Karim Trabelsi : privilégier les emprunts intérieurs impactera les liquidités et les réserves en devises
Karim Trabelsi : privilgier les emprunts intrieurs impactera les liquidits et les rserves en devises
Karim Trabelsi, expert économique auprès de l’UGTT, a souligné l’importance d’instaurer un équilibre entre les emprunts extérieurs et intérieurs dans la politique d’endettement de la Tunisie. Il a averti qu’un recours accru aux emprunts intérieurs pourrait mettre sous pression les liquidités des banques et les réserves en devises de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Lors de son intervention sur Midi Show, animée par Amina Ben Doua sur Mosaïque FM le 18 novembre 2024, M. Trabelsi a insisté sur la nécessité de préserver l’indépendance de la BCT. Il a rappelé que la définition de la politique monétaire relève exclusivement des attributions de cette institution. L’expert a également expliqué que, faute de nouveaux prêts étrangers, le remboursement des dettes prévues en 2025 devra être effectué à partir des réserves en devises, qui, selon lui, devraient être prioritairement consacrées à des besoins stratégiques comme l’investissement.
Karim Trabelsi a également critiqué le manque de clarté concernant les ressources des emprunts étrangers inscrits dans le projet de loi de finances 2025. Il a estimé que l’hypothèse d’un taux de croissance de 3,2 % pour 2025 était irréaliste et inatteignable. Selon lui, cette surestimation entraînera une surestimation des recettes fiscales, ce qui conduira inévitablement à une révision à la baisse des dépenses consacrées à l’investissement.
Concernant les compensations, il a souligné qu’elles représentent 7 % du PIB. Toutefois, malgré cette enveloppe budgétaire, il a évoqué les pénuries persistantes de produits subventionnés. Il a notamment pointé le maintien du même budget pour l’achat de blé, en dépit de la hausse des prix, ce qui, selon lui, implique une réduction des quantités importées. Trabelsi s’est interrogé sur la réforme du système des subventions, qu’il a assimilée à une politique d’austérité.
Enfin, il a critiqué la suspension des réformes engagées pour restructurer les entreprises publiques, estimant qu’un tel immobilisme accentue les fragilités économiques du pays.
S.G
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