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Grands projets : Saïed met le doigt sur la plaie

Le blocage persiste au niveau des opportunités pour le lancement des projets générateurs d’emplois, fait observer Kaïs Saïed. 

La Presse — Le Chef de l’État s’est réuni jeudi dernier avec le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, qui était accompagné par Hasna Jaballah, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Emploi, chargée des entreprises communautaires. Au cours de la même journée, il s’est entretenu avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar. Deux départements clés dans la reprise du rôle social de l’État qui reste tributaire du développement des méthodes de travail et de la modernisation de la législation.

La formation professionnelle, un secteur longtemps marginalisé  

L’importance du secteur de la formation professionnelle a été mise en valeur par Kaïs Saïed lors de la rencontre avec le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, vu son importance, en particulier pour les jeunes sur le marché du travail, d’autant que cette catégorie de la population est la plus touchée par le chômage. Selon l’Institut national de la statistique, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a augmenté au cours du deuxième trimestre de l’année 2024, atteignant 41,0 % contre 39,2 % au premier trimestre de la même année. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur diminue pour atteindre 23,0% au deuxième trimestre de l’année 2024.

« La formation professionnelle pourrait ouvrir de larges perspectives pour les jeunes en matière d’emploi », a souligné le Président de la République, rappelant par la même occasion la marginalisation de ce secteur aussi important en matière d’employabilité. En effet, le système de formation professionnelle initiale touche à peine 10% d’une cohorte d’âge en dépit des réformes et d’une meilleure participation des entreprises. Les objectifs en termes d’augmentation de l’effectif de la formation professionnelle n’ont toujours pas été atteints et ceci est dû à l’absence d’attractivité du système et des passerelles nécessaires vers l’enseignement supérieur, d’après une étude élaborée dans le cadre des activités de l’Organisation internationale du travail (OIT) en Tunisie en appui à la formation professionnelle.

Des études de suivi de l’Observatoire national de l’emploi et des qualifications relevant du ministère de l’Emploi montrent que les jeunes diplômés des centres de formation professionnelle bénéficient de meilleures perspectives d’emploi avec 67,2% d’entre eux qui décrochent des emplois dans les premières années post-formation, d’après la même étude.

Le blocage persiste au niveau des opportunités pour le lancement des projets générateurs d’emplois, a fait observer le locataire de Carthage qui a donné ses instructions en vue de simplifier les procédures inhérentes à la création d’entreprises communautaires. D’autant qu’un grand nombre de jeunes se sont engagés dans cette initiative, mais se sont heurtés à des obstacles pour la concrétiser. Mettant l’accent sur de telles entreprises, le Chef de l’État a souligné que ces entreprises pourraient « transformer la Tunisie en un chantier de travaux, non seulement dans le domaine agricole, mais aussi dans de nombreux secteurs ».

Lors des débats autour du budget de son département pour l’exercice 2025, le ministre de l’Emploi et de la Formation, Riadh Chaoued, avait dévoilé pour sa part que le nombre d’entreprises communautaires inscrites au Registre national des entreprises a atteint 120, soulignant par la même occasion que de nombreux problèmes sur le plan de la législation empêchent la mise en place de bon nombre d’entreprises. Symbole fort de l’inclusion et de la justice sociale, les entreprises communautaires constituent un axe prioritaire de la politique de Kaïs Saïed qui a toujours insisté sur la nécessité de moderniser les lois régissant la création d’entreprises en général.

Dans la même visée, le Chef de l’Etat a appelé, lors de la rencontre avec le ministre des Affaires sociales, à la modernisation du régime de sécurité social (Cnss, Cnrps et Cnam), recommandant à ce titre le développement des méthodes de travail et de la législation sociale en vue d’assurer à tous les citoyens une couverture efficace et rapide.

Le chantier des réformes est à la fois immense et urgent. Le Chef de l’État se montre de plus en plus intransigeant et refuse ainsi les atermoiements dans la prise des décisions. Ses directives sont on ne peut plus claires. Elles sont exprimées de la manière la plus simple. Il a, à cet effet, plaidé pour une action urgente en faveur des personnes nécessiteuses et pour éradiquer les causes qui sont à l’origine de leur situation.

Pour tout cela, le Président a de nouveau appelé à une profonde révision du Code du travail qui mettra un terme aux contrats à durée déterminée (CDD) et aux pratiques de certains employeurs contrevenants, et qui respectera aussi les droits des employés. Pour rappel, Kaïs Saïed avait, depuis le mois d’août 2024, entrepris des discussions avec le Chef du gouvernement autour du Code du travail dans le but de mettre fin à la sous-traitance et aux contrats à durée déterminée. En juillet, un Conseil ministériel a été consacré à l’examen d’un projet de loi présenté par le ministre des Affaires sociales visant à modifier et compléter certaines dispositions du Code du travail afin de mieux protéger les droits des travailleurs tout en stimulant l’investissement et en répondant aux besoins des entreprises.

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