Kaïs Saïed : «L’humanité doit mettre fin à cette tragédie que vit le peuple palestinien depuis près d’un siècle»
Le Président de la République a reçu, hier, au Palais de Carthage, M. Antonio Tajani, vice-président du Conseil italien et ministre des Affaires étrangères, qui était accompagné de M. Francesco Lollobrigida, ministre italien de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts, et Mme Marina Elvira Calderone, ministre de l’Emploi et des Affaires sociales.
La réunion a porté sur l’accord signé entre la Tunisie et l’Italie qui met en œuvre un cadre juridique pour l’immigration afin qu’elle devienne de plus en plus légale et profite à toutes les parties, réduisant les vagues d’immigration illégale, dans des conditions inhumaines. Celles-là mêmes qui ne profitent qu’aux réseaux criminels qui font commerce des êtres humains et de leurs organes, que ce soit au sud de la Méditerranée ou bien au nord.
Le Président de la République a souligné que cette nouvelle approche de l’immigration peut être développée pas seulement avec l’Italie mais avec d’autres pays. Et qu’il faut œuvrer conjointement pour éradiquer les causes qui ont conduit à l’amplification de ce phénomène inhumain dans les pays de départ, d’où proviennent les vagues de migrants, condamnés à être engloutis soit par les déserts, soit par la mer. Et s’ils atteignent la rive nord de la Méditerranée, ils seront capturés par les réseaux criminels, dénonce encore Kaïs Saïed.
Le Président de la République a expliqué que la Tunisie tient à remplir ses obligations. A ce titre, les forces de sécurité tunisiennes ont démantelé, ces dernières semaines, un grand nombre de ces réseaux. De leur côté, les institutions publiques encadrent et soignent ceux qui sont bloqués conformément aux valeurs humaines, a-t-il fait savoir.
Au cours de la rencontre, le Président a espéré que le processus Tunisie-Rome, lancé en juillet dernier dans la capitale italienne se tiendra, dans sa deuxième étape, en Tunisie.
La coopération bilatérale dans le domaine agricole a également été évoquée, notamment à la lumière des nouvelles conjonctures liées aux changements climatiques et aux pénuries d’eau. Dans ce contexte, le Président de la République a estimé que le fait de nommer le ministère de l’Agriculture en Italie ”ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts” est la preuve qu’aucun pays ne peut réellement atteindre sa souveraineté sans avoir réalisé au préalable sa souveraineté agricole et alimentaire.
La Palestine, le sujet majeur
La situation en Palestine a été le thème majeur de la rencontre au Palais de Carthage. Le Président de la République a tenu à rappeler le droit imprescriptible du peuple palestinien à sa terre et à l’autodétermination, reconnus par le droit international.
Ajoutant que la tragédie qui se déroule en ce moment en Palestine représente une punition collective et un déplacement forcé. Il s’est interrogé comment l’humanité accepte de voir sans réagir des enfants tués et leurs corps déchiquetés. Comment acceptez-vous que plus de deux millions de personnes soient privées d’eau, d’aliments, de médicaments, de produits de première nécessité ? Et comment accepter que les Palestiniens soient déplacés à l’intérieur de leurs terres et que des tentes soient érigées, comme c’est le cas à Khan Younès, et qu’ils soient bombardés alors qu’ils sont réfugiés dans des hôpitaux ou sous des tentes ?
Le Président de la République a estimé que cette situation est inacceptable à tous points de vue. S’interrogeant : comment l’humanité peut-elle accepter de telles conditions, non pas dans la bande de Gaza uniquement, mais dans toute la Palestine ? Comment certains pays qui ont contribué à la mise en œuvre et l’application des règles du droit humanitaire nient-ils même le droit de manifester pour dénoncer ces tueries et ces tentatives de génocide, en plus de leur opposition à l’ouverture de couloirs sécurisés pour acheminer l’aide humanitaire ?
Le Président de la République a rappelé à ses interlocuteurs la loi du 19 juillet 2018 qui considère la Palestine comme une patrie nationale pour les Juifs et que l’État hébreu, depuis sa création, a refusé d’adopter un système, parce que les rabbins extrémistes de l’époque refusaient non seulement de tracer des frontières, mais aussi d’avoir un régime politique. Ni une monarchie ni une république, mais fondée sur les règles talmudiques.
Et le Président d’enchaîner : avez-vous déjà entendu quelqu’un parler de la République d’Israël ? Le Président de la République a également expliqué que les membres de la Knesset, qui sont au nombre de 120, est le même que celui du Conseil composé de tribus dans les temps anciens. Comment pouvons-nous croire qu’il s’agit là d’une entité qui ne soit pas érigée sur la discrimination raciale ?
Le Président de la République a conclu que cette situation est scandaleuse pour toute l’humanité et pour la communauté internationale.
Et toute l’humanité doit mettre fin à cette tragédie que vit le peuple palestinien depuis près d’un siècle.
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