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Guerre au Liban : Attaque sioniste sur «un centre de l’armée» à Kafra

 

• 2 soldats libanais tués
• Najib Mikati appelle l’ONU à adopter une résolution pour un «cessez-le-feu total et immédiat».
• Le Hezbollah revendique plusieurs nouvelles attaques contre des militaires sionistes à Ras Naqoura dans la région de Shomera, de Margaliot et de Tell Chaar, dans le nord de l’entité sioniste.

SYNTHÈSE — En début de soirée hier, l’armée libanaise a confirmé que que deux de ses soldats ont été tués et trois blessés dans une attaque sioniste «qui a visé un centre de l’armée» à Kafra, au LibanSud. Quatre soldats ont été tués depuis l’intensification des bombardements sionistes fin septembre.

2 Casques bleus sri-lankais blessés

La journée d’hier a été marquée par de nouveaux tirs sionistes contre la Finul, au Liban-Sud. La Finul a déclaré hier que son quartier général à Naqoura «a été touché par des explosions pour la deuxième fois en 48 heures» et que deux Casques bleus sri-lankais ont été blessés.
En outre, des «chars israéliens se sont avancés» et «un bulldozer de l’armée sioniste a fait tomber des pans de mur de protection» d’une position onusienne dans le village de Labbouné, a ajouté la Finul, dénonçant le «très grand risque» que fait peser l’armée sioniste sur les Casques bleus.
La France a dénoncé «des tirs délibérés», tandis que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a qualifié les tirs sionistes de «violation du droit humanitaire international». Avant-hier, deux soldats indonésiens avaient déjà été blessés par des tirs sionistes contre le QG de la Finul à Naqoura. Plusieurs pays avaient déjà dénoncé les frappes sionistes.
Hier, l’armée sioniste a dit «mener un examen approfondi au plus haut niveau du commandement pour établir les détails de ce qui s’est passé». Elle a ajouté ensuite avoir tiré en direction d’une «menace» proche de la position de la Finul.

Paris «ne tolérera pas» que l’armée sioniste vise de nouveau «délibérément» la Finul

Emmanuel Macron a jugé hier «tout à fait inacceptable» que les Casques bleus de l’ONU soient «visés délibérément par les forces armées israéliennes» dans le sud du Liban et a prévenu que la France «ne tolérera pas» de nouveaux tirs après ceux des deux derniers jours.
«Nous le condamnons. Nous ne le tolérons pas et ne tolérerons pas que cela se reproduise», a dit le président français lors d’un sommet à Chypre des pays méditerranéens de l’Union européenne, qu’il a «remerciés» pour avoir eu «une parole très claire à nos côtés sur ce sujet».
Ces pays du Med9 (France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal, Croatie, Slovénie, Chypre et Malte) ont appelé, s’agissant des conflits à Gaza et au Liban, à «une fin des hostilités et une reprise des discussions» afin «de trouver une solution juste et durable dans notre région», a rapporté à la fin des sessions le président chypriote Nikos Christodoulides.
«Tout ce qui se passe au Proche-Orient a un impact déterminant sur l’ensemble de la région», a-t-il ajouté, remerciant le roi Abdallah II de Jordanie qui a participé à une partie de la réunion à Paphos, dans l’ouest de l’île.
Ce «cessez-le-feu est indispensable tout à la fois à Gaza et au Liban», a insisté Emmanuel Macron devant la presse.
«C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la France a appelé de ses vœux de cesser les exportations d’armes qui sont utilisées sur ces théâtres de guerre. D’autres dirigeants ici ont fait de même. Nous le savons tous, c’est l’unique levier qui pourra aujourd’hui y mettre un terme», a-t-il poursuivi.
Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, avait déclaré, avant-hier, que les Casques bleus sont déterminés à rester à leurs postes dans le sud du Liban. «C’est sans aucun doute l’un des incidents les plus graves que nous ayons observés au cours des 12 derniers mois. Nous restons jusqu’à ce qu’il devienne impossible de continuer à opérer», a affirmé M. Tenenti.

