La situation financière de la BFPME demeure très critique, selon les commissaires aux comptes
La situation financire de la BFPME demeure trs critique, selon les commissaires aux comptes
La Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME) a publié ses états financiers arrêtés au 31 décembre 2021, avec treize mois de retard (l’assemblée générale ordinaire (AGO) est prévue le 31 juillet 2024, ndlr). Les commissaires aux comptes de l’établissement bancaire ont indiqué que la situation financière de la banque est très critique et qu’il y a une menace sérieuse sur sa solvabilité, et cela malgré l’opération de coup d’accordéon qu’elle a réalisé.
Il en ressort que la banque a réalisé un déficit de 12,79 millions de dinars fin 2022 contre 5,88 millions de dinars (MD) fin 2021 (après modification comptable). La banque accuse ainsi des pertes cumulées totalisant, à la clôture de l’exercice 2022, un montant de 113,94 MD, engendrant une situation nette comptable négative de l’ordre de 23,79 MD.
L’établissement bancaire a enregistré une hausse de 15,20% de ses produits d’exploitation bancaire, qui sont passés de 10,56 MD fin 2021 à 12,40 MD fin 2022. Idem, les charges d’exploitation bancaire ont haussé de 5,12% passant de 3,12 MD à 3,28 MD entre fin 2021 et fin 2022.
Le produit net bancaire (PNB) a augmenté de 19,42% atteignant 8,89 MD fin 2022 contre 7,44 MD fin 2021. Le résultat d’exploitation est déficitaire se situant à -12,68 MD fin 2022 contre -5,86 MD fin 2021, le déficit ayant augmenté de 116,29%. Le résultat d’exploitation a été, ainsi, négativement impacté notamment par une hausse de plus de six millions de dinars des dotations aux provisions ainsi que par une hausse d’un million de dinars des frais de personnel (venant principalement des augmentations salariales qui concernent la prime de bilan 2021 servi en 2022, l’augmentation salariale 2022 et l’estimation de la prime de bilan 2022, ainsi que deux indemnités pour départs à la retraite, ndlr).
Notons que les commissaires aux comptes notent que « les assemblées générales extraordinaires réunies le 4 avril 2019, le 17 mars 2020, 31 août 2020 et le 29 novembre 2022 ont toutes décidé la poursuite des activités de la banque » et que l’assemblée générale extraordinaire, tenue le 28 mars 2024, a décidé la réduction du capital social de cent millions de dinars à dix millions de dinars, suivie concomitamment d’une augmentation du capital par conversion de la dette envers l’État au titre de la ligne de crédit japonaise rétrocédée à la BFPME, et ce, pour la somme de 59.060.628,521 dinars, portant ainsi le capital social à 69.060.628,521 dinars.
« Ceci étant, nous attirons votre attention que malgré cette opération de coup d’accordéon, la situation de la Banque s’empire davantage, et nous vous informons qu’à la date de rédaction du présent rapport, la situation financière est devenue très critique et menace sérieusement la solvabilité de la Banque et sa capacité à honorer ses engagements financiers », indique le même rapport.
En outre, il précise que « le Conseil d’administration de la BFPME, réuni en date du 20 juin 2024, a approuvé le business plan de la banque pour la période 2024-2028 constituant le cadre au sein duquel s’inscrivent les orientations stratégiques futures et les mesures que la banque compte entreprendre afin d’assainir sa situation financière » et qu’« une deuxième augmentation de capital en numéraire, d’au moins un montant de 80 millions de dinars est prévue en 2025 en vue du respect des dispositions de l’article 388 du Code des sociétés commerciales. L’objectif étant de consolider les fonds propres de la banque à hauteur de 78 millions de dinars à l’horizon de 2028 avec un ratio « fonds propres/capital » de 52% et ce, en plus des autres mesures à mettre en œuvre pour assurer la stabilité et la solidité financière de la banque ».
Notons aussi que les commissaires aux comptes ont émis plusieurs réserves dans les paragraphes d’observation, concernant notamment la comptabilité des engagements hors bilan, l’inventaire physique des immobilisations, la convention avec le Fonds suisse, le paiement des congés non consommés, le passif fiscal non régularisé, les provisions pour risques et charges et l’absence d’une balance équilibrée pour chaque passif subordonné.
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