JTC2024 – Full Moon de Josef Nadj : Un voyage transcendant
En effectuant une recherche aux origines de la danse et de la musique jazz, Nadj questionne les origines douloureuses de cette musique. Le public de la salle d’Opéra (Cité de la culture) s’est laissé emporter, mardi 26 novembre 2024, dans un voyage transcendant aux origines de la danse et des rythmes du jazz, signé le chorégraphe Josef Nadj. La nouvelle création «Full Moon» (Pleine Lune) présentée dans le cadre de la section Théâtre du monde des JTC 2024 embarque les spectateurs dans une épopée interprétée par sept danseurs issus du continent africain. Dans leur quête aux origines du mouvement avant l’apparition de la danse contemporaine et le jazz, pieds nus torses nus, les danseurs accompagnés d’un personnage solitaire blanc en costume au visage masqué mènent leurs danses, puisant dans l’héritage chorégraphique de leurs pays. Entre rituel sacré, mouvements de pieds, grimaces, cris, les danseurs occupent l’espace et usent de leurs corps, tels des instruments pour se découvrir et remonter aux sources de la danse. Des rythmes hachés, des claves, puis soudain des cuivres et des cymbales. Des genoux qui tremblent, des bouches ouvertes, des yeux qui roulent, des râles et des énergies telluriques… durant une heure sans interruption accompagnés de percussions issues de la musique africaine ainsi que de la musique jazz; les spectateurs se sont laissés hypnotiser par l’énergie et le caractère cathartique du mouvement qu’il soit solitaire ou en groupe des danseurs. Par la danse et les rythmes afro-américains, une immersion dans l’essence du mouvement et le caractère sacré de l’art comme une force libératrice exutoire des maux de l’être humain et sa résistance contre l’injustice. En effectuant une recherche aux origines de la danse et de la musique jazz, Nadj questionne aussi les origines douloureuses de cette musique issue de la rencontre entre musique européenne et africaine à travers l’esclavage et les milliers des Africains emmenés pour travailler comme esclaves dans les champs de coton de l’Amérique. Débutant torses nus, les danseurs finissent par porter des costumes et des masques comme l’homme blanc, une manière de sonner la fin de l’esclavage et le début de l’assimilation. Restent les couleurs et les pieds nus du danseur, seul lien restant avec la terre, l’essence et l’origine de l’humanité. De la magie du corps, des rythmes, de l’interprétation authentique des danseurs, «Full Moon» de Josef Nadj rend hommage à la culture africaine, au métissage, à la différence et à l’art comme moyen de libération et d’affirmation de notre humanité.
Crédit : © Bayrem Ben Mrad
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