Economie tunisie

Ils ont dit

 

Ridha Chkoundali, universitaire et expert économique

La notion du «compter sur soi» adoptée dans la

politique de l’Etat doit être révisée. Cette politique est visible à deux niveaux différents dans le PLF 2025. En premier lieu, le fait de compter sur les ressources fiscales, puis en second lieu, cette oriention vers l’endettement intérieur pour éviter les emprunts extérieurs. Dans le cas où l’Etat envisage de compter sur les ressources fiscales, il faudra qu’il déploie des efforts en matière d’incitation à l’investissement privé ainsi que de stimuler la croissance.

L’augmentation de l’impôt n’entraîne pas une hausse des ressources fiscales, et ce, au même titre que l’emprunt intérieur. Il y aura un manque au niveau des liquidités détenues par les banques de la place, à même de priver le secteur privé du financement de ses investissements. Je pense que le fait de recourir à l’emprunt direct auprès de la Banque centrale de Tunisie n’est pas, non plus, une idée brillante.  Cette démarche comprend des risques assez importants dans le cas où les fonds ne sont pas alloués au financement de l’investissement mais plutôt des dépenses de consommation. Une initiative qui aura des conséquences assez lourdes puisque l’Etat ambitionne d’emprunter 21 milliards de dinars auprès des banques locales, soit un montant conséquent.

La révision du tableau de l’impôt sur le revenu des personnes physiques est une erreur. L’objectif est de consacrer une équité sociale qui ne peut pas, pourtant, se réaliser sans l’élargissement de la classe moyenne permettant la réalisation d’une croissance significative. Cette classe moyenne se voit se réduire comme peau de chagrin. Il est important que rappeler que ceux qui gagnent plus de 3.000 dinars représentent les compétences tunisiennes qui sont en train de migrer, à l’instar des ingénieurs et des médecins. Je crois que les pouvoirs auront dû diviser la tranche au-dessus de 50.000 dinars en plusieurs tranches jusqu’à atteindre le seuil de 15.000 dinars et plus».

Majed Boukhreïd, directeur général des Assurances Ctama

«La Caisse Tunisienne d’Assurances Mutuelles Agricoles annonce le lancement de la deuxième édition de son programme de soutien aux jeunes entrepreneurs, avec un financement global de 100.000 dinars. Ce programme prévoit la remise de subventions financières aux porteurs de projets sélectionnés. Le processus de soumission des candidatures a débuté il y a un mois et se poursuivra jusqu’au 15 décembre prochain. Toutes les demandes seront examinées par un comité spécialisé qui étudiera les dossiers, et les résultats seront annoncés à la fin du mois de janvier 2025. Je suggère l’augmentation du montant alloué au programme, afin de financer un plus grand nombre de projets et d’encourager ainsi l’entrepreneuriat en Tunisie. Cette initiative de soutien vise à renforcer l’accompagnement des jeunes créateurs d’entreprises, en leur offrant une aide financière pour concrétiser leurs idées et booster leur développement dans un contexte économique difficile. Cette nouvelle édition du programme s’inscrit dans la volonté des Assurances Ctama de contribuer au développement économique du pays et à la création de valeur, tout en soutenant l’innovation et l’esprit d’entreprendre parmi les jeunes talents tunisiens».

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