Indice mondial de l’IA de Tortoise : La Tunisie classée cinquième au monde arabe et deuxième en Afrique
La Tunisie a été classée 56e parmi 62 pays ayant choisi d’investir dans l’Intelligence Artificielle.
La société “Tortoise Media”, une entreprise internationale dotée d’un conseil consultatif mondial et d’experts en Intelligence Artificielle du monde entier, vient de publier récemment l’Indice mondial de l’IA, qui évalue plus de 60 pays dans le monde et qui compte plus de 100 indicateurs, répartis en sept sous-catégories, à savoir : la stratégie gouvernementale, la recherche, le développement, les talents, l’infrastructure, l’environnement opérationnel et le commerce.
Le Global AI Index évalue les pays en fonction de leur niveau d’engagement, d’innovation et d’adoption de l’Intelligence Artificielle dans divers domaines.
Dans ce cadre, le site web de l’entreprise a déclaré : “L’avènement de ChatGPT et la course subséquente entre les grandes entreprises technologiques pour développer leurs propres modèles d’IA ont conduit à une discussion très importante à propos de la meilleure façon de gérer les risques de cette nouvelle technologie”.
Stratégie gouvernementale : l’Arabie saoudite en tête
Parmi les 62 pays ayant choisi d’investir dans l’Intelligence Artificielle, la Tunisie s’est classée 58e pour l’année 2022 dans le domaine de la «stratégie gouvernementale». Elle est précédée par l’Arabie saoudite (1ère), l’Egypte (23e), les Emirats arabes unis (24e), la Turquie (27e), le Qatar (46e) et le Maroc (50e).
D’une manière générale, les pays arabes se présentent en tant que leaders en matière de stratégie gouvernementale en IA. L’Arabie saoudite a été classée première au monde dans la catégorie «stratégie gouvernementale» avec un score de 100%, et ce, grâce à la mise en place de la stratégie nationale pour les données et l’IA, à la présence d’une autorité gouvernementale dédiée à l’intelligence artificielle, à l’allocation de fonds et de budgets pour les initiatives en matière d’IA et à l’établissement ainsi qu’au suivi d’objectifs nationaux en matière d’intelligence artificielle.
L’Allemagne et la Chine se sont respectivement classées deuxième et troisième dans la catégorie de la stratégie gouvernementale. Elles sont suivies par l’Espagne et Canada, respectivement à la 4e et 5e places.
Au Top 5
D’une manière générale, à l’échelle internationale, les Emirats arabes unis se propulsent à la 28e position, suivis par l’Arabie saoudite qui se positionne à la 31e place. Quant au Qatar, il établit son rang au 42e échelon sur la scène internationale, tandis que l’Egypte prend place à la 52e position. La Tunisie, en se hissant au Top 5 des nations arabes, se distingue à la 56e place, suivie par le Maroc (en 57e position) ainsi que le royaume de Bahreïn (à la 58e place). Au sommet du classement figurent les Etats-Unis, suivis par la Chine, Singapour, le Royaume-Uni et le Canada.
Dans le classement des pays arabes, les Emirats arabes unis occupent le haut du podium, suivis de l’Arabie saoudite et du Qatar.
A ce niveau, il n’est pas inutile de rappeler que, pendant ces derniers temps, la Tunisie s’est engagée dans la voie de l’Intelligence Artificielle qui s’applique à tous les domaines, de la santé au transport en passant par l’industrie et le commerce… La Tunisie est citée constamment comme l’un des pays les mieux préparés grâce à un cadre règlementaire bien établi pour le développement des startup et principalement le Start-upAct.
Dans les classements internationaux, notre pays arrive aussi à bien se positionner. En effet, la Tunisie est aussi classée 70e par Oxford Insights dans son «Government AI Readiness Index 2022» et 4e à l’échelle africaine, sur les 181 pays les mieux préparés dans le secteur public pour adopter l’intelligence artificielle.
Sur le plan associatif, plusieurs initiatives pour développer et encadrer l’IA sont déjà mises en place, telles que l’Association tunisienne pour le développement de l’IA ou la Société tunisienne de l’Intelligence Artificielle “Tunisian Artificial Intelligence Society”.
Mais cette concurrence mondiale, qui a cours dans le domaine de l’IA, incite les uns et les autres à redoubler d’efforts pour rester dans la course et ne pas manquer le rendez-vous à l’heure où plusieurs faiblesses et fragilités entravent encore la transformation digitale.
Les dangers toujours au rendez-vous
Certes, aujourd’hui, l’IA offre des opportunités pour améliorer nos compétences et résoudre des problèmes complexes. Cependant, le développement exponentiel récent de l’IA Générative, avec des programmes qui ont démontré des capacités impressionnantes dans la rédaction d’articles, la création artistique…, suscite des inquiétudes quant à l’influence qu’elle pourrait avoir sur la pensée humaine.
Les risques de l’IA touchent aussi à des problèmes, tels que les fausses photos et vidéos, les possibilités de manipuler les marchés financiers à travers des algorithmes, l’usurpation de données personnelles, le développement des cyberattaques…
À titre d’exemple, en mars 2023, peu après la sortie de ChatGPT, plus de 1.100 personnalités, dont l’entrepreneur Elon Musk et le cofondateur d’Apple, Steve Wozniak, ont demandé une pause de six mois dans la recherche sur l’intelligence artificielle. Ils sont convaincus que les robots conversationnels, tels que ChatGPT, pourraient présenter des risques sérieux pour la société. Ils appellent à une surveillance accrue de ces programmes et à la mise en place d’une réglementation pour leur utilisation. Plus étrange encore, c’est Sam Altman, PDG d’OpenAI (le créateur de ChatGPT), qui a déclaré récemment que vont certainement apparaître «des outils d’IA potentiellement effrayants». Ceci, sans oublier le danger de la perte d’emplois. Selon une récente étude publiée par Goldman Sachs, pas moins de 300 millions d’emplois à temps plein pourraient être menacés par des IA génératives en Europe et aux Etats-Unis.
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