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La confiance en ses moyens, la folie pour certains: Le Stade monte en gamme

Il est en train de se passer quelque chose au Stade Tunisien. Ça se ressent avec un coach qui parvient à transcender ses protégés et des joueurs transformés, qui évoluent parfois, lors de leurs temps forts, en surrégime.

L’embellie est encore trop récente pour affirmer que la machine stadiste est à nouveau à plein régime sans risque d’enrayement. Mais en s’imposant à domicile face au CAB, les joueurs de Maher Kanzari pourraient bien avoir laissé derrière eux une période marquée par leur élimination aux portes de la phase des groupes de la C3. Ce faisant, si tenir tête à l’USMA et sortir avec les honneurs après avoir été privé d’un penalty indiscutable rassurent quant au niveau du jeu proposé, le nul encourageant face au tenant a permis de dissiper les doutes, autant que la victoire signée au Bardo récemment. Aujourd’hui, avec un groupe plutôt jeune, dont la plupart des joueurs sont âgés entre 18 et 20 ans (Adem Arous, Rayan Smaali, Sadok Kadida, Khalil Ayari, Moncef Gharbi et Sajed Ferchichi), exception faite des trentenaires Hlal, Oumarou et Khalfa, le Stade propose sur le terrain davantage à ce que les fans sont en droit d’attendre d’une équipe qui vise ouvertement le podium, même si la compétition n’en est qu’à ses balbutiements. Et au Bardo, depuis peu, la tendance se confirme avec une équipe audacieuse, pétrie de qualité et surtout joueuse. Au Naifer, à la réception des Cabistes, et quelques jours auparavant face au champion en titre, l’occasion fut propice de taper du poing sur la table. Sur ce, en croisant les Requins du Nord, au Bardo, ce n’est pas tant la manière qui a primé, comme on avait pu le voir en première période face au tenant «sang et or», mais plutôt le caractère des Ghazi Ayadi, Laifi, Amath Ndao et Bilel Mejri, pour ne citer que ceux-là parmi les indispensables du groupe.

Certitudes et convictions

Le Stade de Maher Kanzari est donc au commencement d’un projet qui prend forme et dont les contours ont même été dessinés avant l’avènement du coach en exercice. En clair, le Stade a su se réinventer après les départs de Haythem Jouini, Hamza Khadhraoui, Hamza Ben Abda et Lamine Ndao. Maintenant, au fil des rencontres, le Stade Tunisien montre  de bonnes choses et les inconditionnels peuvent ainsi se reconnaître à travers leurs joueurs, des éléments qui font honneur à leurs couleurs. Il est en train de se passer quelque chose au Stade Tunisien. Ça se ressent avec un coach qui parvient à transcender ses joueurs et des joueurs transformés, qui évoluent parfois, lors de leurs temps forts, en surrégime. En l’état, les dernières sorties stadistes, depuis la victoire à Radès face à l’USMA de Nabil Maâloul, nous donnent de plus amples indications à toutes ces certitudes. A présent, le Stade doit gérer convenablement la trêve internationale avec la double confrontation de l’équipe de Tunisie face aux Comores, les 11 et 15 octobre dans le cadre des 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2025 du Maroc. Classement guère préoccupant, à deux points du podium, un groupe qui vit bien ensemble, et le meilleur buteur de la Ligue 1 sous la main, en l’occurrence, Youssef Oumarou. De quoi envisager l’avenir proche avec sérénité, et donc le déplacement à l’Olimpico avec davantage de confiance pour y croiser l’Etoile Sportive du Sahel.

Un gros potentiel

Aujourd’hui, si l’on rembobine jusqu’à la saison écoulée, l’on note que le bond en avant réalisé par le Stade fait forcément prendre conscience aux inconditionnels que la vraie révolution est dans la tête des joueurs. Car après avoir lutté pour ne pas sombrer durant des années, le Stade a signé un retour fracassant qui demande cependant confirmation. Un onze qui ne semble pas du tout tirer sur la corde, des alternatives viables, personne d’irremplaçable à l’exception d’un ou deux joueurs tout au plus.

Jusque-là, les paris de Maher Kanzari (sans oublier l’héritage de Hamadi Daou) sont exceptionnellement concrets. La confiance en ses moyens, la folie pour certains, voilà la carte gagnante de cette équipe stadiste, indépendamment des résultats sur le court terme. Au-delà du caractère prévisible ou non de la situation stadiste, ce qui surprend le plus dans cette équipe-là, c’est sa capacité à s’adapter aux exigences du moment et à, surtout, répondre présent. Aujourd’hui, même s’il est trop tôt pour en parler, gageons que le potentiel stadiste est là pour accrocher au minimum les quatre premières places. Et si telle s’était la destinée, ce ne serait guère un chamboulement, mais juste la récolte de deux saisons remplies de bouleversements.

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