La Librairie Fahrenheit 451 présente l’exposition «Sarebana», la beauté dans la diversité» de Noura Mzoughi : Beau comme les rencontres fortuites
«Mon cheminement spirituel, mes rencontres avec des amis de différentes nationalités et mon ouverture à diverses pratiques mystiques ont abouti à un art reflétant le croisement des cultures».
Entre autres nouvelles parutions et autres pépites littéraires à découvrir, la Librairie Fahrenheit 451 présente, depuis le 19 octobre dernier, l’exposition «Sarebana», la beauté dans la diversité» de l’artiste visuelle tunisienne Noura Mzoughi.
Il s’agit de la première exposition de la saison qui inaugure d’autres événements littéraires et artistiques à venir, organisés par la libraire Hayet Larnaout. L’idée étant de créer à chaque fois des occasions de rencontres dans cette librairie, devenue depuis sa création un lieu culturel incontournable de Carthage.
La beauté dans la diversité, comme l’indique le titre de l’exposition fait écho aussi à ce dialogue créé entre les œuvres très graphiques de Noura Mzoughi et l’univers livresque qui les entoure. Diplômée de l’école des Beaux-arts de Tunis, l’artiste, qui est peintre de formation, diversifie ses intérets pour y inclure, entre autres, le théâtre d’ombres et de marionnettes, l’origami, la fabrication de bijoux, la calligraphie et la musique. Elle s’est, d’ailleurs, initiée auprès d’un maître soufi, au tunbûr, qui est un instrument à cordes pincées et au long manche originaire d’Asie centrale.
Sa pratique picturale s’abreuve de ces différentes expériences et rencontres en se concentrant sur la femme pour exprimer le monde dans toute sa diversité, nous explique-t-elle. «Mon cheminement spirituel, mes rencontres avec des amis de différentes nationalités et mon ouverture à diverses pratiques mystiques ont abouti à un art reflétant le croisement des cultures», nous dit encore l’artiste.
Ainsi, ses œuvres à la technique mixte (acrylique, aquarelle, feutres.).. sont aussi faites de fortuites et belles rencontres graphiques et thématiques, comme celle d’une «liseuse» (en référence à «La liseuse» de Renoir») qu’on devine nippone par son kimono et d’un Horus aux tonalités bleues et vertes, tout droit sorti de la mythologie égyptienne.
Houda Mzoughi confronte entre elles des bouts disparates et des traces d’impressions, de références, de souvenirs, de motifs architecturaux et décoratifs pour donner lieu à des sortes de fables picturales riches en motifs et autres ornementations (pour la plupart) colorées ou faites de plages d’aplats de couleurs avec des cernes dorés et argentés qui nous rappellent l’esthétique des peintures sous verre.
Amoureuse de la culture iranienne, un pays qu’elle a eu l’occasion de visiter, elle s’inspire des miniatures perses et des arts d’inspiration soufi, dans la gestuelle, la présence de la musique dans son œuvre, les couleurs, les figures, les motifs, les références… et de Tunisie aussi.
«La chéchia rouge existe dans deux de mes œuvres et aussi le motif de la faïence tunisienne… la chéchia est pour moi le symbole de la diversité, on dit qu’elle est d’origine andalouse alors que certains l’attribuent à l’Ouzbékistan…», note l’artiste.
Entre œuvres réalisées en divers motifs, d’autres en aplats de couleurs et d’autres encore très épurées, dessinées seulement au feutre argenté ou doré, son processus de création très instinctif s’est présenté, selon ses termes, comme un combat entre le dessin et la couleur. Elle ne décide jamais à l’avance de la tournure des choses ou plutôt de la finalité du combat, les œuvres prennent naissance progressivemment au gré de son affect. Son travail est à découvrir jusqu’au 27 novembre.
Autre événement à ne pas rater à la Librairie Fahrenheit 451, la rencontre, le 21 décembre prochain, avec Amira Ghenim, lauréatre du prix de la littérature arabe 2024 (de la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe) pour son roman «Le désastre de la maison des notables», traduit de l’arabe par Souad Labbiz.
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