Kamel Feki : toute l'opposition sans exception est sans éthique !
« Toute l’opposition n’a aucune éthique », c’est ce qu’a affirmé, vendredi 3 mars 2023, le gouverneur de Tunis, Kamel Feki. Une affirmation qui intervient alors qu’on l’interrogeait sur l’interdiction de la marche de protestation du Front de salut.
Dans une déclaration à Diwan Fm dans l’émission Houna Tounes animée par Moez Ben Gharbia, le gouverneur a expliqué les raisons de l’interdiction de la marche par la situation du Front de salut qui n’est plus claire et par le fait que la demande présentée n’a pas spécifié la nature de la manifestation organisée.
Il a précisé en réponse à une question : « La situation du Front de salut n’est plus claire en ce qui concerne sa composition et en ce qui concerne ses dirigeants qui sont poursuivis par la justice : ils sont suspects dans des crimes graves ».
Et d’ajouter : « Les soupçons deviennent presque certains lorsqu’il y a des mesures exceptionnelles. Le gouvernorat de Tunis doit patienter dans son traitement des marches organisées par ce front ».
Pour lui, « le front n’a pas une existence stable, car ses membres et ses dirigeants changent ». Il a, en outre, fustigé le fait que « le front ait aussi réclamé un podium, sans préciser ce qui sera dit ».
Kamel Feki a souligné que « le discours a basculé à un niveau de non-reconnaissance du pouvoir établi : le front est attaché à une constitution qui n’est plus valide et qui est annulée, il ne reconnaît pas la constitution de 2022 qui a été votée par le peuple en entier ». Rappelé à l’ordre par le journaliste qui lui a rappelé le taux de participation, le gouverneur a noté que tous les Tunisiens étaient libres de voter et ceux qui ont voulu ont voté. Et d’ajouter : « Personnellement, j’opterai pour l’obligation de vote ».
S’agissant du Front de salut, il a soutenu : « Tous les jours, il prouve qu’il veut sortir de la logique de l’État et la sortie de la logique de l’État touche l’ordre public ».
Et d’affirmer que « toutes les parties représentées au parlement ont reconnu le 25 juillet et ont fait leur mea-culpa, en présentant des excuses et en promettant des réformes en ce qui concerne l’organisation des partis politiques et leur comportement politique ».
M. Feki a assuré : « Ces personnes ne sont intéressées que par les positions dans le pouvoir : s’ils ne font pas partie du pouvoir, ils se considèrent dans l’opposition. Or, il ne faut pas porter atteinte à l’unité nationale. La liberté est garantie mais lorsqu’on réclame la liberté politique, il faut une éthique alors que toute l’opposition n’a aucune éthique et sans exception, avec tout le respect dû à certains symboles ! »
Et d’exprimer sa colère face aux propos de la veille de l’avocat Samir Dilou, en réponse à l’interdiction, où il a comparé Tunis à la Corée du Nord, ce qui ne se fait pas, selon lui.
Interpellé par Moez Ben Gharbia sur son discours politique loin de l’application de la loi, le gouverneur a indiqué : « Je suis en train d’appliquer la loi, la loi N°4 de 1969 ». Et de citer des paragraphes des articles deux et cinq de cette loi :
« La déclaration sera signée par deux personnes au moins jouissant de leurs droits civils et domiciliées dans la circonscription ou la réunion doit avoir lieu.
Les deux signataires de la déclaration devront faire mention de leur identité complète, de leur qualité et de leur adresse », a-t-il lu/
Et d’ajouter : « Chaque réunion doit avoir un bureau responsable de trois personnes au moins. Ce bureau est chargé de maintenir l’ordre, d’empêcher toute infraction aux lois, de conserver à la réunion le caractère qui lui a été donné par la déclaration, d’interdire tout discours contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, ou contenant provocation à un acte qualifié, crime ou délit ».
En réaction, le journaliste lui demande si le front veut faire cette marche pour faire de la provocation, il a rétorqué que oui et que grâce à son expérience il sait ces choses et qu’il y a des limites à respecter.
I.N
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