Hand | En marge du tournoi amical à Hammamet : Presque dans l’indifférence…
Le handball est-il encore un sport populaire ? Il faudrait se poser la question après ce que nous avons vu, à la salle de Hammamet, où s’est déroulé le tournoi qui a réuni la Suisse, premier adversaire de la Tunisie, le Portugal et l’Autriche. Eh bien, pour ceux qui ont vécu l’époque où les rencontres se déroulaient à guichets fermés, où tous les toits environnants étaient pleins de monde venu voir un match à Nabeul, Hammamet, Moknine et autres, avant l’avènement des salles, n’en croiraient jamais leurs yeux.
La salle pour les rencontres de l’équipe de Tunisie était pour ainsi dire à moitié vide. Combien de spectateurs y avait-il ?
Mais ce n’est pas le problème. Ce qui l’est, c’est bien ce désintéressement qui semble avoir gagné les jeunes et moins jeunes qui aimaient ce sport et se déplaçaient en très grand nombre pour assister aux duels acharnés programmés et, à propos desquels, on n’arrêtait pas de commenter les prouesses des uns et, la dextérité des autres.
La raison ? Il pourrait y en avoir en grand nombre, mais la plus importante nous semble relative à l’intensité des rencontres qui se jouent et à la qualité des acteurs. Indépendamment de cet aspect, le public, versatile sur les bords, n’est pas très attiré par une compétition qui donne l’impression de ronronner avec les mêmes prétendants, les mêmes animateurs et presque les mêmes résultats. Bien entendu, le public est également fasciné par les « noms ». Nous n’avons plus les vedettes qui attiraient les foules et subjuguaient les jeunes. Un certain nombre d’entre eux sont partis jouer à l’étranger. Tant mieux pour eux et pour la sélection nationale, mais il n’en demeure pas moins que l’on a toujours besoin de ces repères, pour séduire et captiver, dans le but d’attirer un jeune et l’encourager à signer sa première licence.
Les mesures prises lors de la pandémie, les interdictions que l’on décide de temps à autre où les provocateurs malintentionnés trouvaient un terrain favorable pour créer du désordre, les problèmes qui ont été à la base des incidents plus ou moins graves entre clubs etc…ont achevé de détruire ces habitudes qui s’étaient instaurées depuis toujours pour meubler le samedi soir. Au point de conclure que le samedi soir n’est plus réservé, quoi qu’il arrive, au handball.
Le handball a longtemps bénéficié de cette ambiance et cela a permis l’éclosion de très nombreuses générations de joueurs de haut niveau, tout en jouant un rôle à ne pas négliger dans l’expansion de la «petite sphère» un peu partout dans le pays. Il n’y a qu’à voir la composition des calendriers, il serait aisé de constater que les places fortes sont en train de changer. Le handball a gagné du terrain mais en raison des moyens de plus en plus réduits et des coûts de plus en plus élevés des équipements, des frais de déplacements et d’hébergement assez conséquents et… des émoluments à servir aux joueurs, une section de handball n’est plus donnée.
Le retrait de la télévision, qui s’est faite bien discrète, a également joué dans la diffusion de ce sport auprès du grand public. C’est pour cette raison qu’il faudrait éviter de camper sur ses positions (comme on l’avait fait) et de trouver des compromis pour ne pas tout perdre. La Fthb a bien raison de demander des compensations pour autoriser la diffusion des rencontres, mais lorsque l’on sait que le pays est en pleine crise, que les subventions de fonctionnement suffisent à peine pour couvrir la marche des affaires de la fédération, il fallait lâcher du lest et éviter de laisser ce sport aussi populaire ( ?!) tomber dans l’oubli sinon dans l’indifférence. Heureusement que la raison a en fin de compte prévalu. Pour revenir au tournoi, notre sélection avait l’air empruntée. Aucune fluidité dans le jeu, aucune combinaison collective pour desserrer les défenses et un nombre impressionnant de fautes individuelles qui pourraient coûter cher. Les actions individuelles ont prévalu.
De l’aveu du président de la fédération, il est difficile d’atteindre une certaine osmose en quelques séances. Cela sous-entend que, pour préparer comme il se doit les prochains engagements continentaux qualificatifs aux JO, il faudrait trouver le moyen d’assurer une présence plus conséquente des joueurs, participer à un bon nombre de rencontres tests et surtout se rappeler que l’on joue pour l’équipe et non pour la galerie.
Il faut des moyens, bien entendu, et c’est au ministère de racler les fonds de tiroirs pour espérer voir le handball faire figure honorable.
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