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Hatem Mliki : il n'y a pas lieu de parler de complot contre un pays pauvre et rêvant d'un prêt

Hatem Mliki : il n’y a pas lieu de parler de complot contre un pays pauvre et rvant d’un prt

 

L’ancien élu et expert en gouvernance et développement régional, Hatem Mliki a considéré que le mémorandum d’entente signé avec l’Union européenne (UE) servait les intérêts de cette dernière. Il a estimé que la Tunisie aurait pu imposer plus de conditions. Il a, aussi, considéré qu’il n’y avait pas lieu de parler de complot contre un pays aussi pauvre que la Tunisie et rêvant d’avoir un prêt.

Invité le 20 juillet 2023 par Amina Ben Doua à « Midi Show » sur Mosaïque Fm, Hatem Mliki a indiqué que l’UE avait besoin de personnel qualifié. Il a souligné l’importance du soutien à la recherche scientifique, mais a rappelé que ceci augmentera le nombre de diplômés au sein d’une Tunisie n’ayant pas procédé à des estimations en matière de besoins pour le marché de l’emploi dans le futur.

Pour ce qui est de la production des énergies renouvelables, Hatem Mliki a affirmé que l’UE, ayant besoin de s’approvisionner en électricité, poussait la Tunisie vers l’utilisation des technologies reposant sur l’hydrogène vert. Or, ces procédés sont gourmands en eau. La Tunisie va, selon lui, procéder à un dessalement d’eau de mer. Il s’est interrogé sur la gestion des déchets en sel résultant de ce procédé. Le sel résultant va être rejeté soit en mer et donc empoisonner les poissons, soit dans la nappe d’eau et donc contaminer les terres agricoles. Il conclut que les experts tunisiens ayant négocié l’accord n’étaient pas conscients de la chose.

« Même pour le photovoltaïque, il y a des problèmes… Nous avons acquis les panneaux à l’étranger et en devise. Nous avons accordé les autorisations à quatre entreprises étrangères opérant en devise. Leurs gains sont en devise. Nous avons vendu notre soleil et nous avons, en plus, payé de l’argent en devise… La partie tunisienne n’a pas défendu ses intérêts… Nous avons négocié à plusieurs reprises avec l’UE depuis 1995 et nous avons toujours échoué. Le négociant tunisien ne fait pas le poids… Nous ne savons pas qui a négocié », a-t-il déploré.

Hatem Miliki a considéré que la Tunisie devait elle-même produire les panneaux solaires et que les pays européens n’avaient qu’à créer des stations de dessalement d’eau dans leurs territoires respectifs.

 

Revenant sur la question des migrants irréguliers présents sur le territoire de l’UE, Hatem Mliki a indiqué que la Tunisie avait accepté le refoulement des Tunisiens se trouvant dans cette situation. Il a expliqué que les Tunisiens ou les Algériens se présentaient, lors de leur interpellation, en tant que Marocains. Il s’agit du seul pays n’acceptant pas le refoulement des migrants en situation irrégulière. La Tunisie ne répondait pas aux demandes émanant des autorités des pays européens. Ceci a petit à petit changé durant les deux dernières années jusqu’à sa transformation en l’un des points faisant l’objet de l’accord avec l’UE.

Hatem Mliki a qualifié ce point de cadeau aux Italiens et à Giorgia Meloni. Il s’est interrogé sur les raisons ayant poussé la Tunisie à accepter ceci. Affirmer, selon lui, dans l’accord que la Tunisie n’était pas un garde-côte de l’Union européenne n’avait aucun sens. Il a expliqué que la loi obligeait les États indirectement et sans mentionner la chose dans un accord à surveiller leurs frontières. Appliquer la loi équivaut à interdire le passage irrégulier vers les frontières européennes. M. Mliki a indiqué que la Tunisie pourrait, par le biais du partenariat renforcé tel que cité dans le mémorandum d’entente, participer à des opérations d’interceptions d’embarcations ordonnées par l’UE.

L’expert en gouvernance a considéré que la Tunisie a négocié sans savoir quoi demander, la valeur de ce qu’elle a à proposer ou en contrepartie d’éléments non cités par l’accord. Il s’est interrogé sur l’identité des négociants tunisiens. Il a estimé qu’il pourrait ne pas s’agir des cadres et compétences de l’administration tunisienne. L’ancien élu a considéré que le parlement n’avait pas de rôle à jouer et que le mémorandum était signé par le président de la République et non par l’Assemblée des Représentants du Peuple.

Interrogé sur l’élection des membres du Conseil national des régions et des districts, Hatem Mliki a considéré que le processus entamé depuis le 25 juillet 2021 était un véritable échec. Il a pointé du doigt l’absence de réalisation et d’amélioration de la situation du pays. Il a assimilé le régime de Kaïs Saïed à celui des islamistes. L’élection du Conseil national des régions et des districts ne changera rien, car cette assemblée doit être abordée comme étant un outil et non comme une réalisation. L’État doit œuvrer pour l’amélioration des secteurs et des services.

Pour ce qui des élections locales, Hatem Mliki s’est interrogé sur les prérogatives de ces entités. Il a d’un ton ironique considéré qu’élire un conseil local sans définir ses prérogatives était un véritable exploit. Il a estimé que le texte de loi régissant les conseils locaux et définissant leurs prérogatives devait être promulgué rapidement afin de sauver l’image de la Tunisie.

Hatem Mliki a rappelé que des élus, des opposants et des anciens ministres et chefs de gouvernements étaient en prison. Il a expliqué que ceci renvoyait une très mauvaise image de la Tunisie. Il a, aussi, évoqué un conflit entre les institutions de l’État et les confrontations sur les réseaux sociaux entre des milices électroniques. Il a considéré qu’il n’y avait pas lieu de parler de complot contre un pays aussi peuvre que la Tunisie dont le rêve est d’avoir un prêt. Il a assuré que la conjoncture n’avait pas touché le monde entier.

S.G


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