«La Mémoire, un continent» au Musée Safia-Farhat : Réminiscences artistiques…
A la demande de Aïcha Filali, vingt et un artistes confirmés ont arpenté le labyrinthe captivant de la mémoire, réveillant les souvenirs enfouis et les histoires oubliées, dans une exposition qui défie l’espace et le temps.
Aïcha Filali, Emna Ghezaiel, Slim Gomri, Slimen Elkamel, Adnene Haj Sassi, Insaf Saâda, Nabil Saouabi, Lamine Sassi, Mohamed Amine Hamouda, Besma Hlel, Amine Inoubli, Nadia Jelassi, Raouf Karray, Maher Maaoui, Abdesslem Ayed, Omar Bsaies, Hela Djebby, Wissem Elabed, Samir Makhlouf, Souheil Nachi et Najah Zarbout nous ont embarqué pour un voyage à travers les méandres de la mémoire. Chaque œuvre est un portail vers le passé, une invitation à explorer les strates profondes de l’histoire individuelle ou collective. Des souvenirs fugaces aux réminiscences enracinées, chaque œuvre est un fragment du passé, un témoignage vibrant d’expériences et d’émotions vécues. Au fil de ces réflexions artistiques sur la mémoire, temps, lieux, personnages et objets s’entrelacent pour se transformer en œuvres-mémoires vivantes, des œuvres et leurs récits qui dans une proximité sereine.
Slim Gomri, « Hidden Memories », installation, miroirs, bois, acrylique.187x170x11cm
Dans cette 7e exposition annuelle à thème du Musée Safia Farhat à Radès, baptisée «La mémoire, un continent», les frontières entre le passé et le présent s’estompent, les images et les sensations se mêlent dans une sorte de kaléidoscope.
Aicha Filali, « Suaires », Singalette, mouchoirs imprimés sur structure auto-porteuse. 240×60 cm (chaque pièce)
A travers les variétés de supports, récits captivants, moments de nostalgie, histoires au pluriel et au singulier, archives de l’âme et du sens, fragments de vies et échos du passé se déploient sous nos yeux, nous engageant dans l’intime et l’universel, nous entraînant dans les souvenirs enfouis et les émotions intemporelles de ces artistes qui ont réussi à s’adapter au thème central tout en restant fidèles à leur style, à leur sensibilité artistique et à leur verve. Chaque artiste a choisi le point nodal du labyrinthe de sa mémoire, son «angle d’attaque» et son médium plastique pour nous inviter à des incursions, à des instants de découvertes et à des moments de suspension. Chaque œuvre est évocatrice et nous fait plonger dans l’essence même de ce qui nous rend humains : la mémoire. Et nous nous sommes laissés volontiers emporter dans cette fouille mémorielle qui a donné le jour à une exposition artistique de haute facture. Il nous est même difficile de présenter des coups de cœur tant les propositions sont aussi intéressantes les unes que les autres. Nous avons toutefois un penchant vers «Suaires» de Aïcha Filali, une installation faite de mouchoirs imprimés avec des portraits de ses proches, traces du passé et du présent, d’instants figés. «Fil d’actualité» d’Emna Ghezaiel se démarque aussi par son approche conceptuelle et plastique. L’œuvre, faite de textes et de fils, dénonce à demi-mots les réseaux sociaux qui «égalisent les informations et les réactions, amputant l’humain de sa faculté de se rappeler, mais aussi de sa capacité d’oublier». L’installation de sept miroirs récupérés, baptisée «Hidden memories» de Slim Gomri, est témoin du passé et reflet du présent, œuvre en évolution instantanée.
Avec l’exposition « La mémoire, un continent», c’est peut-être vous-mêmes que vous découvrirez au détour d’un souvenir. Cela vous est possible jusqu’au 15 juin 2024.
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