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Insécurité sur les plages: Quand les vacances virent au drame !

Il ne se passe pas un seul jour sans que l’on entende parler d’une personne qui a perdu la vie lors d’une baignade. En effet, nos plages sont devenues de plus en plus meurtrières, alors que les autorités accusent un comportement humain tendant vers le risque et insouciant. L’été, période tant attendue par de nombreux Tunisiens en quête de détente et de fraîcheur, se transforme souvent en une saison de tragédies.

Ces dernières années, les magnifiques plages tunisiennes, autrefois symboles de détente et de vacances inoubliables, sont devenues le théâtre d’une inquiétante augmentation des cas de noyade. Ce phénomène préoccupant ternit l’image de ces lieux prisés et soulève des questions sur la sécurité des baigneurs. Selon les autorités, le nombre de noyades sur les plages du pays a connu une hausse significative.

Chaque saison estivale apporte son lot de drames, avec des dizaines de victimes. Ces chiffres en constante augmentation ont sonné l’alarme auprès des citoyens, mais aussi des autorités. A cet effet, les statistiques récentes sont implacables. Le nombre de noyades sur les plages tunisiennes connaît une inquiétante augmentation, transformant les lieux de vacances en scènes de désespoir et de deuil. Des familles, venues chercher le repos et l’évasion, se retrouvent confrontées à des pertes irréparables.

Selon les données de la Protection civile, 50 décès par noyade ont été enregistrés durant les mois de juin et juillet. Les enfants (moins de 18 ans) représentent la majorité des victimes avec 17 décès, suivis par la tranche d’âge des 19 à 40 ans. Le plus grand nombre de noyades a été enregistré sur les plages du gouvernorat de Nabeul avec 15 cas, suivi par le gouvernorat de Bizerte avec 8 cas, puis successivement Médenine (6 cas), Tunis (5 cas) et Gabès (2 cas). Le week-end dernier, en l’espace de 24 heures seulement, cinq personnes ont perdu la vie sur différentes plages du pays. Ces tragédies se sont déroulées sur un large périmètre côtier, touchant les plages du Grand Tunis, Bizerte, Nabeul, Mahdia, Sfax, Médenine et Monastir. Dans le même temps, les équipes de secours ont réussi à sauver 15 autres personnes d’une mort certaine.

Maître-nageur, un métier peu attrayant ?

Les raisons de ces tragédies sont variées. D’abord, l’imprudence de certains baigneurs, méconnaissant les dangers cachés que sont les courants sous-marins et s’aventurant dans des zones non surveillées. Mais aussi une signalisation souvent insuffisante, des maîtres-nageurs en nombre réduit et des infrastructures parfois défaillantes. D’ailleurs, le porte-parole de la Protection civile, Moez Triaa, confirme ce constat. Selon ses dires, même si différentes mesures ont été prises comme notamment l’installation de points de contrôle et le déploiement de maîtres-nageurs, des cas de noyade sont enregistrés quotidiennement.

« Il y a une pénurie significative de maître-snageurs, et certaines plages, comme celles de Gabès, en sont totalement dépourvues. Ce problème relève des municipalités, car ce sont principalement ces entités locales qui les recrutent. Nous organisons leur formation à partir du mois d’avril », a-t-il expliqué à La Presse. Lui qui rappelle que pour cette saison estivale, 276 points de surveillance couvrant les gouvernorats côtiers, ainsi que 2270 maîtres-nageurs, en majorité des étudiants et des travailleurs saisonniers.

Moez Triaa appelle dans ce sens les baigneurs à rester dans les zones surveillées et à respecter les drapeaux de signalisation indiquant les conditions de baignade». Toujours selon ses dires, certains comportements risqués et l’effet des réseaux sociaux qui font la promotion de certaines plages rocheuses et potentiellement dangereuses sont des facteurs qui expliquent aussi la multiplication de ces accidents. La sagesse nous enseigne de ne point surestimer ses capacités de nage, surtout lorsque la mer est agitée, a-t-il conclu.

La sensibilisation suffit-elle ?

Autant reconnaître que le manque de maîtres-nageurs qualifiés est l’un des facteurs contribuant le plus à l’insécurité sur les plages tunisiennes. Le travail du maître-nageur est souvent limité à la saison estivale, offrant peu de stabilité financière sur l’année. Cette précarité peut dissuader de nombreux candidats potentiels. De même, les longues heures d’exposition au soleil, la vigilance constante requise et le stress lié à la responsabilité de vies humaines rendent ce métier particulièrement exigeant.

Enfin, les salaires proposés ne sont généralement pas à la hauteur des responsabilités et des compétences requises, décourageant les jeunes de s’orienter vers cette profession. Face à cette situation alarmante, les autorités se mobilisent.

Des campagnes de sensibilisation sont lancées, exhortant les baigneurs à la prudence et au respect des consignes de sécurité. Des projets de modernisation des infrastructures de sauvetage sont à l’étude, bien que les défi s budgétaires et logistiques demeurent immenses. Les associations locales, quant à elles, multiplient les initiatives pour former la population aux premiers secours et à la reconnaissance des dangers marins. Mais malgré ces efforts, la mer continue de réclamer son tribut, implacable et silencieuse.

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