Hajji : le taux de participation à la présidentielle est le 7e plus faible depuis la Seconde guerre mondiale

Hajji : le taux de participation la prsidentielle est le 7e plus faible depuis la Seconde guerre mondiale

Le secrétaire général d’Attayr, Nabil Hajji a indiqué que les élections ne se limitaient pas aux bulletins se trouvant dans les urnes. Il a rappelé que seulement 28,8% des électeurs ont exprimé leurs voix à la présidentielle du 6 octobre.

Invité le 23 octobre 2024 à « Midi Show » de Amina Ben Doua sur Mosaïque Fm, Nabil Hajji a expliqué que ce taux de participation était le septième plus faibletaux enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon lui, il n’y a pas lieu de douter des résultats, mais qu’il fallait prendre en considération le climat politique.

Nabil Hajji s’est interrogé sur le nombre de candidats acceptés qui était de seulement trois. Il a expliqué que des personnes ayant voulu se présenter se sont soit retrouvées en prison, soit exclues. Il a rappelé que l’Instance supérieure indépendante pour les élections avait refusé d’accepter la décision de réintégrer Mondher Zenaidi, Abdellatif Mekki et Imed Daïmi à la liste des candidats malgré obtention de gain de cause auprès du tribunal administratif.

« On a procédé à une révision de la loi électorale à une semaine du jour du scrutin uniquement pour rendre service à l’un des candidats… Ayachi Zammel n’a pas fait campagne… Après l’acceptation de son dossier, il s’est retrouvé en prison… Il a cumulé des peines de plus de trente ans de prison… Pour quelle raison l’électeur se présenterait aux urnes ? Celui qui voulait voter Mraihi ne l’a pas trouvé, idem pour celui qui voulait voter pour Abir Moussi, Zenaidi ou Mekki », a-t-il ajouté.

Nabil Hajji a considéré que plusieurs éléments ont influencé la situation. Le 25-Juillet représente la rupture avec ce qui a été baptisée « décennie noire ». Les Tunisiens, selon lui, éprouvent du mépris et de la colère envers cette période. « Y remédier nécessite du temps et des éléments de langage adéquats », a-t-il relevé. Il a estimé que le discours de l’opposition était principalement axé sur des causes liées aux droits et aux libertés et non à la situation économique et sociale.

Le dirigeant d’Attayar a par la suite abordé les mesures du projet de loi de finances 2025. Il a assuré que la révision du barème d’impôt sur les revenus des personnes physiques n’aura pas d’impact bénéfique sur les individus à faible revenu. Il a expliqué qu’une personne dont le salaire est égal à 750 dinars bénéficiera d’une augmentation de 30 dinars par mois, mais qu’il ne va pas véritablement percevoir en raison des augmentations des prix, notamment du café devenu plus cher de 0,6 dinar par tasse. « Ainsi, le salarié qui pense avoir économisé 30 dinars grâce à la révision de ce barème dépensera près de 26 dinars par mois en buvant deux tasses par jour au café se trouvant dans le coin de la rue ».

« Le budget consacré à l’investissement selon la loi de finances 2025, en l’ère de la construction et édification, est de seulement 5,4 milliards de dinars, soir 7% du budget. Avec quoi compte-t-on bâtir et édifier ? Avec 5,4 milliards de dinars… L’année dernière, celle d’avant et celle la précédant, le budget était de cinq milliards de dinars… Il n’y a pas eu de changement… Construire et édifier nécessite de l’argent… S’il y avait autant de comploteurs et de traîtres bloquant le pays, ils auraient gagné les élections… Le budget du ministère de la Santé a évolué de 1,7%, alors que l’inflation est de 6,7%… Celle du transport de 2,4% et celle de l’Éducation de 1,6%… Le budget de la présidence a évolué de 7% », a-t-il dit.

Nabil Hajji a considéré qu’on pouvait mieux gérer le pays et mieux faire les choses. Il a affirmé que la Tunisie avait les compétences et les ressources lui permettant de faire évoluer le secteur agricole et celui des énergies afin de progresser.

S.G