Guerre au Liban – Près d’une position de la Finul : Le Hezbollah affirme avoir repoussé des soldats sionistes «infiltrés» 

L’armée ennemie a annoncé avoir éliminé le chef d’une des principales unités de logistique du parti chiite.

SYNTHÉSE — Le Hezbollah a annoncé avoir repoussé, à 2h (minuit, heure tunisienne) du matin, la nuit dernière, une tentative d’infiltration de soldats sionistes, qui se dirigeaient vers Labouné, dans le caza de Tyr, avec «des engins de chantier et des véhicules». Les combattants du parti chiite les ont attaqués avec des tirs d’artillerie et de missiles, selon un communiqué. Une annonce qui intervient alors que l’armée sioniste a dit plus tôt ce matin avoir étendu ses «opérations terrestres» dans le sud-ouest du Liban.

Le mouvement de la résistance libanaise a, aussi, revendiqué hier une frappe avec «une importante salve de roquettes» sur Haïfa, alors que l’armée sioniste a annoncé avoir repéré 85 projectiles provenant du territoire libanais. Cette frappe «de riposte» aux attaques contre les civils libanais, selon le communiqué publié par le parti, a ciblé «la ville de Haïfa et Krayot», située dans la banlieue de la grande ville du nord de l’entité sioniste. 

Un peu plus tard, l’armée d’occupation avait annoncé avoir visé « plusieurs lance-roquettes utilisés» pour cibler «la région de Haïfa », et que les forces de la Brigade Golani s’étaient emparées d’un «complexe» présumé du Hezbollah dans le sud du Liban lors d’une «opération terrestre» et y avaient détruit «des armes».

Elle a, également, affirmé hier matin avoir tué Souheil Hussein Husseini, le chef d’une des principales unités de logistique du Hezbollah, a écrit son porte-parole en langue arabe, Avichay Adraee, sur son compte X. Husseini a été tué «dans une frappe ciblée à Beyrouth». Aucune confirmation de la mort de Husseini n’a jusque-là été publiée par le parti pro-iranien. A la mi-journée, l’armée sioniste a indiqué, sur son compte X, avoir « attaqué des cibles du Hezbollah » dans la banlieue sud de Beyrouth.

L’armée sioniste a, aussi, déclaré hier que sa 146e division avait commencé, avant-hier, ce qu’elle a qualifié d’«opérations limitées, localisées et ciblées» contre des infrastructures du Hezbollah dans le sud-ouest du Liban. Elle a précisé que cette division est «la première division de réserve à opérer dans le sud du Liban dans le cadre [de l’offensive] en cours contre le Hezbollah». Avichay Adraee a joint à la publication annonçant ces «opérations» des vidéos montrant des soldats sionistes préparer des chars, armer des positions d’artillerie et opérer un drone. La 146e division est une division de réservistes de l’infanterie sioniste, dépendant du Commandement du Nord.

La 146e division vient en renfort des divisions 36 et 91 de l’armée ennemie, ainsi que de la division 98, qui compte plus de 10.000 soldats.

Naïm Kassem se veut rassurant

Par ailleurs, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, a affirmé, dans sa seconde prise de parole depuis l’élimination par l’entité sioniste de Hassan Nasrallah, le 27 septembre dernier, que son parti a «surmonté tous les coups qui (lui) ont été portés» et que la direction du parti est «organisée de manière claire». Il a également déclaré que le Hezbollah avait confiance dans le leadership de Nabih Berry et dans sa mobilisation, au niveau politique, pour parvenir à un cessez-le-feu.

Depuis le début de l’agression sioniste, le nombre total de victimes s’élève désormais à 2.083 tués et 9.869 blessés. Selon les derniers chiffres du Centre d’opérations d’urgence du ministère de la Santé, les frappes sionistes de dimanche ont provoqué plusieurs pertes humaines et des blessés dans différentes régions du Liban : au Mont-Liban : 15 personnes tuées et 46 blessées ; au Liban-Sud, : 3 morts et 19 blessés ; à Nabatiyé, 4 tués et 26 blessés ; dans la Békaa, 12 personnes ont été blessées, et à Baalbeck-Hermel, 8 personnes ont été blessées. Au total, les frappes sionistes d’avant-hier ont tué 22 personnes et blessé 111 autres.

Il est à signaler que plus de 400.000 personnes, Syriens et Libanais cumulés, ont fui le Liban vers la Syrie depuis le 23 septembre, selon les dernières estimations du Centre de crise libanais.

En revanche, l’armée sioniste a confirmé la mort d’un officier dans les combats l’opposant au Hezbollah le long de la ligne bleue. Le militaire a succombé à ses blessures dans une attaque survenue dimanche, au cours de laquelle au moins un autre soldat a été tué, précise le communiqué relayé par les médias sionistes.

«Pont aérien entre Doha et Beyrouth»

«Si la communauté internationale avait adopté une position ferme contre ce qui se passait à Gaza, nous n’aurions pas vu le conflit s’étendre à la Cisjordanie et maintenant au Liban», a déclaré la ministre d’État à la Coopération internationale au ministère des Affaires étrangères du Qatar, Loulwah el-Khater. Elle a, également, annoncé le lancement d’un « pont aérien entre Doha et Beyrouth».

«La situation au Liban empire de jour en jour», a déclaré, hier, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, au Parlement européen, ajoutant qu’un cessez-le-feu devait être atteint. Selon les chiffres, environ 20% de la population libanaise a été contrainte de se déplacer, a-t-il dit. 

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a, depuis Beyrouth, accusé l’entité sioniste de porter «l’entière responsabilité» d’une «escalade» qui va entraîner le Moyen-Orient dans «une guerre régionale». «L’agression israélienne (…) commencée à Gaza et désormais étendue au Liban va pousser l’ensemble de la région dans l’abîme d’une guerre régionale totale », a-t-il dit.

Par contre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé que la proposition franco-américaine de cessez-le-feu au Liban reste sur la table et qu’il continuera à y travailler. 

Washington résigné à essayer de limiter les opérations sionistes, plutôt que d’arrêter les hostilités

Enfin, les États-Unis ne cherchent pas activement à relancer l’accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et l’entité sioniste et se sont résignés à essayer de limiter les opérations sionistes au Liban, plutôt que d’arrêter les hostilités, ont déclaré des responsables américains à CNN. Toujours selon CNN, qui cite des responsables américains, les préoccupations au sein de l’administration Biden sont vives concernant le fait que ce que l’entité sioniste a présenté comme une opération limitée pourrait rapidement évoluer vers un conflit de plus grande envergure et prolongé. Les responsables américains affirment aussi que l’entité sioniste envisageait initialement une incursion terrestre beaucoup plus importante au Liban avant que les États-Unis ne parviennent à le convaincre de réduire son ampleur. Toutefois, ils reconnaissent également que, au cours de l’année écoulée, ils ont compris que l’influence des États-Unis est limitée en ce qui concerne les opérations militaires de l’entité sioniste.

La Presse de Tunisie avec agences et médias

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