Guerre à Gaza : L’Occident change de ton, Israël campe sur ses positions
Dans ce revirement de position, l’Espagne dit haut ce que les capitales occidentales pensent tout bas. Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, ne cesse de multiplier les déclarations incendiaires contre l’entité sioniste.
«La sécurité durable d’Israël, qui ne pourrait pas être garantie si elle se fait au prix des vies palestiniennes, et donc du ressentiment de toutes les opinions publiques dans la région». C’est en ces mots que le président français Emmanuel Macron a haussé le ton, mettant en garde l’Etat hébreu et ses dangereuses stratégies.
Interrogeant «l’objectif» de «destruction totale du Hamas» et appelant à «redoubler d’effort pour parvenir à un cessez-le-feu durable», Macron a haussé le ton de manière inédite, alors que les risques d’embrasement du conflit et le sentiment de colère et de vengeance commencent à se faire sentir réellement au centre de l’Europe. Fallait-il sacrifier toutes ces vies pour que l’Occident comprenne enfin la gravité de la situation et les conséquences de cette guerre impitoyable livrée pour l’essentiel contre des civils ?
Alors que rien ne semble arrêter l’armée israélienne dans ses crimes contre l’humanité à Gaza après l’expiration de la trêve, l’Occident change de position et commence à montrer sa fermeté à l’égard des hostilités de l’entité sioniste. Ce qui se passe à Gaza met mal à l’aise les sociétés occidentales, encore plus les régimes occidentaux. Au début de la guerre, les capitales européennes ont adhéré aveuglément à la version israélienne fortement soutenue par les Etats-Unis. Aujourd’hui, dans les coulisses, on apprend des médias étrangers que même Washington commence à remettre en cause la stratégie israélienne.
Sous prétexte de donner des conseils à l’entité sioniste, Washington a appelé samedi Israël, qui a repris ses bombardements sur la bande de Gaza, à protéger les civils palestiniens, «condition d’une victoire sur le terrain contre le Hamas».
L’embarras de Washington
«La leçon à retenir n’est pas qu’on est assuré de gagner une guerre urbaine si l’on protège les civils. La leçon c’est qu’on ne peut gagner une guerre urbaine que si l’on protège les civils», a souligné le ministre américain de la Défense Lloyd Austin. «Dans ce type de combat, le centre de gravité c’est la population civile. Et si vous la poussez dans les bras de l’ennemi, vous remplacez une victoire tactique par une défaite stratégique», a-t-il ajouté.
Ces conseils sonnent comme un avertissement. Car si l’entité sioniste semble bénéficier d’une couverture américaine, mais aussi occidentale, la pression des populations occidentales ne cesse de monter.
Autant dire que l’administration Biden cherche à convaincre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou de recalibrer son opération militaire dans la bande de Gaza, notamment après l’échec de ses opérations lancées depuis le 7 octobre dernier.
En réalité, au fil des semaines, tandis que le bilan des morts palestiniens et des destructions prenait des proportions inédites, la Maison-Blanche a tenté de rééquilibrer son engagement, comme le confirme Le Monde. «Washington essaie de se démarquer des allégations de crimes de guerre. Sa demande transmise à Tel-Aviv : moins de civils tués, plus d’actions ciblées. Les différences d’appréciation entre Américains et Israéliens prennent de la consistance. D’autant que Benyamin Netanyahou continue de lier son sort à une extrême droite raciste, obsédée par la vengeance et le fait accompli, déshumanisant l’ensemble de la population palestinienne», analyse le géant des journaux français, reflétant, en effet, un changement de position radical des positions occidentales.
L’Espagne se démarque des pays de l’Europe
Il est utile de rappeler que lors de son déplacement en Israël, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a fait savoir à Netanyahou que les États-Unis prendraient des sanctions contre les colons israéliens qui commettent des violences en Cisjordanie occupée.
Dans ce revirement de position, l’Espagne dit haut ce que les capitales occidentales pensent tout bas. Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, ne cesse de multiplier les déclarations incendiaires contre l’entité sioniste. Il a exigé un «cessez-le feu immédiat» à Gaza et appelé Israël à mettre fin à la «tuerie aveugle de Palestiniens». Il y a quelques jours, il s’est montré prêt à reconnaître l’Etat de Palestine indépendamment de la position européenne commune. Après ces déclarations, Israël a fini par rappeler son ambassadeur en Espagne pour consultation, une mesure qui, diplomatiquement, signifie une sanction.
Les négociations dans une impasse
Malgré cette pression internationale grandissante, l’armée israélienne poursuit son bombardement féroce sur la bande de Gaza. Hier, dimanche, malgré les appels internationaux à la retenue pour protéger les civils et sur fond d’«impasse» pour renouveler la trêve avec le Hamas, la machine à tuer sioniste n’a pas cessé de fonctionner. Seulement pour la journée d’hier, des dizaines de martyrs, en majorité des enfants, sont tombés et d’autres ont été blessés.
«Ces dernières heures, des dizaines de massacres ont eu lieu alors que des centaines de martyrs sont tombés», a annoncé le ministère de la Santé à Gaza. Toujours selon la même source, 15.523 sont tombés depuis le 7 octobre, et 41 mille personnes blessées.
Dans la foulée, les négociateurs israéliens, qui poursuivaient au Qatar les discussions sur les conditions d’ une nouvelle trêve avec le Hamas se sont retirés, car le dialogue est «dans l’impasse». Le conflit risque de s’aggraver et de s’étendre dans la région à tout moment.
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