Wafic Safa échappe à une tentative d’assassinat

En revanche, 22 personnes ont été tuées et 117 blessées, dans des frappes ennemies qui ont visé avant-hier soir, au coeur de Beyrouth, les quartiers résidentiels densément peuplés de Ras Al-Nabaa et de Noueiri. Tandis que des médias sionistes avançaient que le responsable de l’unité de coordination du Hezbollah, Wafic Safa, était visé par une de ces frappes, la chaîne du Hezbollah Al-Manar a indiqué, avant-hier soir, citant une source du commandement du parti, que cette «tentative d’assassinat avait échoué».
Cette frappe a semé la panique au sein de ces quartiers, des habitants évoquant un tremblement de terre. «Tout le quartier a hurlé de peur. Mes enfants sont encore sous le choc, ils n’arrivent pas à parler », confiait une habitante à notre journaliste. Autour de l’immeuble rasé par la frappe sioniste à Basta, tous les appartements sont endommagés. Un homme de 36 ans, originaire du quartier et qui a préféré rester anonyme, a confié au quotidien libanais L’Orient-Le Jour avoir «vu l’enfer» après la frappe. «Il y avait de la fumée noire partout, j’ai vu des gens ensanglantés, blessés, tout le monde courait dans tous les sens», raconte-t-il.
C’est la troisième fois que l’aviation sioniste, qui concentre ses raids sur la banlieue sud de Beyrouth, vise directement la capitale depuis le lancement de ses frappes massives au Liban le 23 septembre dernier. Suite à cette frappe, le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé hier l’ONU à adopter une résolution pour un «cessez-le-feu total et immédiat».

100 médecins et secouristes tués depuis le début de la guerre

Le bureau des droits de l’homme des Nations unies a déclaré que plus de 100 médecins et secouristes ont été tués au Liban depuis le début de la guerre. Depuis octobre 2023, plus de 2.100 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. L’ONU a recensé près de 700.000 déplacés à l’intérieur du Liban, qu’ont fui environ 400.000 personnes, la plupart en Syrie.
Parallèlement, les affrontements se poursuivaient, au Liban-Sud, entre combattants du Hezbollah et armée sioniste. Avichay Adraee, le porte-parole arabophone de l’armée sioniste, a déclaré que des avions de chasse de l’armée de l’air sioniste «ont attaqué» et assassiné «un commandant de l’unité anti-char de la force Al-Radwane du Hezbollah dans la région de Meis ElJabal (caza de Marjayoun), connu sous le nom de Ghareeb El-Choujaa».
Le Hezbollah a, de son coté, revendiqué hier plusieurs nouvelles attaques contre des soldats sionistes à Ras Naqoura ; dans la région de Shomera, de Margaliot et de Tell Chaar, dans le nord de l’entité sioniste.

Attachement du Liban à la résolution 1701

A New York, une réunion s’est tenue, avant-hier dans la nuit, au Conseil de sécurité de l’ONU.Le représentant du Liban aux Nations unies, Hadi Hachem, y a affirmé que «le Liban et son gouvernement rejettent la guerre et sont prêts à une solution diplomatique». «Nous soutenons l’initiative américano-française pour un cessez-le-feu de 21 jours», a-t-il ajouté, réitérant l’attachement du Liban à la résolution 1701. La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU a été adoptée le 11 août 2006 pour mettre fin à la guerre de juillet 2006 entre l’entité sioniste et le Hezbollah au Liban. Elle prévoit le retrait des forces sionistes du sud du Liban, le déploiement de l’armée libanaise et de la Finul, ainsi que le désarmement des milices. «Nous exigeons une action immédiate. Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat. Le cessez-le-feu n’est pas une demande, mais une nécessité», a déclaré, de son côté, le représentant iranien, Amir Saeid Iravani.
«L’heure est à la désescalade. Il est impératif de restaurer la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban», a souligné, pour sa part, le représentant permanent de la France à l’ONU, Nicolas de Rivière. Le représentant adjoint des États-Unis à l’ONU a, quant à lui, affirmé que la solution à la crise réside «dans un Liban fort et véritablement souverain, protégé par une force de sécurité légitime incarnée par les Forces armées libanaises». «La communauté internationale doit se concentrer sur l’aide au renforcement des institutions de l’État libanais afin qu’elles puissent exercer un contrôle effectif sur le territoire libanais», a-t-il ajouté lors de son discours.
«Les Américains sont en contact avec nous et nous disent qu’ils sont pour une solution. Sauf qu’il y a beaucoup de mots et peu d’actes », avait déclaré, avant-hier soir, le chef du Parlement libanais Nabih Berry à AlJadeed. «La seule résolution qui vaille, c’est la 1701. La 1559 est maintenant derrière nous », a ajouté M. Berry, qui indique travailler avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati pour aboutir à un cessez-le-feu au Liban. Alors que le ministre de la Défense sioniste, Yoav Gallant, a promis une riposte «mortelle, précise et surprenante» à l’attaque de missiles de l’Iran, le chef de la diplomatie iranienne a affirmé, hier, que Téhéran n’hésitera pas à prendre des «mesures défensives plus fortes» si l’entité sioniste riposte.

La Presse de Tunisie avec agences et médias

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