Industries – Transition écologique : Bientôt une nouvelle génération de zones industrielles
La nouvelle génération de zones industrielles, sur laquelle travaille actuellement l’Agence foncière industrielle, devrait être une solution imparable à la problématique de la transition énergétique devenue un véritable casse-tête pour les industries tunisiennes, y compris la filière automobile.
L’AFI œuvre à mettre en place une nouvelle génération de zones industrielles. «Smart et green», ces nouvelles zones devront permettre aux entreprises industrielles de s’approvisionner en énergies vertes et, donc, de maîtriser et réduire leurs empreintes carbones. C’est ce qu’a affirmé, en somme, le P.-d.g. de l’AFI, Kais Mejri, durant son intervention, lors de l’événement «Afterwork» qui a été, récemment, organisé par l’Association tunisienne de l’automobile (Tunisian Association Automotive) pour débattre de la transition énergétique dans le secteur automobile en Tunisie.
Différents modèles envisageables et un seul objectif
Selon le responsable, ces nouvelles zones industrielles visent à attirer de nouveaux investissements à faible émission de carbone et surtout de renforcer leur compétitivité en offrant un cadre d’investissement qui leur facilite le respect des normes environnementales.
En effet, l’AFI propose de nouvelles zones industrielles adéquatement aménagées pour l’autoproduction de l’énergie solaire photovoltaïque.
Trois sites pilotes ont été identifiés, à cet effet, dont deux à Jendouba (le premier de 4,7 hectares et le deuxième de 44 hectares) et le troisième à Monastir (14 hectares). Mejri a précisé que ce n’est pas l’AFI qui va produire et vendre l’électricité mais elle va mettre à disposition des terrains qui sont connectés au réseau d’électricité via des postes de raccordement et probablement des services de monitoring.
«L’objectif est de raccourcir les délais pris par l’entreprise pour la réalisation des projets d’autoproduction», a-t-il indiqué. Il a ajouté que ces nouveaux projets sont établis de concert avec l’Anme et la Steg.
Selon le responsable, deux schémas de financement sont, pour l’heure, envisageables : soit selon un modèle de partenariat public-privé avec des bailleurs de fonds où l’entreprise pourra bénéficier d’une offre complète clé en main, soit selon un autre modèle où l’AFI loue le terrain préaménagé et l’entreprise peut exécuter les projets d’autoproduction grâce au financement des bailleurs de fonds.
D’ailleurs, une étude a été lancée en partenariat avec la coopération allemande GIZ en vue de déterminer le modèle le plus approprié. «C’est en 2025 que ce projet va démarrer avec l’accompagnement de la GIZ, la Steg et l’Anme. L’objectif est d’offrir des zones industrielles autonomes en énergie», a-t-il enchaîné. Il a ajouté que l’Agence est également en train de développer un deuxième modèle qui permet à l’entreprise de produire son énergie photovoltaïque en extramuros. «C’est une option à laquelle on est en train de réfléchir, car on a remarqué que la majorité des projets photovoltaïques peinent à démarrer en raison de l’absence de postes de raccordement.
Le réseau n’est pas renforcé et la Steg fait répercuter le coût de ces investissements sur les factures qui sont généralement lourdes pour l’entreprise. Ce qui est bien avec ces nouveaux projets c’est que dans toute zone industrielle, c’est l’AFI qui investit dans le raccordement extra muros et intramuros», a-t-il conclu.
La finance climatique, nerf de la guerre
De son côté, Meriam Ben Boubaker, vice-présidente de l’Alliance internationale CFO, a axé son intervention sur le rôle que joue la finance durable dans l’intensification des investissements verts et, notamment, l’accélération de la transition énergétique. Précisant que la finance climatique est une partie intégrante de la finance durable qui englobe l’ensemble des mécanismes financiers permettant de réaliser les objectifs du développement durable, Ben Boubaker a expliqué que le financement de l’adaptation climatique dans le monde a atteint, en 2023, un sommet historique de 63 milliards de dollars. Bien qu’il s’agisse d’un record, ce chiffre demeure en deçà des besoins en financement qui sont estimés à 212 milliards de dollars.
Mais derrière ces chiffres, se cachent de grandes disparités, soutient l’intervenante : 84% des financements climatiques sont captés par l’Asie de l’Est, l’Asie Pacifique, les Etats-Unis, le Canada et l’Europe de l’Ouest. Ben Boubaker a ajouté que la finance climatique émerge comme étant la solution pour façonner un avenir plus résilient, car elle est essentielle pour les investissements à long terme qui prennent en considération les aspects environnementaux.
En s’appuyant sur les derniers chiffres annoncés, l’intervenante a indiqué qu’en 2023, les catastrophes naturelles ont entraîné, en 2023, des pertes dans le monde s’élevant à 202,7 milliards de dollars. «En Tunisie, la pénurie d’eau menace les moyens de subsistance et la réputation touristique», a-t-elle enchaîné. Elle a, par ailleurs, ajouté que plusieurs initiatives ont été engagées à l’échelle planétaire pour limiter le réchauffement climatique telles que les CDN et les réglementations sur l’environnement à l’instar de celle qui a été promulguée par l’Union européenne qui devrait entrer en vigueur en 2026 et qui aura certainement un impact sur l’industrie tunisienne dont le premier partenaire est l’Europe.
Il est à noter que lors de cet événement organisé par l’association TAA, divers mécanismes de financement de la transition énergétique des entreprises industrielles, à l’instar du programme «Power Tunisia», ont été présentés.
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