Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI : « Le FMI n’a pas imposé de diktat à la Tunisie »
« Le Fonds monétaire international n’a reçu aucune demande de la part de la Tunisie pour la révision de son programme de réformes ».
« Le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas imposé de diktat à la Tunisie dans le cadre de son programme de réformes purement tunisien », a souligné Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI.
S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington aux Etats-Unis, Azour a indiqué que « Chaque réforme a des répercussions qu’il convient d’alléger tout en focalisant les perspectives positives et c’est ce que le FMI est en train de faire en coordination avec les autorités tunisiennes ».
Le Président de la République, Kaïs Saïed, avait exprimé son rejet de tout diktat de l’extérieur notamment en ce qui concerne les réformes économiques structurelles exigées par le FMI comme la levée de la compensation sur de nombreux produits de consommation de base en contrepartie du financement.
« La Tunisie a beaucoup de moyens qui lui permettent de relever les défis économiques et sociaux et ne se soumettra à aucun diktat de l’extérieur qui ne fera que renforcer l’appauvrissement du peuple », a-t-il affirmé.
Une délégation officielle composée du gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abassi, et du ministre de l’Economie, Samir Saïed, participe aux réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui se tiennent du 10 au 16 avril à Washington.
« Le FMI n’a reçu aucune demande des autorités tunisiennes pour revoir son programme de réformes »
Dans le même sujet, Jihad Azour a précisé que « le Fonds monétaire international n’a reçu aucune demande de la part des autorités tunisiennes pour la révision de son programme de réformes ».
Lors de la même conférence de presse, il a souligné que le FMI continuera à appuyer la Tunisie, signalant que d’autres institutions internationales ont aussi promis de la soutenir en vue de résoudre les problèmes d’inflation et garantir la stabilité économique.
Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance d’évaluer l’efficacité des entreprises publiques et de trouver des solutions à l’impact de leurs dettes sur l’économie nationale mettant l’accent sur la nécessité d’encourager le financement du secteur privé.
Azour a indiqué qu’il existe un ensemble de mesures mises en place par le gouvernement tunisien pour réorienter le système de protection sociale afin de le rendre plus ciblé et en faire profiter les personnes les plus nécessiteuses.
Par ailleurs, le responsable a souligné que le programme de réformes tunisien envisage aussi la réforme du système de compensation pour en faire bénéficier les personnes qui en ont le plus besoin outre la réforme fiscale pour garantir l’équité.
Le programme de réformes tunisien a été validé par les experts du FMI à la fin de l’année dernière sauf que le dossier pour l’obtention d’un crédit de 1,9 milliard de dollars pendant 48 mois pour son financement n’a pas avancé.
Le Conseil d’administration du FMI avait décidé, au début de l’année en cours, de suspendre l’étude du dossier de la Tunisie, mais une source du FMI avait dévoilé à l’agence TAP, en marge des réunions de printemps, qu’une nouvelle date sera fixée en coordination avec les autorités tunisiennes pour remettre le dossier sur la table.
TAP-Khadija Bousselmi
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