ce qui a surtout rendu les erreurs insupportables pour le public, c’est avant tout l’obsession médiatique pour ces erreurs, sur lesquelles il faut littéralement s’arrêter et auxquelles on résume tel ou tel match. Si l’on se met à compter les plans de caméra et les commentaires consacrés à l’arbitrage, lors de n’importe quelle retransmission, on prend conscience du niveau de cette obsession. Aime-t-on le football quand on passe autant de temps à décortiquer les décisions arbitrales pour alimenter amertume, sentiment d’injustice et ressentiment ? Sûrement pas de la même manière que les puristes et joueurs d’antan, car justement, cette fameuse obsession citée ci-haut est aussi partagée par les joueurs, entraîneurs et dirigeants qui se défaussent de leurs propres responsabilités en cultivant le victimisme chez leurs supporters. Si la VAR en rajoute une couche, ça prend des proportions inquiétantes car ça revient à  justifier le mal par le mal, et ce n’est pas une raison pour ajouter des interruptions, chacune étant dommageable pour la cadence et le rythme du jeu tout court. Assurément, il y a dans ce domaine une révolution des mentalités à accomplir qui ne devrait pas être liée à la VAR, mais qui y est associée, malgré elle. C’est quasiment fatal pour les 22 acteurs, tout comme pour les soutiens des deux équipes qui s’affrontent. VAR ou pas, le procédé est toujours le même, soit convertir une décision discutable en erreur, voire en scandale ou en vol même…

Les moyens d’améliorer

Certains présidents, entraîneurs, joueurs et surtout spectateurs sont donc en partie insatisfaits et agacés par l’utilisation actuelle de la VAR et le manque d’uniformisation dans les décisions des arbitres. Tout ce genre humain soupire donc à l’idée d’atteindre le zéro erreur dans l’arbitrage. Mais  pour y arriver, il faudrait tout d’abord refixer un cadre, une ligne technique claire et précise. Ainsi, en vue de cela, dans le vieux continent, référence en matière d’innovations arbitrales pour mieux «digitaliser» l’homme en noir, il a fallu aussi le pousser à «conserver son humanité» et ne pas trop l’automatiser. Enfin, toujours en Europe, la mise en place de la sonorisation complète des arbitres pourra peut-être permettre d’éteindre certaines polémiques, en apportant de la transparence dans les décisions prises. Bref, en l’état, un dispositif de sonorisation permettait  à l’arbitre de s’exprimer directement pour expliquer aux équipes et au public ses choix après consultation de la VAR. En clair, pour tous ceux qui ont envahi l’industrie du football, tout aléa est une entrave, l’aléa arbitral comme tout aléa sportif en général. Alors VAR ou pas VAR, l’essentiel est de gagner à tout prix.

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