Inclusion financière | Hassen Fekih, président de la fédération tunisienne des sociétés d’assurance (FTUSA) à La Presse : “Le digital contribue au développement de l’inclusion assurantielle”
Rencontré en marge de la 3e édition des journées d’études, organisée récemment par l’Association tunisienne pour la promotion de la culture financière (Atcf) sur le thème “L’inclusion financière dans une économie tunisienne en mutation”, le président de la Ftusa, Hassen Fekih, revient sur les obstacles derrière le faible taux de pénétration de l’assurance en Tunisie et explique les avantages de l’inclusion assurantielle.
Pour Hassen Fekih, président de la Ftusa, l’assurance peut jouer un rôle fondamental en matière d’accompagnement de l’inclusion financière. Tout d’abord, l’assurance étant couplée à des services financiers peut contribuer de manière très forte à l’efficacité de l’inclusion financière. Il estime, en ce sens, que l’assurance peut être un moyen facilitant l’accès aux services bancaires. “Je donne un exemple : quand une assurance est couplée à un crédit, cela permet à l’entrepreneur d’accéder au crédit et de sécuriser son investissement parce que la banque est couverte par l’assurance”, a-t-il expliqué. Il a ajouté que le secteur de l’assurance, étant un pilier de l’inclusion financière, peut jouer un rôle de filet de sécurité pour les couches sociales vulnérables. C’est aussi un facteur de résilience pour l’économie. “L’inclusion assurantielle donne aux populations les plus vulnérables accès aux services d’assurance et donc elle permet de protéger ces gens-là qui sont les plus exposés au risque assurantiel. En effet, tout un chacun est exposé à plusieurs risques tels que l’incendie, le vol, la santé, le décès… Pour les agriculteurs, on parle de catastrophes naturelles, sécheresse, tempêtes… etc, tandis que pour les entreprises, il s’agit plus de risque de perte d’exploitation mais aussi de risque politique, y compris les grèves, les émeutes et les mouvements populaires”, a-t-il précisé, dans une déclaration accordée à La Presse.
Il a ajouté que si les ménages, les entreprises ainsi que les individus sont exposés à ces divers risques, l’assurance permet de rendre leur activité plus résiliente et donc elle contribue à leur développement et prospérité. “ Bien évidemment, cela passe par des couvertures qui doivent être adaptées, accessibles et, surtout, simples pour les foyers et les entrepreneurs”, a-t-il noté.
Développer des produits adaptés et de proximité
Interrogé sur les causes du faible taux de pénétration de l’assurance en Tunisie, Fekih a fait savoir que plusieurs types d’obstacles, tels que le faible pouvoir d’achat et la non-vulgarisation des outils digitaux, persistent aujourd’hui. “Il ne faut pas nier qu’il y a un pouvoir d’achat tunisien qui fait finalement en sorte que le Tunisien ne mette pas forcément l’assurance comme une priorité au niveau de ses dépenses. Aussi, l’accès à l’assurance est, aujourd’hui, limité. Il faudra qu’on ait le courage de développer plusieurs types de distribution d’assurance pour permettre une meilleure proximité et inclusivité”, a-t-il indiqué. Il a souligné, en ce sens, que l’accès au paiement doit être une des priorités sur laquelle il faut se pencher. “Même si on fait bouger les lignes avec les établissements de paiement qui se mettent en place, avec une inclusion financière qui se développe de plus en plus, l’accès au paiement devient quelque chose de primordial, justement, pour le développement de l’assurance inclusive. Le développement du digital peut permettre justement de faire face à ces obstacles et d’assurer un meilleur développement de l’inclusion assurantielle”, a-t-il conclu.
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