Ksibi : le projet du stade d'El Menzah sera enseigné dans les écoles pour savoir quelles erreurs ne pas commettre
Ksibi : le projet du stade d’El Menzah sera enseign dans les coles pour savoir quelles erreurs ne pas commettre
Le président de la Fédération nationale des entrepreneurs de bâtiment et des travaux publics (BTP), Jamel Ksibi, est revenu sur la situation du secteur du BTP.
« L’adage qui dit que « Quand le bâtiment va, tout va » découle du fait que le développement de ce secteur impacte tous les autres secteurs outre le fait qu’il a une grande employabilité et redonne de l’espoir. Le BTP booste l’économie, étant un secteur de relance », a indiqué M. Ksibi.
Et de préciser, au micro de Hatem Ben Amara dans l’émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, que le taux de participation du secteur au PIB avait, au cours des années 2000, atteint 33%, actuellement il n’est que de 4% selon les récents chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (INS). Autre chiffre parlant, la Tunisie consommait neuf millions de tonnes de ciment par an. Actuellement, elle ne consomme que cinq millions de tonnes.
Interrogé sur les problèmes qui secouent le secteur et la lenteur de réalisation de certains projets publics, le responsable a indiqué que la majorité des problèmes sont des problèmes de gestion.
« La capacité de gestion et de pilotage de l’administration tunisienne, notamment dans la mise en place des stratégies et dans la réalisation, n’est plus celle d’antan. Il y a des administrations qui réussissent, comme celle des ponts et chaussées qui s’est alliée à de grands cabinets d’étude qui pilotent avec elle », a-t-il affirmé, en soulignant que cette capacité de gestion englobe les ressources financières.
Questionné sur le stade d’El Menzah, Jamel Ksibi a indiqué que le projet sera réalisé par des compétences tunisiennes. Il a expliqué que c’est un cas typique de mauvaise gestion et qu’il sera un cas d’étude dans les écoles d’ingénieurs sur les erreurs à ne pas commettre.
S’agissant des difficultés secouant le secteur, le président de la Fédération nationale des entrepreneurs de BTP a indiqué que deux facteurs sont en cause. Premièrement, un retard de paiement de plus d’un an pour les projets publics a négativement impacté plusieurs entrepreneurs (grandes et petites entreprises). Deuxièmement, la guerre en Ukraine et l’envolée des prix a touché de plein fouet les équilibres frêles des professionnels du secteur, la révision des prix ayant tardé et les compensations n’ont pas été versées jusqu’à cette heure. Résultat des courses, certains appels d’offres dans les régions demeurent sans réponse, des sociétés ont déposé le bilan et certains entrepreneurs sont en prison à cause de chèques impayés alors que d’autres ont fui le pays.
M. Ksibi a noté que les projets entravés se comptent en centaines, pour un coût de plus vingt milliards de dinars. Si l’on arrive à réaliser ces projets, qui ne concernent pas que l’infrastructure, le visage du pays changerait, grâce notamment aux emplois qui seront créés.
Notons que la Fédération nationale des entrepreneurs de bâtiment et des travaux publics est composée de 17 chambres.
I.N.