IDE Français: La Tunisie, un site toujours attractif
Les résultats d’une enquête,— réalisée par le service économique de l’ambassade de France en Tunisie et les conseillers du commerce extérieur français, révèlent que, malgré la morosité économique qui secoue le pays, les entreprises françaises ont toujours confiance en la Tunisie en tant que site d’investissement.
Les entreprises françaises continuent de jouer un rôle prépondérant dans l’économie tunisienne. Avec plus de mille entreprises installées en Tunisie, qui opèrent, par ailleurs, dans divers secteurs d’activités de pointe, la France continue, depuis plusieurs années, de tenir le haut du pavé des investissements directs étrangers en termes de flux. Elle est également le deuxième pourvoyeur d’IDE en termes de stocks. En effet, ces chiffres mettent en relief la confiance des opérateurs économiques français en la Tunisie, en tant que site d’investissement, et ce, en dépit du contexte économique morose qui pèse lourd sur tous les agents économiques, y compris les entreprises tunisiennes et étrangères.
Une dynamique notable
Intervenant lors de la séance de clôture de l’assemblée générale ordinaire de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (Ccitf), qui s’est tenue la semaine dernière à Tunis, l’ambassadeur de France en Tunisie n’a pas manqué de rappeler, à cet égard, les attraits de la Tunisie qui font d’elle un site toujours attractif pour les entreprises françaises. “La densité de la relation économique entre la Tunisie et la France tient à une multitude de facteurs qui font de la Tunisie une destination particulièrement attractive pour les entreprises françaises, un capital humain hautement qualifié et compétitif, une monnaie relativement stable, une proximité culturelle et géographique ainsi qu’un positionnement géographique qui fait de la Tunisie une porte d’entrée naturelle vers divers marchés régionaux notamment en Afrique”, a-t-il indiqué. Parant, en ce sens, a affirmé qu’une récente enquête conduite par le service économique de l’ambassade et les conseillers du commerce extérieur français a révélé que les entreprises françaises sont pleinement intégrées dans le tissu productif tunisien. D’après l’ambassadeur, cette enquête, qui a été menée auprès de près de 600 entreprises françaises parmi un total de plus d’un millier, a mis en évidence une dynamique notable, notamment une hausse de l’ordre de 30% de leurs effectifs depuis 2016, portant ainsi le total des salariés pour ces entreprises concernées par l’enquête à 42.000 employés. De même, la croissance de leurs chiffres d’affaires a été confirmée dans plus de 90% des entreprises.
S’installer dans une optique de durabilité
L’ambassadeur a rappelé que ces sociétés sont présentes dans les grandes agglomérations, mais elles couvrent l’intégralité du territoire tunisien et elles interviennent dans de nombreux secteurs, notamment l’industrie manufacturière, le textile, l’aéronautique et l’électronique. Il a précisé que ladite enquête a permis de rendre compte de l’impact des entreprises françaises en termes de montée en gamme de l’économie tunisienne. En effet, 2 entreprises sur 3 ont contribué à un transfert de technologie et ont mis en œuvre des normes internationales supérieures aux standards nationaux. L’enquête a, également, mis en lumière la responsabilité sociétale des entreprises françaises actives en Tunisie, puisque ces dernières “se distinguent par la prise en compte des problématiques sociétales”. Parant a affirmé que ces unités françaises misent également sur l’intégration de l’aspect genre dans leurs politiques et accordent une importance particulière au développement durable: près de la moitié d’entre elles ont des effectifs paritaires et intègrent les enjeux de développement durable dans leurs activités et même des actions en matière de lutte contre la pauvreté. Il a, par ailleurs, indiqué que, dans ce contexte économique difficile, le secteur privé apparaît “comme un facteur d’optimisme pour la Tunisie”. En effet, selon les résultats de l’enquête, les entreprises françaises ont une volonté d’implantation durable en Tunisie puisque 50% d’elles prévoient d’accroître leurs investissements dans le pays au cours des prochaines années. 50% d’entre elles prévoient d’y investir plus d’un million d’euros au cours des prochaines années. L’ambassadeur a exhorté les chefs d’entreprise présents lors de l’événement à renforcer l’intégration de la Tunisie dans les chaînes de valeur régionales dans la continuité du mouvement de relocalisation “qui s’est mis en place” depuis la crise sanitaire.
La France appuiera la Tunisie dans la recherche de financements pour boucler son budget 2023
Revenant sur les difficultés économiques par lesquelles passe le pays, l’ambassadeur a souligné que la fragile situation macroéconomique, la trajectoire haussière de la dette publique, la croissance limitée et l’inflation à forte progression constituent un frein au développement économique de la Tunisie. “Le climat des affaires reste perfectible et pâtit de quelques problèmes structurels, notamment la réglementation de change qui est extrêmement stricte, des lourdeurs administratives en matière d’octroi d’un certain nombre d’autorisations”, a-t-il révélé.
Il a ajouté qu’au regard de l’ensemble de ces enjeux, l’accord avec le FMI ne doit plus tarder. “Les financements qui sont liés à cet accord sont nécessaires à l’instauration de l’équilibre des finances publiques. Les réformes structurelles qui sont associées, telles qu’elles ont été définies et présentées par le gouvernement, sont également indispensables pour débloquer le potentiel de croissance à long terme du pays. La France continuera, comme elle n’a jamais cessé de le faire, de soutenir la Tunisie dans ses efforts de modernisation de l’économie. Et à court terme, elle apportera son appui à la Tunisie dans la recherche de financements pour boucler son budget pour 2023”, a-t-il souligné.
Accompagner la décarbonation des entreprises
De son côté, Khalil Chaïbi, président de la Ccitf, a fait part, lors de son intervention, des préoccupations des membres de la chambre. Evoquant le plan stratégique national 2022-2025 pour le secteur industriel, Chaïbi a indiqué que les orientations ambitieuses dudit plan doivent être consolidées par une action plus soutenue et bien orientée pour permettre à l’économie de tirer le meilleur profit de l’important potentiel dont dispose la Tunisie en matière d’énergie solaire. Ce qui nécessite, selon lui, la poursuite des efforts tendant à lever les obstacles qui se dressent pour l’exploitation optimale de cette ressource, la promotion de l’investissement et l’accroissement de la part des énergies renouvelables dans la production globale d’énergie. S’agissant de la décarbonation, le président de la Ccitf a fait savoir que l’entrée en vigueur, à partir de janvier 2023, du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (Macf), destiné à fixer un prix carbone pour les importations de certains produits dans l’Union européenne, implique d’engager une forte action d’information et de sensibilisation pour permettre aux industriels tunisiens d’être en phase avec ces importantes mutations. S’adressant à la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Neila Nouira Gongi, qui était présente lors de l’événement, Chaïbi a souligné: “Nous espérons que votre département soit au côté des industriels et des investisseurs tunisiens et étrangers pour aller de l’avant sur la voie de l’amélioration de l’environnement des affaires, de l’assouplissement des mesures administratives et de la solution de certaines problématiques spécifiques qui rendent parfois complexe l’opération d’investissement ou de création d’entreprises”.
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